Carnet de voyage Cameroun 2004

L'album photos CamerounL'album photos Cameroun

Figuil -> Maroua -> Parc de Waza -> Garoua -> N'Gaoundere -> Yaounde -> Foumban -> Bafoussam -> Bamenda (King Road) -> Mont Cameroun -> Limbe -> Douala -> Kribi -> Ebolowa -> Ambam -> Gabon

Mardi 16 Mars

Nous passons le pont de Kousséri, soulagés à la perspective d'être enfin débarrassés de toutes ces tracasseries de contrôle de police et d'enregistrements au poste que nous avons connues au Tchad. Le passage de la frontière côté Cameroun devrait nous permettre de tâter le terrain sur cet aspect là. On n'est pas déçus, on fait toutes les formalités en un temps record : c'est de bon augure pour le reste du voyage. Arrivés à la ville, on s'arrête dans un troquet, un ancien garage vu tout le cambouis qu'il reste parterre et David s'y connaît, pour savourer une bière fraîche. Cela nous laisse le temps d'apprécier l'animation et le tohu-bohu qui règne ici dans une atmosphère quand même plus décontractée qu'au Tchad. On prend une bonne route goudronnée qui traverse de vastes plaines arides avec des scènes typiquement sahéliennes : villages de cases traditionnelles ça et là avec d'immenses troupeaux de zébus qui sont conduits par leur berger au prochain puits ou prochain pâturage déjà bien sec. L'harmattan allié à la lumière déclinante de la fin de journée estompe toutes les couleurs pour leur donner une teinte unique marron poussière. Mais il faut rester vigilant, tout d'abord à cause des gros trous qui surgissent de temps en temps sur le goudron mais surtout à cause des "coupeurs de routes" qui ont longtemps sévi dans la région. D'après certains témoignages récents, la  route est maintenant sécurisée mais la situation particulière de cette région de l'extrême nord du Cameroun, coincée entre le Tchad et le Nigeria, est propice à ce type d'activités. Nous restons donc sur nos gardes. A un carrefour, deux militaires nous font signe de stopper. On s'attend à un contrôle mais en fait, ils nous demandent de les porter jusqu'à une antenne assez proche. Ils montent avec leur fusil mitrailleur dans la voiture et comme il n'y a pas beaucoup de place, la manoeuvre est assez difficile. En un flash, je revoie la scène de Pulp Fiction où Travolta se retourne pour parler au passager arrière et lui explose la tête involontairement. Je m'assure auprès de nos 2 soldats qu'ils ont bien mis le cran de sûreté ! On les dépose un peu plus loin en pleine brousse. On pense qu'ils vont nous demander quelque chose pour nous avoir "convoyé" mais non, ils sont là justement pour sécuriser la route. C'est plus ou moins rassurant. Cela confirme bien qu'il y a toujours des risques de coupeurs de route et on voit mal comment 2 militaires perdus dans la nature peuvent contrer cela. D'un autre côté cela montre aussi que quelque chose est fait pour enrayer ce phénomène. Il nous tarde quand même d'arriver au parc de Waza, surtout que la nuit va bientôt tomber.  

Système d'irrigation dans l'extrême nord

Système d'irrigation dans l'extrême nord

Mercredi 17 Mars

La nuit a été courte car nous nous levons dès le point du jour pour faire une excursion dans le parc de Waza. Un guide est obligatoire et il nous indique les différentes pistes à emprunter pour accéder aux trous d'eau, à la recherche des lions et des éléphants. Mais il ne fait pas assez chaud avec l'harmattan et la lumière est blafarde : les animaux ne sortent pas autant que d'habitude. Nous assistons quand même à de beaux spectacles : un troupeau de girafes qui se dirige majestueusement vers une mare, une colonie de  grues couronnées qui prend son envol, une famille d'autruches qui détale devant nous. Onze heures, ce n'est plus la peine d'insister, nous rentrons au campement pour un repas et surtout une sieste réparatrice. A 16 heures, nous repartons, toujours dans l'espoir de voir des éléphants. Nous refaisons plusieurs fois le même circuit que le matin mais nos bestiaux se font toujours désirer. La nuit va bientôt tomber et le parc ferme à18 heures. pour une dernière tentative, notre guide nous mène à un point d'eau, monte sur le toit de la voiture et nous fais signe d'attendre sans faire de bruit. Il scrute l'horizon. Le vent joue dans les herbes sèches. Nous sommes aux aguets. Soudain, le guide nous désigne une silhouette en face de nous : un chacal, puis un deuxième trottinent le long de la marre. Nous les observons. Ils sont inquiets de notre présence et hésitent à aller s'abreuver.

