Carnet de voyage Australie de l'Ouest (2) 2004

L'album photos Australie de l'Ouest (2)

L'album photos Australie de l'Ouest (2)

Swan Valley -> Lancelin -> Pinnacles -> Kalbarri NP -> Shark Bay -> François Péron NP -> Monkey Mia -> Hamelin Pool -> Exmouth -> Ningaloo Reef -> Cape Range NP -> Coral Bay -> Karijini NP -> Broome -> Australie de l'Ouest (3)

Mardi 21 Septembre

Il faut bien se résoudre à quitter Perth et sa région où nous nous sentons si à l'aise. Comme dit si bien l'autre, "Il faudrait construire les villes à la campagne". Et bien ici, ils y sont arrivés et en plus au bord d'un belle rivière sinueuse, à deux pas du superbe océan indien avec un taux d'ensoleillement des plus élevé. Pas étonnant que 80% des 1 800 000 habitants de l'état de l'Australie de l'Ouest vivent dans cette contrée. Autant dire qu'on risque pas de rencontrer foule sur la route pour Darwin.

Pour finir en beauté, nous explorons les vignobles réputés de la Swan Valley à quelques kilomètres de Perth. Nous nous faufilons à travers les vignes dispersées dans les faubourgs habités entre les habitations et les installations commerciales. On ne s'attendait pas à ces paysages presque urbains. On est loin du charme des coteaux de Margaret River. On n'est pas vraiment des connaisseurs mais on est plutôt surpris quand on découvre comment sont implantées les vignes, tout en hauteur, écartelées entre les tiges de fer qui servent de guide aux sarments.

Les vignes de la Swan Valley

Les vignes de la Swan Valley

Nous choisissons l'un des plus anciens domaines pour faire une dégustation mais sans la visite des chais qui sont fermés. On succombe quand même au charme d'un déjeuner sous une espèce de tonnelle, accompagné de crus qui font la renomée du vignoble de Houghton, bien que sa spécialité soit les vins blancs. Une autre halte chez un petit producteur et nous voici lancé en milieu d'après midi sur la route qui monte au nord. Petit à petit les habitations se font plus rares et très vite, on se retrouve en rase campagne puis plus rien. On ne capte même plus le réseau des portables. Difficile de croire qu'à quelques dizaines de kilomètres, une ville grouille avec un million et demis d'habitants.

On trace des kilomètres et des kilomètres à travers le bush et on s'arrête à Lancelin, petite bourgade côtière où la route de goudron se termine dans un vent froid et cinglant. Le camping n'a même pas de cuisine pour nous abriter le temps d'un repas ou de sa confection : on passera la soirée dans la voiture à envier le confort de nos voisins installés dans leur vaste caravane.

Mercredi 22 Septembre

Nous avons de la chance, le soleil est de la partie pour notre itinéraire du jour sur les pistes de la côte. Avant de se lancer dans l'aventure, nous allons à la station d'essence du village glaner les renseignements nécessaires pour ne pas se perdre et surtout traverser les zones d'entrainement de tir militaire sans encombres. On traverse une première zone de dunes qui sert de terrain de jeux aux 4x4 du coin dont le célèbre Bigfoot aux roues démesurées puis la piste s'enfonce dans le bush fleuri.

Paysage classique entre Lancelin et Jurien Bay

Paysage classique entre Lancelin et Jurien Bay

Grâce aux indications de la bonne carte récupérée à la station, nous évitons de nous perdre et traversons les champs de tirs d'essai de la Marine Australienne avec quand même une impression bizarre quand on voit tous les panneaux d'avertissement de tirs, d'explosifs et autres joyeusetés de ce genre. Mais on oublie très vite tout ça car les vues sur la côte sont superbes avec des couleurs fantastiques sur la mer, un sable de plus en plus blanc et des nuages de plus en plus discrets. La piste est plutôt facile mais avec des passages bien rudes quand même. On arrive à la partie la plus délicate à négocier : un cordon de dunes d'une blancheur étincelante à franchir. Totoy une fois de plus s'avère à la hauteur et des plus digne de confiance. Bien que le sable soit très mou, il avale la plus haute dune pour nous hisser jusqu'au sommet avec une des plus magnifiques vues de la région.

The big white dune Quelle vue !
The big white dune Quelle vue !

Passé ce superbe moment, nous arrivons au village fantôme de Wedge et ses cabannes abandonées. C'est là que commence la piste qui longe l'immense plage. C'est toujours une sensation grisante de liberté de rouler dans des espaces sans limites.

Cabanes de pêcheurs du village fantôme de Wedge

Cabanes de pêcheurs du village fantôme de Wedge

La plage se termine par des petites falaises de calcaire friables. Le sable est tellement blanc et l'eau si transparente que la mer en est presque aveuglante. Les couleurs sont incroyables et c'est avec délectation que nous nous installons pour pique niquer et contempler ces paysages d'une beauté et pureté absolues.

Seuls, sur la plage interminable de Wedges La mer translucide
Seuls, sur la plage interminable de Wedges La mer translucide

Nous quittons cet endroit fantastique pour reprendre la piste qui replonge légèrement vers l'intérieur des terres. Nous ponctuons notre parcours du jour par la visite de l'étrange désert des Pinnacles. Le Nambung National Park abrite d'étonnantes formations calcaires d'une palette variant du beige rosé à l'ocre chaud surgissant du terrain plat comme des étendards. Cette forêt d'éperons rocheux très fragiles s'étend au coeur d'une autre forêt d'un vert sombre qui plonge finalement dans l'océan indien

Nuancier de couleurs sur les Pinnacles Désert des pinnacles
Nuancier de couleurs sur les Pinnacles Désert des pinnacles

Nous continuons jusqu'à Cervantes où nous retrouvons la route pour Jurien Bay, nouvelle bourgade côtière de pêcheurs à la langouste. La fin de la journée active de nouveau un vend froid et vif qui nous décourage de bivouaquer dans la nature. Nous nous réfugions dans un caravan park qui, comme d'habitude, rassemble sont lots d'amateurs passionnés de pêche.