Girafes du parc de Waza

Girafes du parc de Waza

"Un lion !", s'exclame notre guide. Il pointe son doigt vers l'animal mais nous ne voyons rien. Il faut prendre la voiture pour se rapprocher car il est perdu au milieu des hautes herbes. Nous avançons doucement vers lui mais il nous a détecté. Le guide nous dit d'accélérer, s'engage alors une course poursuite avec le fauve, dans les hautes herbes sans aucune visibilité du terrain. A plusieurs reprises, le lion se tapit et en profite pour changer de direction. Il bondit et se cache sous de petits arbustes. Finalement, nous le perdons de vue très vite, il a gagné mais nous avons quand même pu l'admirer brièvement de près. Nous revenons au campement, où nous retrouvons avec plaisir les femmes du village très accueillantes qui gèrent le restaurant regroupées en association. Un groupe de touristes est aussi présent et nous discutons une partie de la soirée avec leur jeune chauffeur. Le constat n'est pas brillant et un seul mot revient toujours dans sa bouche : corruption. Il nous déclare même que tout projet financé, si on veut qu'il soit réalisé entièrement, doit être géré par des blancs, sinon la majorité de l'argent est détourné. Il nous dit aussi qu'il ne faut pas que les occidentaux les abandonnent, c'est leur seule bouée de survie. Mais il reste quand même optimiste, presque contraint, et pense que les choses vont changer un jour même si ça sera quand il sera très vieux. 

Jeudi 18 Mars

Nous poursuivons notre descente vers le sud. Nous nous arrêtons à Mora pour faire le marché. Les gens très sympas nous laissent faire nos emplettes en paix. C'est très agréable. Nous bataillons un peu et trouvons enfin la piste pour les monts Mandala. Nous attaquons la montagne. Kourgui, Koza, Mokolo, Mogode, la piste se fait sinueuse et serpente entre les collines empierrées avec comme point d'orgue Djinguila qui nous offre un spectacle magnifique. Tous les villages se fondent dans la pentes recouvertes de roches, parfois on les distingue à peine. Les cases rondes sont elles aussi fabriquées à partir du principal matériau local : la pierre. Elles sont recouvertes d'un toit de chaume pointu, ce qui donne à l'ensemble une allure élégante. De plus, tout est très propre et cela nous surprend car jusqu'à maintenant ce n'était pas souvent le cas. Les montagnes elles aussi sont travaillées de façon minutieuse et on peut admirer toutes les terrasses empierrées qui sculptent les parois.

Village typique des monts Mandara

Village typique des monts Mandara

Notre ballade se termine au célèbre site de Rhumsiki connu dans tous le pays pour ses pics montagneux très caractéristiques. Notre arrivée sur le site nous déçoit doublement. En premier nous n'avons qu'un faible aperçu des silhouettes des fameux pics noyés dans la poussière de l'harmattan. Mais c'est surtout l'accueil touristique très pressant qui comme d'habitude nous déplait fortement alors que tout le long de la piste les gens se sont avérés très chaleureux sans velléité commerciale aucune. Nous nous engouffrons dans une auberge qui fait camping dont nous avait parlé le jeune chauffeur de la veille. Les conditions pour camper ne sont pas terribles mais nous arrivons à négocier moyennant un petit supplément l'utilisation d'une douche dans un boukarou. Nous aurions préféré bivouaquer mais la région n'est pas recommandée pour cela, le Nigeria étant tout proche et de toute façon on n'a pas trouvé d'endroit qui s'y prête. Nous voilà donc au fond de la cour. A peine garé le guide de l'auberge vient nous aider pour nous installer mais nous n'avons qu'une envie rester seuls et tranquilles. Après le repas, ce dernier revient à la charge et nous force un peu la discussion. On en profite donc pour lui expliquer notre réaction et nos premières impressions sur le village et ses habitants. On parle ensuite longuement ensemble de ce qu'il y a à voir et à faire dans le pays, surtout des trecks dont Daniel est spécialiste. On parle ensuite de tourisme, de l'attitude des touristes, des traditions locales etc. ce qui fait qu'à la fin de la soirée, il met un point d'honneur à nous montrer brièvement le village le lendemain matin pour nous convaincre de sa compétence de guide. Nous pouvons difficilement refuser, rendez-vous est pris, tôt dans la matinée.

Vendredi 19 Mars

A peine levés, Daniel nous attend déjà et il commence à nous faire visiter le quartier puis le village suivant son circuit habituel. La brève ballade s'est transformée en visite de plus d'une heure certes agréable mais Rhumsiki n'a rien de plus que tous les villages qu'on a vus jusqu'à maintenant. Nous continuons notre descente en longeant toujours la frontière avec le Nigeria. Les paysages sont souvent très beaux même si la poussière en suspension dans l'air atténue la vivacité des couleurs.

Pics de Rhumsiki noyés dans la poussière

Pics de Rhumsiki noyés dans la poussière

Nous profitons de notre arrivée à la grande ville de Garoua pour faire quelques courses au supermarché et le ravitaillement en produits frais et en carburant. Nous cherchons l'office du tourisme pour avoir des renseignements sur les monts Alantika mais l'institution a probablement fermé ses portes depuis pas mal de temps. Nous continuons le goudron et avant la tombée de la nuit nous prenons une piste pour trouver un endroit pour bivouaquer tout en nous dirigeant vers les monts Alantika. Nous traversons quelques villages où les habitants semblent bien étonnés de nous rencontrer. Les champs et villages sont remplacés par de la forêt et la piste est difficilement praticable car en travaux. On a beau avancer, on ne trouve aucun terrain dégagé susceptible de nous accueillir, tout est recouvert par une végétation touffue. A un moment, on passe devant un ensemble de boukarous qui ressemble à un campement. On y rentre et on est accueilli par un toulousain. il nous explique que c'est un camp de chasse et que seuls des chasseurs peuvent y être hébergés afin de respecter la réglementation très stricte à ce sujet. Il nous confirme aussi la présence passée de coupeurs de routes et de braconniers. Il aurait bien aimer nous garder (et nous aussi d'ailleurs) pour parler de nos expériences mutuelles en Afrique et au Sud Ouest mais cela s'avère impossible. C'est donc à la nuit tombante qu'on se retrouve à chercher un bivouac à la lumière des phares, situation pas facile qu'on essaye d'éviter au maximum. A un détour de la piste, nous nous engageons dans une brèche et slalomons à travers les arbustes, arbres et autres végétation. On aperçoit une antilope qui s'enfuit. On s'installe en prenant soin d'éteindre toute lumière à chaque passage de véhicules sur la piste.

Samedi 20 Mars

Nous continuons notre boucle vers Finyolé et prenons à droite au niveau du village pour aller vers Tchamba. Toute cette région reculée est consacré à la culture du coton. La récolte est transportée jusqu'au lieu de stockage avec ce que j'appelle des "charrettes à bras" tirés par les paysans eux-mêmes. Vu la façon dont les gens sont habillés et les moyens dont ils disposent, la vie doit être particulièrement difficile ici. Ceci est confirmé par la vue de beaucoup de vagabonds qui errent dans un état d'hébètement pathétique. On en voit régulièrement le long des grandes routes depuis le début de notre voyage mais pas en aussi grand nombre. On trouve des cotonniers en plein travail de préparation du chargement de leur marchandise. On discute un peu et ils nous précisent que le prix du coton au kilo est de 185 CFA cette année (soit 0,28 euros). ils nous disent aussi qu'ils auraient pu en tirer un meilleur prix si la piste avait été réparée, permettant aux gros camions oranges de la société d'exploitation du coton de venir chercher la récolte à temps, au mois de février.

Balles de coton attendant d'être chargées

Balles de coton attendant d'être chargées

La piste devient de plus en plus étroite, pénible et de moins en moins fréquentée et habitée. Peu avant Tchamba, nous nous retrouvons au milieu de plusieurs cases, ce qui semble être le terminus de la piste. Une femme nous pointe la direction à suivre. Nous nous engageons complètement sur la gauche et nous tombons sur le lit presque asséché d'une grande rivière. Une fois de plus, le pont présent sur la carte n'existe pas dans la réalité. On descend de la voiture pour observer le terrain. Tchamba et les monts Alantika sont de l'autre côté. Le début de la piste qui traverse la rivière est tapissé de paille comme pour montrer le passage. On suit la piste et les traces de véhicules précédents. Le sable est porteur. Il y a de petits rus à traverser mais ils ne sont pas profonds. Nous traversons donc le lit de la rivière, sans problème. Je ne vous raconte pas la tête des habitants de l'autre rive quand ils nous voient débarquer !

On traverse ou on traverse pas ?

On traverse ou on traverse pas ?

De l'autre côté nous sommes accueillis par une forêt de baobabs, avec les montagnes en arrière plan. Mais la piste choisie ne semble pas être la bonne. Nous revenons en arrière et traversons le village de Tchamba où on nous indique la piste pour les monts Alantika où nous ne savons pas trop ce qui nous y attend. Un jeune homme nous arrête, il souhaite qu'on amène sa soeur au village suivant de Wangai. Nous embarquons notre passagère qui en même temps nous guide et arrivons un peu plus tard au village voulu. On dépose la jeune femme et on continue avant d'être interpellés par des policiers. Comme on est tout proche du Nigeria, ceux-ci pensent qu'on veut traverser la frontière. On leur explique l'objet de notre venue et on se prête de bon gré au rituel de l'enregistrement de nos passeports. En discutant avec eux et des villageois, on apprend que les monts Alantika sont réputés pour le trecking qui permet d'accéder à des villages reculés où certains habitants vivent encore nus. Bien sûr pour cela il faut rester plusieurs jours et marcher dans la montagne ce qui n'est pas dans nos cordes. On nous demande ensuite d'aller saluer le chef coutumier du village qui a ici des fonctions officielles. C'est un monsieur très sympa qui nous accueille et qui nous dispense du protocole auquel sont soumis ses sujets. Il est très efficace pour faire la pub de sa région. Comme nous repartons, il nous indique la nouvelle piste qui d'après lui est très bonne et surtout le grand pont qui enjambe la rivière. On comprend mieux maintenant la tête que faisaient les villageois de Tchamba, ils ont dû nous prendre pour des fous ! Nous arrivons au pont et en effet, ils n'ont pas fait semblant : un pont à double voie au milieu de nulle part. La piste qui suit ne se révèle pas à la hauteur de l'édifice, elle devient même pire que celle par laquelle on est arrivés ce matin. On ne croise absolument personne car on longe une réserve naturelle. On profite d'un peu d'ombre à côté d'une marre pour déjeuner tardivement. Un groupe de singes vient s'abreuver. On se réjouit de ce spectacle imprévu. Encore plus imprévu est l'arrivée de trois camerounais à vélos qui descendent de leur monture et vont eux aussi s'abreuver dans la marre pour repartir aussitôt ! Au bout de plusieurs dizaines de kilomètres, nous retrouvons enfin une piste meilleure, plus roulante. Avant Finyolé on cherche la piste qui nous permet d'aller directement à la vallée des Rosniers. Une fois de plus nous nous en remettons à l'aide des villageois qui nous mettent sur la bonne voie. Les nouveaux paysages que nous contemplons sont absolument superbes. De nouveau nous serpentons entre les montagnes plantées de magnifiques palmiers. La lumière de fin d'après-midi est parfaite pour mettre en valeur les villages et leur environnement. On aimerait bien bivouaquer au milieu de ce petit paradis mais c'est impossible. Nous quittons les lieux à regret.