Désert des pinnacles ... et toujours la mer à l'horizon Coucher de soleil sur Cervantes
Désert des pinnacles ... et toujours la mer à l'horizon Coucher de soleil sur Cervantes

Après un nouveau coucher de soleil magnifique, nous nous installons comme nous pouvons à l'abri du vent qui nous transperce. Un chat noir peu farouche rode autour de la voiture, tiraillé entre son envie de se faire caresser et sa peur des humains. Malgré toutes nos tentatives, nous n'arrivons pas à le toucher. Finalement, nous dormons la portière entrouverte, le chat se décide à monter et s'installe à mes pieds, une oreille aux aguets et toujours sur le qui-vive. Le coeur serré je pense à notre chat qu'on a du laissé en France.

Jeudi 23 Septembre

Une pluie fine et froide est de nouveau au rendez-vous. Quelle chance nous avons eue hier d'avoir un magnifique soleil pour profiter du superbe parcours le long du littoral. Un petit déjeuner avalé dans un café typique et nous repartons dans les terres pour remonter vers le nord. Même sous la grisaille, l'outback  réserve d'agréables surprises avec les fleurs sauvages du printemps qui s'épanouissent avec des couleurs pimpantes et des formes très diverses.

Fleurs printanières du bush Les fleurs du bush méritent qu'on s'y penche de plus près
Fleurs printanières du bush Les fleurs du bush méritent qu'on s'y penche de plus près

Puis nous bifurquons de nouveau vers la côte par Port Denison puis Dongarra. Ca a l'air joli mais déserté sous la pluie. Un sandwich face à la plage et on repart pour s'arrêter à Géraldton, première grande ville depuis Perth. Nous profitons des commerces de la capitale du MidWest  pour faire un ravitaillement digne de ce nom.

Nous roulons encore beaucoup pour nous avancer. Sur la côte, on découvre un lac tout rose près de Port Grégory.

On a trouvé le lac Rose !

On a trouvé le lac Rose !

Sous les rayons du soleil déclinant, nous arrivons à Kalbarri station balnéaire très côtée. Nous passons une agréable soirée dans un resto sympathique où on peut facilement apprécier la convivialité caractéristiques des Australiens.

 

Vendredi 24 Septembre

Nous nous éveillons sous le chaud soleil qui aujourd'hui décide de nouveau de briller. Ca nous motive pour faire notre jogging sur une piste de latérite qui longe la rivière.  Mais on a un peu trop paresser au petit déjeuner et la chaleur monte très vite. On apprécie quand même les superbes paysages avec encore une fois les fleurs sauvages aux couleurs éclatantes qui égayent  l'ocre foncé du sable et le vert sombre des arbustes du bush.

Fleurs sauvages sur les pistes rouges

Fleurs sauvages sur les pistes rouges

Les abords de la rivière Murchinson sont tout aussi magnifiques avec des paysages bruts et sauvages.

C'est un des nombreux attraits de cette petite station balnéaire de 2 000 habitants qui a su conserver une échelle humaine et une harmonie superbe avec la nature. Les paysages des environs sont superbes sous la lumière ardente du soleil et le spectacle de la rivière qui se jette dans l'océan dans une passe spectaculaire justifie à lui seul le voyage. Nous visitons ensuite un parc ornithologique dédié aux espèces de perroquets et de perruches australiens. C'est aussi un centre d'élevage et de reproduction pour les espèces les plus menacées. La visite est très instructive car elle essaie de sensibiliser le public à la problématique de la sauvegarde de la faune et bien sûr de son eco-système. Une des particularité du pays c'est l'arrivée relativement récente à l'échelle du temps d'espèces introduites par l'homme blanc lapin, chèvre, chat, renard, chien, bétail ...et ses conséquences parfois dramatiques sur le biotope et ses habitants traditionnels. Mais grâce aux actions de centre de ce type, il y a une vraie prise de conscience et des actions aux résultats déjà positifs sont menées depuis plusieurs années. C'est en tout cas très sympathique comme ballade avec la découverte d'oiseaux parfois très colorés et souvent très bruyants, surtout avec les cacatoès, emblèmes de l'Australie et qui sont de véritables cabots quand ils ont envie de se faire gratouiller la crête.

Nous revenons à Kalabarri pour déjeuner bien tardivement sur la terrasse d'un petit restau. Le patron reconnait notre accent français et engage la conversion. Il nous dit qu'il est déjà venu en France, à Tahiti exactement. Cela nous fait sourire mais c'est vrai qu'ici, les iles polynésiennes sont le coin de France le plus proche. Comme nous y sommes déjà allés nous aussi nous discutons un peu de ce petit coin de paradis et à notre grande surprise mutuelle nous découvrons que nous avons été hébergés par la même famille à quelques années d'intervalle. "Que le monde est petit" une banalité aux consonances toujours extraordinaires dans de tels moments.

La rivière Murchinson à Kalbarri La passe de Kalbarri
La rivière Murchinson à Kalbarri La passe de Kalbarri

Après un dernier regard sur la magnifique passe du village, nous reprenons la route en milieu d'après-midi pour explorer le Kalbarri National Park. Alors que le ciel se couvre et l'atmosphère devient orageuse nous découvrons de superbes gorges encastrées dans le plat paysage. Un petit sentier nous mène sur un éperon rocher d'où on surplombe les gorges de la rivière Murchinson contemplant à l'infini ce décor somptueux. De nombreuses randonnées sont possibles au lit de la rivière mais cela nécessite une bonne condition physique surtout avec la chaleur.

Cette escapade nous donne aussi l'occasion de découvrir une autre spécialité du continant qu'on n'a pas fini de cotoyer : les célébrissimes mouches de l'Outback. Mais ces satanées bestioles malgré toute l'ardeur qu'elles déploient à nous enquiquiner ne nous empêche pas de profiter des autres merveilles du parc ; des fleurs ou arbustes et buissons en pleine floraison sur tous les tons imaginables : jaune, blanc, rose, rouge et violet sont les tons les plus présent dans la palette de la flore.

Gorges impressionnantes de Kalbarri NP Gorges impressionnantes de Kalbarri NP
Gorges impressionnantes de Kalbarri NP Gorges impressionnantes de Kalbarri NP
David admirant les gorges de Kalbarri NP L'arche de Kalbarri National Park
David admirant les gorges de Kalbarri NP L'arche de Kalbarri National Park

Le temps commence à se gâter sérieusement alors nous levons le camp pour rouler un bout. On s'arrête un peu plus loin pour passer la nuit dans une aire de repos très spartiate mais qui a le mérite d'exister. On ne voit pas grand monde sur la route mais ici, on n'est pas seuls et c'est une vraie halte de voyageurs : camping-cars, berlines croulant sous les équipements de camping, 4x4 avec leur remorque-caravane et même bus de retraités nomades.

Samedi 25 Septembre

La route est des plus monotone et interminable et d'une platitude infinie. L'avantage, c'est que pendant ce temps je peux travailler sur l'ordinateur comme si j'étais au bureau. Un stop à la roadhouse de Billabong nous donne un aperçu typique de ces rares lieux de vie sur ces kilomètres infinis de ruban d'asphalte. Des tranches de vie et aussi des tronches de vie ! On se croirait dans un film. Encore beaucoup de route pour Denham. Heureusement il y a quelques attractions sur le chemin. Nous bifurquons au niveau de l'Overlander Roadhouse. Ces stations d'essence sont les seuls lieux animés sur la route. Pas de village traversés. Pas de fermes habitées en vue. Seules ces roadhouses sont là pour témoigner de la présence humaine, sorte d'oasis des temps modernes. Vous avez intérêt à prévoir votre plein de carburant car on ne les retrouve que tous les 200 kilomètres environ !

Shell Beach : blancheur époustouflante sur 110 km de long !

Shell Beach : blancheur époustouflante sur 110 km de long !

Sur la route vers la côte nous nous arrêtons dans un site étrange : une plage à la blancheur immaculée d'une longueur de 110 kilomètres ! Cette fabuleuse plage est constituée de coquillages empilés sur près de 10 mètres de profondeur. A certains endroits, ils sont tellement imbriqués les uns dans les autres que des blocs ont été découpés pour être utilisés dans la construction de bâtiment. L'entrée dans la presqu'île de Shark Bay commence sous les meilleurs auspices mais très vite la monotonie de la route plate reprend le dessus. Soudain la côte apparait de nouveau nous laissant apercevoir les eaux turquoises.

Point de vue bluffant depuis Eagle Bluff Bien seul ce requin !
Point de vue bluffant depuis Eagle Bluff Bien seul ce requin !

Le point de vue depuis Eagle Bluff est à couper le souffle. La vue sur le lagon de part et d'autre de la falaise est imprenable. L'eau est d'une pureté absolue et on a tout loisirs d'observer les lieux pour découvrir des exemples de la faune marine réputée très riche dans cette réserve naturelle. Nos efforts sont récompensés. En quelques instants, nous découvrons quelques raies et 2 requins qui inspectent le bord de la plage à la recherche de proie facile. Le spectacle est fascinant.

A Denham nous faisons une halte dans la civilisation d'une bourgade de moins de 1 200 habitants, ancien fief de l'industrie perlière reconvertie en port de pêche à la crevette et station touristique. Le restaurant dans lequel nous mangeons est d'une architecture typique de la région bien que tendant à disparaitre : ses murs sont faits des fameux coquillages que nous avons admiré sur la plage de Shell Bay. Quelques courses de ravitaillement et un plein avant de repartir dans la nature, explorer le François Péron National Park. Une piste de latérite cède la place au bitume, laissant aux seuls 4x4, l'exclusivité de sa découverte. Dès l'entrée dans le parc, nous sommes accueillis par des émeus que nous poursuivons à pied dans le bush pour prendre en photo.

La piste s'enfonce au coeur d'un bush impénétrable. Nous sommes quasiment seuls à profiter de cette immensité.

Cherchez l'émeu Piste typique du très rouge parc de Kalbarri
Cherchez l'émeu Piste typique du très rouge parc de Kalbarri

Nous traversons des paysages très différents au caractère sauvage indéniable. Paysages arides, bush dense, lacs salés asséchés qui nous rappellent les pans de Namibie ou du Botswana. Nous retrouvons le littoral avec une côte magnifique et nous élisons domicile dans une merveilleuse crique avec des sternes comme voisines.