Superbe vallée des Rosniers

Superbe vallée des Rosniers

Les montagnes se transforment en colline et les palmiers font place aux champs cultivés. toujours pas de coin de bivouac en vue. Par contre on croise furtivement une vieille femme accompagnée d'un garçon. Elle est vêtue d'un simple pagne de feuilles vertes et d'un collier avec une amulette. Beaucoup de personnes marchent le long de cette piste : il y a dû avoir un marché dans les parages. Un peu plus loin, on monte dans un champ qui semble propice à nous accueillir pour la nuit. On convient de l'endroit pour installer la voiture en nous assurant qu'elle n'est pas trop visible de la piste. Pendant que j'admire le spectacle des ces files de femmes qui marchent en tchatchant, chantant et même dansant, David inspecte les alentours et fait une découverte macabre : en haut de la colline, autour d'un arbre, un cercle composé de crânes provenant peut-être de singes mais plus probablement d'humains. Un peu choqué, il me fait part de sa trouvaille. En parcourant le champ de mil, nous trouvons des pierres qui composent des tombes. Ce n'est sûrement pas une bonne idée de rester ici car nous sommes peut-être dans un endroit tabou. On décampe assez vite et on se retrouve de nouveau en train de chercher un bivouac. On traverse la grosse bourgade de Poli et on trouve un petit chemin qui nous mène dans des champs derrière une colline : parfait pour passer la nuit qui est déjà tombée d'ailleurs.

Dimanche 21 Mars

Nous revenons sur nos pas à Poli pour trouver une autre piste qui traverse une autre vallée avant de retrouver le goudron. Apparemment personne ne la connaît et tout le monde nous renvoie sur Finyolé. Elle ne doit plus exister. On traverse de nouveau le village. A la gare routière, j'aperçois un homme armé d'un fusil mitrailleur dans un minibus. Cela réveille notre vigilance et notre stress. On récupère le goudron de la Nationale 1 un peu plus loin et c'est à midi qu'on arrive à Karna petit village qui est spécial pour nous. En effet, la femme d'un cousin à David a une tante Jeanine qui est soeur dans la mission catholique de Karna (tout le monde a suivi ?). Outre le plaisir de rencontrer une connaissance, nous avons pour mission de lui remettre un petit colis de sa nièce qui a voyagé depuis presque trois mois avec nous ! Le problème c'est qu'on a oublié que c'est dimanche et elle a sûrement quelque chose de prévu. On décide donc de poursuivre jusqu'à N'Gaoundéré et de revenir demain. La route est roulante jusqu'à arriver à une montée rude et longue. Dans la pente, sur le bas côté on voit 2 hommes en civil armés d'un fusil mitrailleur. la voiture devant nous les saluent. On a du tomber sur les gentils. La montée dans la montagne semble interminable, surtout pour les camions qui avancent au pas quand ils avancent encore. Des carcasses gisent au fond des ravins sans parler de ceux qui en panne encombrent la chaussée. Peu après, c'est la route qui est en travaux et qui est recouverte de gravillons. Une portion est même en circulation alternée : un ouvrier nous arrête avec son drapeau rouge, il nous remet le drapeau vert qu'on doit rendre à son collègue à plusieurs kilomètres de là ! Arrivés à N'Gaoundéré, nous trouvons difficilement un petit resto. Ca n'augure pas grand chose de bon pour trouver un endroit sympa pour passer la nuit. Le repas avalé, nous allons au palais du Lamidat pour le visiter. C'est la résidence du seigneur de la région qui a des fonctions officielles reconnues. Il y a personne et il faut attendre la fin de la prière à la mosquée pour pouvoir visiter. Quelqu'un se présente et nous fait une visite des lieux pour le moins express. Comme souvent, il y a beaucoup d'interdits et de croyances pour le moins farfelues à nos yeux d'occidentaux. Le moment est mal choisi car tout le monde est encore à la mosquée et on n'a pas la chance de voir le lamido et sa cour ni ses nombreuses épouses. Comme on ne se voit pas passer le nuit ici, on repart vers la mission à Karna en espérant que Jeanine y sera. Il est 18 heures quand nous y arrivons et comme on le craignait, seul le gardien est présent et il ne peut pas nous laisser rentrer. Jeanine ne reviendra que demain et les autres soeurs sont justement à N'Gaoundéré pour une réunion et ne devraient pas tarder à rentrer.   A la nuit tombante, les soeurs arrivent et s'empressent de nous accueillir. Elles nous confirment que Jeanine est partie à Tignere avec sa filleule Sophie qui l'a rejoint pour ses vacances. Elles nous proposent une chambre mais nous préférons nous installer dans un coin de la cour pour garder les bonnes habitudes. Le temps de se décrasser et on se retrouve ensemble pour se désaltérer et partager le repas avec les Virginie, Yvonne et Jacqueline. Chacune d'elles nous fait part de son expérience de l'Afrique. Virginie est depuis 39 ans soeur et infirmière au Cameroun, et elle détient probablement le record de tenue au Lariam : 1 comprimé par semaine depuis 8 ans et elle est en pleine forme. Elle travaille au dispensaire avec Jeanine. Yvonne est soeur à l'Université de N'Gaoundéré et prend un peu de repos à Karna depuis l'agression de leur communauté, nous confirmant ainsi la forte montée de la violence dans les villes. Jacqueline est aussi depuis de nombreuses années en Afrique, principalement au Congo Kinshasa d'où ils ont été obligés de fuir pendant la guerre en perdant quasiment tout. Chacune d'elles à travers son histoire et ses anecdotes nous permet de saisir une nouvelle facette de l'Afrique  La soirée passe très vite, vivante et joyeuse.  