Comme dans beaucoup de parcs d'Australie de l'Ouest, l'aire de camping installée est extrêmement basique mais pourvue d'une plancha à gaz pour éviter les feux de camps source de nombreux incendies dévastateurs. Comme tout Australien qui se respecte, David déballe sa canne à pêche et tente sa chance. Après plusieurs casses, il parvient à attraper de beaux poissons. Nous en gardons deux qui nous fournissent un délicieux diner.

Contrastes de couleurs caractéristiques des rivages du François Péron NP Admirez le geste
Contrastes de couleurs
caractéristiques des rivages du François Péron NP
Admirez le geste

Dimanche 26 Septembre

Nous nous remettons des kilomètres ingurgités chacun à sa façon : je fais la grasse matinée tandis que David epuise ses derniers hameçons à la pêche mais les casse les uns après les autres : le poisson local est décidément très costaud. Nous poursuivons au nord vers le cap Péron. Cet endroit nous réserve encore une belle surprise avec le sable blanc du bord de la plage qui contraste avec les falaises rouges et les eaux turquoise quand le soleil veut bien sortir. Des perroquets galas paradent avec leur livrée grise réhaussée de rose pastel.

Que demander de plus ! Falaises rouges, sable blons, mer azur ...
Que demander de plus ! Falaises rouges, sable blons, mer azur ...

Deux hommes pêchent au harpon avec masque et tubas dans les eaux limpides mais si froides. Le premier sort avec le butin : d'énormes poissons multicolores. David comprend mieux pourquoi il a cassé ses lignes à plusieurs reprises. Nous poussons ensuite jusqu'au phare. Nous avons le souffle coupé par la vue. Une passerelle en haut de la falaise surplombe l'immense lagon qui s'étend à perte de vue. Quelle vision féérique !

Sûrement le plus beau point de vue depuis le Cap François Péron Lagon protégé du Cap François Péron, spécialité : les dugongs
Sûrement le plus beau point de vue
depuis le Cap François Péron
Lagon protégé du Cap François Péron,
spécialité : les dugongs

Malgré le fort vent qui souffle, nous restons à l'affût depuis notre poste d'observation. La région est réputée pour ses dugongs, autrefois pris par les marins pour des sirènes. Ces paisibles mammifères marins sont en voie de disparition mais le milieu préservé de cette réserve marine est un vrai havre de paix pour eux et pour bien d'autres espèces de la faune et de la flore marine. L'oeil aiguisé de David découvre une tortue marine dans les algues et les roches. Nous l'observons un bon petit moment quand une silhouette se dessine dans le lagon. C'est manifestement un dugong. Quelle chance nous avons de contempler cet animal mythique. Nous avons du mal à nous arracher à ce lieu magique mais il faut bien continuer. Notre arrêt à Big Lagoon est écourté car il y a décidément trop de vent. C'est bien dommage car l'endroit est bien sympathique comme l'atteste les nombreux campeurs qui entourent cette sorte de lagune.

Nous quittons le François Péron National Park avec des images fantastiques dans la tête et nous roulons jusqu'à l'autre côté de la péninsule, au village artificiel de Monkey Mia qui s'avère être un agréable et grand complexe touristique pour l'attraction principale : des dauphins souffleurs sauvages apprivoisés. Nous campons au milieu d'une horde de touristes et voyageurs en tout genre mais l'ambiance est sympathique et tout est fait pour se sentir bien avec des tarifs plutôt doux à notre grand étonnement. Nous profitons au maximum des installations modernes et partageons notre soirée entre lessive et internet.

Lundi 27 Septembre

De bon matin, la foule est déjà rassemblée au bord de la plage pour accueillir les stars locales. L'histoire remonte aux années 60 quand un groupe de dauphins a pris l'habitude de fréquenter régulièrement la plage de Monkey Mia. Le phénomène a commencé a être connu depuis une vingtaine d'années devenant par la suite un pôle touristique très fréquenté.  Depuis un centre d'information et de recherche sur les dauphins a été créé.

La rencontre avec les dauphins est organisée à l'australienne : une zone d'interaction où l'eau ne dépasse pas les genoux est délimitée. C'est là que plusieurs fois par jours les dauphins viennent nager au contact de l'homme sous la surveillance appuyée de volontaires. En fait, toucher un dauphin est interdit car on pourrait leur transmettre virus ou maladies.

Les dauphins, c'est plutôt à Monkey Mia Bien sûr les pélicans tentent de voler la vedette
Les dauphins, c'est plutôt à Monkey Mia Bien sûr les pélicans
tentent de voler la vedette

Les animaux arrivent à tour de rôle et la mise en scène est si bien orchestrée qu'on a du mal à croire que ce sont des animaux sauvages. Mais la magie opère malgré tout, surtout quand on a été bercés par les aventures de Flipper dans son enfance. Cela reste un moment très émouvant et la façon dont un dauphin vous examine ou joue avec ses congénères reflète l'intelligence que l'on saisit de suite dans son regard. Au bout d'une demi-heure environ, ils repartent après une collation de délicieux poissons . L'agitation retombe et les pélicans tentent de récupérer la vedette. Nous rencontrons un couple de français d'Albi, fans inconditionnels de l'Australie depuis une trentaine d'année. Nous partageons un bon petit déjeuner et de nombreux récits : eux fascinés par notre traversée de l'Afrique et nous impressionnés par leur connaissance du pays.

Après cette halte aux accents du sud revigorante, nous repartons et refaisons une halte à Eagle Bluff. Mais le vent est tellement fort que les paysages en sont transfigurés et il est bien difficile de distinguer quelque chose dans cette eau si agitée. On ne peut pas avoir de la chance à tous les coups. Nous quittons la péninsule avec de temps en temps des vues incroyables sur la côte.

Nous bifurquons rapidement pour visiter le site unique au monde d'Hamelin Pool. Il s'agit d'une réserve marine qui abrite des stromatolithes, des espèces de micro-organismes dont les ancêtres directs vivaient il y a plus de 1,9 milliards d'années et qui se sont agrégés pour créer des formes de vie plus élaborées.

Les plus anciens organismes vivants de la planète : les stromatolithes

Les plus anciens organismes vivants de la planète : les stromatolithes

Une passerelle qui surplombe la rive permet d'admirer sans les abimer ces êtres très fragiles. Les amalgames font penser à des rochers étranges mais en observant patiemment, on parvient à repérer des bulles d'air témoignages de la respiration de ces fameuses bestioles. De toute façon la ballade est agréable, même sous la chaleur accablante du soleil au zénith. On peut même visiter une ancienne carrière de parpaings de coquillages et faire une pause à la typique Telegraph Station reconvertie en taverne fort sympathique. Le site aménagé pour la promenade explique aux touristes les épisodes les plus marquants de l'histoire du télégraphe australien qui ne peut être dissocié du développement de ce pays. Cette épopée a duré de nombreuses années et il a fallu surmonter d'innombrables obstacles. Beaucoup d'hommes et de femmes se sont sacrifiés pour l'avènement de cet outil de communication qui a révolutionné la vie des habitants de ces contrées si isolées.

Nous reprenons la route sur 200 kilomètres de nous nous arrêtons à Carnarvon, la grosse ville du coin avec ses 7 000 habitants. On profiterait bien de la côte mais il fait un vent à décorner les boeufs. Il semble que cela soit assez courant dans la région. Courses et shopping sont nécessaires pour entamer l'étape suivante alors on profite des nombreux commerces et on s'abrite du vent dans un camping qu'on choisit éloigné de la mer pour une fois

Mardi 28 Septembre

Nous devons parcourir plus de 350 kilomètres avant d'atteindre notre prochain point de chute. Entre Carnarvon et Exmouth, une route le plus souvent rectiligne qui trace dans des paysages les plus désespérément monotones. De temps en temps, des fleurs écloses dans le bush distraient les voyageurs avec leurs couleurs chatoyantes mais l'accalmie est de courte durée.

Puis au bout de plusieurs heures de voiture nous découvrons Exmouth, village qui semble sorti de nulle part sur des terres désolées. La cité a été créée en 1967 pour les besoins de la base marine américaine toute proche. De nos jours elle se développe grâce à la présence du parc de Ningaloo Reef et sa barrière de corail et aussi grâce à la pêche sport national du pays. David en profite pour refaire son stock d'hameçons et nous repartons vers le bout de cette nouvelle péninsule en longeant la côte du Cape Range National Park. La mer est peu agitée mais on ne voit pas de belles couleurs. Dès qu'on franchit les limites du parc, des dizaines de kangourous roux sont postés dans toute la campagne pour brouter. Ils ne sont pas du tout impressionnés par le va et vient des visiteurs. Nous nous installons dans un emplacement réservé pour le camping sauvage pour passer la nuit. L'endroit est si fréquenté qu'il y a même des rangers volontaires pour vous accueillir et vous enregistrer. La dame donne des conseils à David pour la pêche, ici c'est le royaume de "snapper" énormes mais il fait tellement de vent qu'il est impossible de pêcher. Il est d'ailleurs impossible de rester dehors tout court. On passe la soirée dans la voiture. Le spectacle est quand même là avec un superbe lever de lune.

Lever de lune dans le presque désert

Lever de lune dans le presque désert

Mercredi 29 Septembre

On continue l'exploration de la côte toujours sous le vent. Les kangourous et les émeus agrémentent le décor du bush prisonnier entre la mer et les collines de rocaille. Les animaux ne sont pas farouches et un gros kangourou nous tient compagnie tout en restant à distance raisonnable de notre voiture pendant qu'on refait le plein d'eau douce à un robinet perdu dans la pampa.

Ravitaillement en eau douce dans le Parc de Shark Bay
Ravitaillement en eau douce
dans le Parc de Shark Bay
Un voisin de bivouac

Le parcours qui redescend dans le parc sur le côté ouest de la péninsule se termine à la superbe Turquoise Bay, la bien nommée.

Turquoise Bay, la bien nommée

Turquoise Bay, la bien nommée

Nous ne sommes pas le seuls à venir admirer ce joyau. Mais la beauté du site n'est pas son seul atout, Tuquoise Bay est aussi réputé pour son snorkelling. Mais l'eau est trop froide à notre goût et puis il y a toujours ce vent qui ne nous lâche pas depuis Carnarvon. D'autres plages s'enchainent. L'une d'entre elles est particulièrement fréquentée par les amateurs de kite et de planche à voile. Les pratiquants sont nombreux et les voiles multicolores dessine un patchwork multicolore sur le bleu azur de la mer.

Amateurs de kyte surf non loin de Turquoise Bay

Amateurs de kyte surf non loin de Turquoise Bay

On prend notre pique-nique sous le dernier coin d'ombre disponible à admirer les acrobaties de nos sportifs émérites. Puis arrive Yardie Creek qui marque la fin de la route et le début d'une piste dure puis très ensablée quand on repart vers les plages et les dunes. Peu à peu, les barrières de part et d'autre de la piste font leur apparition délimitant le périmètre d'immenses fermes qu'on croirait perdues.