Lundi 22 Mars

Nous passons la matinée occupée pour ma part à travailler sur l'ordinateur pendant que David s'acharne sur son système de gonfleur de pneus, grippés par le sable et le fech-fech du Tchad. Jeanine et Sophie arrivent en début d'après-midi. C'est une heureuse rencontre attendue des deux côtés depuis longtemps. Sophie est aussi infirmière et vient pour la deuxième fois passer ses vacances au Cameroun avec sa tante. Nous passons l'après-midi à parler de tout et de rien et c'est dans une ambiance chaleureuse et familiale que nous préparons le repas du soir avec au menu du confit de canard que nous faisons goûter à nos hôtes. Nous passons encore une super soirée avec ces personnes si pleines de vie et d'énergie.

Photos de famille à la mission de Karna

Photos de famille à la mission de Karna

Mardi 23 Mars

Jeanine se propose pour me couper les cheveux et j'accepte volontiers depuis le temps que j'attendais cette occasion. Dans la matinée nous quittons notre petit monde à regret mais il faut continuer. Sur la route nous croisons de nouveau les militaires armés en civil gardiens de la route. Ca nous donne quand même toujours un peu d'appréhension. A N'Gaoundéré nous laissons le goudron pour prendre la piste pour Tibati. Nous roulons à travers la forêt très verte ce qui est vraiment rafraîchissant après la poussière et le sable du Nord du pays. Il y a aussi de très beaux villages avec de grosses huttes rondes au toit de chaume qui descend presque au niveau du sol. Parfois on voit des modèles équivalents mais en carré. Nous tentons un raccourci qui part de Lewa en passant par Tekel. La piste nous permet de gagner environ 70 kilomètres mais la piste est très dure et qui plus est sinueuse. La majorité des véhicules que nous croisons sont des camions qui prennent toute la largeur. Autant dire que nous sommes particulièrement vigilants dans les virages ou le haut des côtes. A Mamba, nous retrouvons enfin le goudron mais en fait il se révèle pire que la piste que nous venons de quitter avec des trous véritablement énormes en plus il faut payer un péage ! Nous trouvons de justesse un bivouac sympa avant Tibati.

Piste interminable à travers la forêt

Piste interminable à travers la forêt

Mercredi 24 Mars

Nous poursuivons notre route vers Banyo petite ville où un douanier ivre nous arrête, convaincu que nous voulons partir au Nigeria. Il est vrai qu'on s'est un peu planté de direction mais forcément pour expliquer la situation ce n'est pas évident. En plus il est myope donc pour nous enregistrer c'est assez laborieux mais il a quand même pitié de nous et il nous dessine un plan pour sortir de la ville vraiment basique. Une fois sur la bonne voie, on retrouve de la piste avec du goudron par intermittence et on s'arrête une soixantaine de kilomètres avant Foumbam pour camper.    

Jeudi 25 Mars

Foumbam est une grande ville étalée sur plusieurs collines. Nous y visitons le palais royal qui contient des témoignages très intéressants et très beaux sur la vie et les cultes des Bamoum, rassemblés par les derniers rois. Beaucoup de masques, d'armes et de tenues ainsi que des inventions du grand-père du souverain  actuel qui était un homme vraiment ingénieux. C'est de Foumbam que nous démarrons le parcours de la Ring Road. La piste est très fréquentée et c'est une région montagneuse mais très peuplée. La moindre parcelle de terre est exploitée. Plantations, pâturages pour les zébus ou même forêt d'eucalyptus, tout est travaillé par la main de l'homme et cela donne des paysages fantastiques. C'est la patrie des Bamiléké très gentils et très travailleurs. Le seul problème c'est pour trouver un endroit pour bivouaquer. Peu avant Nkambe à la tombée de la nuit, on s'installe à l'orée d'un bosquet d'eucalyptus sur une petite piste.

Terrain de foot improvisé Case caractéristique de la Ring Road
Terrain de foot improvisé Case caractéristique de la Ring Road

Vendredi 26 Mars

A notre lever, le coin se révèle très fréquenté. Beaucoup de gens passent dans tous les sens, empruntant des sentiers de montagne qui mènent on ne sait où. Ils sont bien sûr très étonnés de nous voir mais ne manifestent pas trop leur surprise et se contentent de nous saluer. Nous continuons la Ring Road, toujours aussi agréable. Après Missaje, la piste devient plus étroite mais la région moins peuplée. On y trouve de superbes coins pour bivouaquer mais ce n'est pas le moment. Puis nous entrons dans une réserve. Les paysages sont totalement différents car c'est la nature qui a repris le dessus. On y croise personne et la piste est même bien secouante par endroit. On longe une rivière, c'est très bucolique. Plus loin, la présence de villageois marque la fin de la réserve et le retour à l'agriculture. A un croisement, nous voyons une superbe piste bien large et toute neuve qui grimpe sur notre gauche. Apparemment, elle mène au lac de Nyos, tristement célèbre pour la catastrophe volcanique de 1986 à l'origine de sa création. Arrivé à la fin de cette très bonne piste, on découvre un camp militaire à l'accueil touristiquement commercial. Il nous propose pour très cher une excursion autour et sur le lac mais nous tout ce qu'on veut c'est juste le voir et éventuellement prendre des photos mais il ne nous est pas possible de nous y rendre seul et ça sent le bakchich à l'arrivée. Du coup on retourne sur nos pas sans avoir vu ce phénomène.

Jeunes gens prenant la pose près de Nyos

Jeunes gens prenant la pose près de Nyos

Nous retrouvons notre petite piste misérable après cette incursion vers Nyos. Au fur et à mesure que nous progressons l'état de la piste se dégrade pour devenir horrible et très étroit avec de jolis ravins sur les côtés. Les ornières ravinées par l'eau forment de très beaux passages trialisants et on n'ose pas imaginer ce que cela peut être de se retrouver ici en pleine saison des pluies. C'est aussi très bizarre le contraste avec la grande piste toute neuve et très roulante qui mène à Nyos. On arrive enfin à We sous les regards surpris des villageois. Puis, nous retrouvons une plus grande et surtout plus praticable piste à Wum. On retrouve aussi les contrôles et cette fois-ci, c'est un gendarme complètement ivre qui nous interpelle. Il a décidé qu'on arrivait du Nigeria tout proche et qu'on doit de ce fait faire les formalités ici. On a beau lui expliquer qu'on vient du Nord du Cameroun et lui montrer les tampons de Kousséri, rien n'y fait. De toute façon, vu son état, ce n'est pas la peine d'espérer grand chose. Il immobilise une moto taxi, en vire le passager, y monte dessus et nous fait signe de le suivre à la recherche du commissaire spécial. Nous faisons un bar puis un autre et trouvons enfin le chef habilité à nous laisser partir ou pas. Le gendarme lui précise ce qu'il nous reproche et nous lui contons ensuite notre version des faits. Le chef pour couvrir son gendarme invente une justification d'enregistrement à chaque poste de police et la procédure qui va avec, nous indiquant même qu'on doit passer dès que possible à l'immigration de Douala, pour mettre tous les tampons qu'on a ratés depuis le début ! Ils nous lâchent enfin et on peut apprécier les superbes paysages encore différents que l'on rencontre de ce côté de la Ring Road. Comme la région est de nouveau très peuplée, on tente les chemins de traverse vers Mbengwi pour éviter Bamenda. La piste est très difficile et les bivouacs impossibles à trouver jusqu'à cette piste qui monte dans une forêt. On s'y engouffre et on trouve une petite place sur le côté. Nuit tropicale dans la jungle.