Ferme perdue dans le bush

Ferme perdue dans le bush

La végétation change elle aussi devenant de plus en plus rase puis se transformant en hautes herbes. Les derniers kilomètres se déroulent dans des paysages de landes d'Ecosse. Au loin, des habitations apparaissent, avant poste du retour à la civilisation incarnée par Coral Bay et ses 120 habitants tous dévoués à la cause touristique.

Jeudi 30 Septembre

Quand on vient jusqu'à ce bout du monde c'est essentiellement pour découvrir les récifs coralliens à 20 mètres seulement du littoral. Comme on n'est toujours pas motivés pour entrer dans l'eau trop froide pour nous, nous explorons les fonds marins de la baie grâce à un bateau semi-submersible à fond de verre. Les paysages que nous découvrons sont magnifiques et surprenants. Des myriades de poissons de toutes les couleurs et de toutes les formes nous accompagnent dans un dédale de coraux de différentes sortes en corolle, en branche, en "patate". Les couleurs ne sont pas vraiment au rendez-vous car les coraux ont beaucoup souffert du réchauffement récent des eaux .Ce qu'on appelle la "mort blanche" est passée par là en faisant des ravages considérables surtout dans les zones peu profondes. Heureusement il en faut plus pour détruire ce fabuleux éco-système en pleine convalescence maintenant.

Nous prenons l'unique route qui rejoint la Costal Highway. Quelle sensation bizarre de rouler des heures au milieu de nulle part pendant des heures sans voir aucun village. De temps en temps on croise d'autres automobilistes perdus sur le bitume. Tout le monde se salue comme par "solidarité dans l'épreuve". Comme nous partons vers l'intérieur des terres, nous quittons l'axe principal et nous nous retrouvons encore plus seuls face à ces centaines de kilomètres qui nous attendent. La distance. Ce n'est pas un vain mot ici.

Le panneau le plus fréquent dans ce plat pays : risque d'inondation

Le panneau le plus fréquent dans ce plat pays : risque d'inondation

La route est terriblement monotone parfois interrompue par des évènements saugrenu comme le panneau qui signale que la route peut servir de piste d'atterrissage d'urgence pour les docteurs volants du Royal Flying Doctor Service> Mais les panneaux que nous voyons le plus souvent sont ceux, nombreux, qui préviennent du risque d'inondation. L'intérieur du pays est tellement plat et nivelé que de forts orages peuvent déverser des trombes d'eau en quelques heures et couper les routes facilement. Mieux vaut ne pas se faire coincer dans de telles occasions car les échappatoires n'ont pas l'air évidentes.

Au bout de plus de 400 kilomètres, ça commence à vallonner. Enfin des reliefs apparaissent laissant la place ensuite à de magnifiques montagnes rouges. Nous prenons une piste de gravier comme raccourci pour Tom Price. petite ville de mineurs. La chaleur se fait sérieusement sentir. Maintenant qu'on est loin de la côte, on n'a plus le moindre brin d'air. Au camping, savourant la fraicheur de la soirée qui tombe, les kangourous envahissent les emplacements bien décidés à ne pas laisser passer le moindre brin d'herbe.

Vendredi ler Octobre

Le Karijini National Park n'est quand même pas à côté, c'est pourquoi nous nous levons très tôt. La route qui y mène à travers les montagnes est très belle. A l'entrée du parc une piste de tôle ondulée nous accueille, elle reste quand même assez roulante. Ce parc est tes réputé pour ses gorges parmi les plus impressionnantes d'Australie. De nombreuses randonnées sont possibles pour tous les niveaux, du sédentaire endurci au sportif le plus avisé. Certains parcours s'étirent sur plusieurs jours avec des niveaux de difficulté élevés à cause de la nature parfois escarpée du terrain et aussi  de la chaleur d'enfer qui peut régner dans ce royaume de pierre.

Pour notre part, nous nous contentons de courtes ballades à l'intérieur de la charmante Weano Gorge qui descend gentiment jusqu'au lit du ruisseau encaissé entre les parois rocheuses qu'on longe jusqu'à Handrail Pool. Cette jolie piscine naturelle accueille les promeneurs qui se font une joie de plonger. Revenus en altitude, nous continuons l'exploration du parc. De nombreux points de vue sont aménagés pour admirer ces merveilles de la nature. Le vertigineux Junction Look Out avec ses falaises abruptes de plus de 100 mètres d'aplomb qui plongent dans le lit vert de la rivière est surement le plus étourdissant.

Gorges spectaculaires du Karijini NP

Gorges spectaculaires du Karijini NP

Mais celui qui gagne la palme de la magnificence est sans aucun doute l'Oxer LookOut, au carrefour de 4 gorges grandioses : Red, Weano, Joffre et Hancock. La perspective est époustouflante. La palette des couleurs est réduite à l'essentiel : le blond des herbes déjà sèches, le vert sombre de l'eau des rivières et des maigres arbustes qui s'accrochent aux falaises, le rouge carmin des escarpements et le bleu lumineux du ciel.

Gorges spectaculaires du Karijini NP

Gorges spectaculaires du Karijini NP

Le Karijini recèle encore bien d'autres trésors naturels mais aussi un superbe "Visitor Center", dirigé par les tribus locales, mettant en valeur leur patrimoine, leur culture et leur participation au développement de la vie pastorale à l'arrivée des colons. Le bâtiment est conçu pour s'intégrer dans les paysages sauvages et l'intérieur est aménagé avec tout autant de goût et d'intelligence. Nous terminons notre découverte par les gorges Dales que l'on descend pour aller admirer les Fortescue Falls, l'unique cascade permanente du parc puis rejoindre une délicieuse oasis de fraicheur : la Fern Pool. A l'abri des rayons ardents du soleil grâce à une végétation luxuriante, nous apprécions cette halte bienfaisante devant un bassin naturel immense très apprécié aussi par les autres visiteurs. Un peu de repos ne fait pas de mal surtout avant de rattaquer la montée. Une fois revenu au sommet, le sentier continue pour une jolie ballade qui longe les à-pics des gorges jusqu'à une dernière perspective vertigineuse sur la Circular Pool.

Malgré le soir qui tombe, la chaleur peine à redescendre. Les campements sont tous aussi fréquentés que le parc, ce n'est pas évident de trouver un emplacement aussi tranquille que les autres fois.

On peut s'y promener en haut Une des nombreuses piscines naturelles<br /> du Karijini NP
On peut s'y promener en haut Une des nombreuses piscines naturelles
du Karijini NP

Samedi 2 octobre

Le soleil est à peine levé lorsque nous partons pour courrir avant la chaleur. A notre retour, il fait déjà si chaud que nous devons déployer l'auvent pour nous abriter à l'ombre et prendre notre petit-déjeuner. Mais si le soleil nous laisse tranquille, il n'en va pas de mêmes des petites mouches noires et collantes qui ont décidé de ne plus nous lâcher.  

Nous quittons le parc par la route qui remonte vers Port Hedland. Nous traversons les montagnes rougies par l'oxyde de fer et une dernière gorge puis la route s'applanie tout doucement jusqu'à devenir complètement plate, sans aucun arbre ni buisson. L'ennui complet sur des kilomètres et des kilomètres.

Port Hedland possède aussi ses montagnes, d'un autre genre : des amas de minerai de fer extrait des mines alentours, qui partent de la ville dans d'énormes tankers. C'est bien sûr une ville et un port industriel où plus de 15 000 personnes s'activent au milieu de nulle part. Ici, tout est rouge à cause de la poussière du minerai de fer qui transite par wagon ou road-train. On se réfugie dans le centre commercial climatisé à l'abri de la chaleur de plus en plus forte. Sur le parking, c'est le royaume des Toyota, il y en a de toutes les sortes car c'est vraiment le véhicule à tout faire, on en trouve même un qui peut aller sur les rails !. Autant dire que Totoy se sent comme chez lui.

Ici, les cousins de Totoy roulent sur les rails

Ici, les cousins de Totoy roulent sur les rails

Nous poursuivons notre remontée sur une route vraiment très monotone même si à un moment on aperçoit au loin dromadaires et dingos. Deux cents cinquante kilomètres plus loin, nous décidons de tenter notre chance pour passer la nuit sur un minuscule point qu'on a repéré sur la carte situé près de la mer, Eighty Miles Beach. On bifurque au croisement de la piste, vu les distances, on n'a pas intérêt à la rater !  Au bout de la longue piste, on découvre ébahi le Beach Caravan Park, sur la plage, incroyablement bien équipé, avec même l'accès internet et pourtant au milieu de rien. Il est rempli de voyageurs en quête de bout du monde ou d'une halte bien méritée. Ici on se sent bien, on pourrait rester une semaine.

A marée basse, la plage est découverte sur plusieurs centaines de mètres. La mer est très calme, on dirait un lac. Les reflets argentés de la fine pellicule d'eau sur la plage se teintent d'orange et de rouge flamboyants au soleil couchant. Encore une vision magnifique de l'Australie de l'Ouest.

La plage infinie de Eighty Miles Beach

La plage infinie de Eighty Miles Beach

Dimanche 3 octobre

On quitte notre petit paradis pour se renfoncer à l'intérieur des terres. Les kilomètres défilent mais on finit par atterrir à Broome, plus précisément à Town Beach et ses eaux turquoises. La température est parfaite. Ces derniers jours on est passé directement de l'hiver à la canicule, alors on est content de souffler un peu avec une chaleur clémente et agréable. Le cadre est idyllique pour un pique-nique accompagné des mouettes et des goélands gourmands avec vue sur les eaux lumineuses parcourues par les bateaux et autre engins nautiques.

Les joies du sport nautique à Broome

Les joies du sport nautique à Broome

On pousse ensuite jusqu'à la plus belle plage de Broome : Cable Beach. C'est le paradis des vacanciers. Une immense plage de sable blanc bordée par des eaux toujours aussi turquoises. Des kilomètres et des kilomètres à disposition des estivants qui peuvent laisser libre cours à leur inspiration. Comme souvent ici, on peut rouler sur la plage avec son 4x4 pour aller chercher un coin plus loin un peu plus isolé. On y fait un petit tour mais on ne s'y installe par car on doit faire notre ravitaillement. En revenant en ville on rencontre un couple de suisses partis depuis 4 ans autour du monde avec leur Toyota converti en camping-car. Bien sûr, nous discutons beaucoup et comme ils ont déjà sillonné l'Australie, leurs tuyaux sont bien appréciables. Du coup, le temps de faire quand même nos courses, on part bien tard sur les pistes pour un endroit très nature au Nord de Broome. Mais la piste est un peu ardue et on n'avance moins vite qu'on ne le pensait alors que le soleil descend à vue d'oeil. Le temps qu'on y arrive il fera nuit noire et bien difficile de trouver un coin de bivouac dans ces conditions. Finalement, on fait demi-tour pour se rabattre sur Broome et ses nombreux campings civilisés !