Bivouac dans la forêt tropicale

Bivouac dans la forêt tropicale

Samedi 27 Mars

Dans la nuit, des gens sont passés à pied à côté de la voiture et ont semblé apeuré par notre présence. Au petit matin, la nouvelle s'est déjà répandue et pas mal de monde vient nous voir pour vérifier qu'on n'est pas des voleurs. On reprend notre horrible petite piste pour revenir sur Bamenda pour faire notre gas-oil puis on pousse jusqu'à Baffoussam pour faire le plein d'eau et la grande toilette pour Totoy. Après un bon petit repas dans un boui-boui on attaque une route goudronnée sportive pour Limbe. Beaucoup de monde sur la route et sur les côtés. Les bords de la route sont constamment habités mais cette fois-ci, les maisons sont en bois. L'atmosphère est de plus en plus humide et le ciel gris et bas. On quitte de nouveau le goudron pour la piste à Loumé en direction de Kumba. Au début on traverse d'immenses plantations de bananiers puis de papayers. On ne croise plus grand monde si ce n'est les villages des travailleurs aux plantations. Le ciel est de plus en plus menaçant et le jour décline très vite. On profite d'une rivière pour s'installer sur une de ses berges pour passer la nuit. Apparemment, les lieux sont déjà occupés de jour en tant que gravières. Les rives sont superbes avec les arbres immenses de la forêt tropicale. Un couple d'aigles pêcheurs tournoie au dessus de nos têtes. Tout est bucolique. Mais la présence de simulies harcelantes nous ramène à la dure réalité des climats de ces latitudes. L'orage gronde, il commence même à pleuvoir au moment où on installe les moustiquaires. Puis finalement, tout se calme et les lucioles sortent et nous font un véritable festival de petites lumières dans une obscurité profonde. Pendant toute la nuit, on entend le trafic des véhicules qui tressautent sur le pont. On entend aussi ceux qui postés à la sortie du pont interpellent les taxis pour rentrer chez eux en hurlant le nom de leur destination.

Bivouac orageux de la rivière Mango

Bivouac orageux de la rivière Mango

Dimanche 28 Mars

Il fait très lourd de bon matin et c'est dur de se mettre en route et de bouger dans ces conditions mais il nous tarde de rouler pour avoir de l'air Nous recevons la visite d'un gendarme qui part à son travail et qui vient vérifier qu'on est bien des touristes. Juste quand on sort du pont on entend "Kumba Kumba" et ont voit un paysan qui attend sur le bord de la route avec ses régimes de bananes. Il a dû passé la nuit ici et avec son chargement c'est pas évident de trouver un taxi. On décide de l'amener. On met les régimes sur la galerie comme tous les locaux font ici. Quand on passe au contrôle notre gendarme matinal ne nous reconnaît plus ! La piste traverse des champs et des champs de cacaoyers, de bananiers dans la plaine tandis que la forêt reprend un peu de ses droits sur les coteaux On traverse aussi des plantations d'hévéas.

Totoy revu et corrigé à la sauce locale

Totoy revu et corrigé à la sauce locale

On arrive à Kamba où ou retrouve le goudron mais en très piteux état. On y  laisse notre paysan qui rentre à sa maison qui se trouve donc à une bonne vingtaine de kilomètres de sa plantation. Au fur et à mesure qu'on descend et qu'on se rapproche de la côte c'est de plus en plus humide et le revêtement s'améliore. Limbé : enfin la mer. On mange dans une gargotte de poisson grillé puis cybercafé avec des machines qui datent d'un temps révolu mais c'est mieux que rien pour les mails. On part à la recherche de notre point de chute près de la mer. On entrevoit à peine le mont Cameroun sous les nuages et la forêt humide succède aux plantations de palmiers. Une coulée de lave barre la route, on est arrivé à Mile 11 une plage réputée avec hôtel 3 étoiles où on négocie la possibilité de camper pour quelques jours. Première chose plonger dans les eaux chaudes de l'Atlantique : un vrai bonheur pour se rafraîchir et le site est parfait pour se prélasser pendant les prochains jours.

Lundi 29 Mars au Mercredi 31 Mars

Nous profitons pleinement du cadre enchanteur qui nous est offert : une petite rivière d'eau fraîche coule devant notre "jardin" avant de se jeter dans la mer. Juste après, la plage de sable noir volcanique, bordée de cocotiers et de mangrove, s'étale à perte de vue. Seuls les forages pétroliers qu'on aperçoit au loin, font une concession à la modernité. Nous nous partageons, comme pour chaque pause dans notre voyage, entre farniente et travail. La chaleur est souvent étouffante mais de temps en temps une fraîcheur toute relative survient après la pluie. Ce sont nos premières véritables pluies depuis 3 mois ! Mais c'est bien organisé car la plupart du temps, c'est la nuit qui pleut. Le mercredi midi, on quitte notre petit paradis pour en rejoindre un autre à Kribi. Nous avalons les kilomètres sur la longue route goudronnée qui y mène en passant par Douala que nous préférons éviter. La route après l'embranchement pour Yaoundé est d'un asphalte superbe. Quasiment personne dessus ni à côté d'ailleurs. Le long ruban noir se déroule à travers l'épaisse végétation d'un vert intense. C'est dans la nuit que nous arrivons à Kribi juste le temps de faire notre ravitaillement de quelques produits frais pour tenir quelques jours dans notre nouveau camping.  