 

Lundi 4 Octobre

Comme on est sur place, David va tester le golf et moi, je travaille dans la voiture au récit de nos aventures. Bien que très sommaire, c'est quand même un golf en herbe, le dernier avant longtemps alors bien sûr, on ne peut pas rater ça. Nuageux en début de matinée, le ciel s'éclaircit complètement, permettant à la mer de briller de toutes ses couleurs : de vert émeraude près de la mangrove à bleu turquoise. Il fait maintenant très chaud et mieux vaut rester à l'abri. David revient de son parcours exténué par la chaleur ce qui n'est pas une surprise. Un repas reposant et on peut recommencer notre tentative de rejoindre Quondong, notre place au nord de Broome que nous n'avons pas pu atteindre la veille.

Nous reprenons la route puis ensuite la piste où un panneau nous prévient que nous pénétrons en terre aborigène, où le crocodile marin, le salties, est fréquent. Mise en garde sur les risques encourus que nous rencontrerons très souvent à l'avenir, en terre tropicale. Pour parcourir la cinquantaine de kilomètres qui sépare Broome de ce coin perdu, nous mettons quand même presque deux heures. Sur place, bien que sauvage, le coin est connu des amateurs de nature et plutôt fréquenté. Le rivage est cette fois-ci panaché de sable et de rochers. L'endroit idéal pour les pêcheurs. Mais ce soir, il y a beaucoup de vent et on se contentera de contempler le superbe coucher du soleil avec une petite pincée au coeur car c'est notre dernier sur la côte Ouest. En effet, demain nous quittons le littoral pour rejoindre Darwin en traversant les Kimberley région sauvage et contrastée qu'il nous tarde de découvrir.

Dernier coucher de soleil sur l'océan Pacifique - Quondong

Dernier coucher de soleil sur l'océan Pacifique - Quondong


Australie de l'Ouest (2) 2004

Ca peut toujours servir :

  • Change :
    1 euro = 1,66 dollar australien
    1 dollar australien = 0,6 euros
  • Electricité :
    prise à trois fiches plates dont 2 en oblique, symétrique : système australien
  • Hébergement :
    - Kalbarri : Anchorage Caravan Park : au bout de la ville, avec vue sur la rivière Murchinson : 19 AUD$ / 2 pers / nuit.
    - François Péron National Park : plusieurs campings basiques des Parcs Nationaux mais une situation fantastique : 10 AUD$ / 2 pers / nuit. Notre préféré, le Gregories.
    - Monkey Mia : Complexe Camping du même nom : 18 AUD$ / emplacement sans électricité / 2 pers / nuit. Le prix ne comprend pas l'entrée de la réserve pour approcher les dauphins. Tout ce dont on a besoin, vous le trouvez ici et pour tous les budgets : internet, laverie, club, restaurant, bistrot, bar et beaucoup de monde bien sûr
    - Tom Price : Tom Price Tourist Park : tranquille, à l'écart de la ville, avec kangourous assurés comme compagnie : 17 AUD$ / emplacement sans électricité / 2 pers / nuit
    - Eighty Miles Beach : à ne pas rater, quelque part sur une immense plage, entre Port Hedland et Broome. Parfaitement équipé pour survivre une semaine dans ce coin perdu : 18 AUD$ / emplacement sans électricité / 2 pers / nuit
  • Restaurants :
    - Kalbarri : deux adresses dans la très agréable station balnéaire :
    Taverne Gilgai : restaurant à l'ambiance très conviviale et une cuisine avec des produits locaux très frais.
    Black Rock Café : petit bistrot sympa, où il fait bon paresser en dégustant un petit plat : 80 Grey Street Denham,
    - Shark Bay : Old Pearler Restaurant : restaurant plutôt gastronomique avec un décor typique : les murs sont faits en blocs de coquillage, typique de la région.
    - Hamelin Pool : Le bistrot de la Telegraph Station : y aller pour l'ambiance du bout du monde et les photos d'èpoque
    Bien sûr, ne rater aucune road-house pour ressentir l'âme australienne du bush : indescriptible.
  • Divers :
    - Avant de se lancer sur la piste Lancelin - Jurien Bay, ne pas hésiter à demander des renseignements à la station Gull de Jurien Bay où il vous donne même une carte pour mieux s'y retrouver.
    - Kalbarri : Rainbow Jungle : Visite des perroquets et cacatoes d'Australie dont une partie libre en volière. Très intéressant pour connaitre une partie de la faune à plume dont beaucoup en voie de disparition malheureusement. Compter deux bonnes heures voire trois.
    - Ningaloo Reef : Sub-Sea Explorer : excursion dans un semi-submersible dans la baie de Ningaloo : 30 AUD$ par personne pour une heure de visite commentée.
  • Prix
    - Repas pour 2 avec boissons :  de 25 à 50 AUD$
    - Internet : 4 AUD$ de l'heure
    - Beaucoup de camping / caravan park. de 18 à 25 AUD$ / emplacement sans électricité / 2 pers / nuit.
    - Gas-oil : de 1,10  à 1,375 AUD$ le litre : en augmentation par rapport au Sud. Bien sûr faire plutot son ravitaillement dans les grandes villes ou le prix est moins élevé.
    - Dans certaines parties, bien faire attention à sa consommation car les stations sont parfois espacées de cent à deux cents kilomètres !

L'album photos Australie de l'Ouest (2)

L'album photos Australie de l'Ouest (2)

Swan Valley -> Lancelin -> Pinnacles -> Kalbarri NP -> Shark Bay -> François Péron NP -> Monkey Mia -> Hamelin Pool -> Exmouth -> Ningaloo Reef -> Cape Range NP -> Coral Bay -> Karijini NP -> Broome -> Australie de l'Ouest (3)

 


Des commentaires ? des questions ? C'est par ici :

* la publication de vos commentaires se fera après validation par le webmaster