Pas vraiment motivé pour s'en aller quand on a un cadre aussi idylique

Pas vraiment motivé pour s'en aller
quand on a un cadre aussi idylique

Jeudi 1er Avril au Dimanche 4 Avril

Au petit matin, nous découvrons notre nouveau lieu de villégiature. Complètement différent de Limbé mais tout aussi  agréable. Pendant notre séjour je travaille tandis que David inspecte les plages aux alentours et se remet au footing. On se sent un peu comme chez nous et il y a même un chat qui nous permet de nous rappeler un peu de notre Murzouk qu'on a dû laisser en France, sans l'égaler bien sûr ! Le samedi il pleut et le temps reste couvert donc on garde le même programme. Comme c'est le week-end, les citadins camerounais et occidentaux viennent s'oxygéner ici et on les comprend. On assiste aussi à la cérémonie des femmes et de l'eau de mer.  Tous les jours aux alentours de la fin du jour des femmes du quartier viennent à la plage avec des bassines, entrent dans l'eau, se signent et exécutent d'autres rituels puis remplissent leur bassine d'eau et repartent. Le samedi soir on fête l'anniversaire de David en s'offrant un bon resto. Le dimanche sous un soleil de nouveau éclatant on part se promener sur la côte. Malheureusement on ne voit pas trop la mer sauf à Grand Batanga où une nuée de gargottes se succèdent sur des plages quasi désertes on fait demi-tour avant que la piste n'empire trop et on se paye un repas aux langoustes sur une des plages de sable blanc aux cocotiers, un avant goût du paradis. On passe aux chutes de Lobé où on se fait sauter dessus limite demi-tour mais on résiste et on parvient à aller voir ces superbes chutes d'eau qui se jettent dans la mer. Le lundi matin on quitte à regret notre petit paradis pour Yaoundé où nous avons pas mal de choses à faire.  

Chutes de Lobé se jetant dans la mer

Chutes de Lobé se jetant dans la mer

Lundi 5 Avril au Mercredi 7 Avril

Nous arrivons à la capitale mais aucun panneau pour se repérer. Heureusement nous avons les excellents plans de Lonely Planet. On se faufile parmi l'armada de taxis jaunes qui représentent facilement la moitié du trafic dans la ville. On tourne en rond un bon moment dans le quartier des ambassades pour trouver celle du Gabon. Dans le coin ils commencent à nous connaître tellement on est passé et repassé dans chaque ruelle. On finit par trouver, et on fait notre demande de visa. Le temps de manger et on part les récupérer pour filer aussitôt à l'ambassade du Congo Brazza pour effectuer la même opération. On arrive à temps, juste avant la fermeture. Nous retraversons toute la ville pour aller au garage Toyota car Totoy a besoin de passer à la révision. Quelques courses et un tour au distributeur clôturent nos activités de la journée. Le mardi matin, David, depuis le temps qu'il attendait ce moment, va tester le golf de Yaoundé et moi, je vais faire la mise à jour du site. Nous partons ensuite récupérer nos visas du Congo, finalement ça a été bien plus rapide que prévu. Ceci nous laisse donc du temps pour aller à la recherche d'une recharge pour notre bouteille de gaz. Et nous en avons bien besoin. Nous parcourons toute la ville de revendeur en revendeur puis de station en station puis de dépôt en dépôt. Chaque fois, ce n'est plus possible mais ils nous renvoient toujours sur un endroit où ils pensent que ça pourra se faire. On va même au dépôt principal de la ville pour faire remplir la bouteille mais il leur faut un bon de commande. C'est comme ça qu'on visite presque tous les quartiers de la capitale. De dépit, on retourne faire quelques courses et on trouve un numéro à appeler pour recharger des bouteilles de gaz plus grosses que la nôtre. C'est reparti pour un tour. On appelle mais ils ne le font plus et ils nous renvoient vers une grande boulangerie près du Grand Marché. On se perd un peu bien sûr mais ça nous donne l'occasion de pousser jusqu'au magasin Score où on retrouve le couple de Hollandais qui voyagent en 4x4 et qu'on a déjà rencontré au Bénin. On discute pas mal de temps sur le parking, on est un peu en avance sur eux concernant le périple. Nous échangeons nos tuyaux et nos infos ainsi que nos emails, en espérant se revoir plus bas. Le mercredi matin, David part pour l'entretien de la voiture et moi je continue l'entretien de notre site web ! Nous faisons une dernière tentative pour notre bouteille de gaz au magasin de bricolage de la ville mais en vain. Nous partirons donc demain en utilisant notre système de secours pour la cuisine.

Jeudi 8 Avril

Nous partons tôt de la capitale par une route goudronnée agréable au milieu de la forêt. Les maisons en bois longent la route et on voit souvent du gibier en suspens au bout d'un bâton devant les habitations : varan, singe, antilope et autres bestioles plus ou moins reconnaissables. Nous arrivons peu avant Kye Ossi devant une rivière : il faut prendre le bac et il y en a deux. On en choisit un mais il est privé, il appartient à l'entreprise qui construit le pont sur la rivière et la route qui suit. On va à l'autre qui est privé mais les gens nous disent qu'il n'est pas pour les Blancs, que pour les Noirs. Comme on n'a pas envie que la partie de ping-pong s'éternise, David va voir le chef de chantier de la société en lui expliquant la situation et nous avons l'autorisation d'emprunter celui de la compagnie, ce qui n'est pas plus mal car on démarre aussitôt. A Kye Ossi, petit village endormi, nous faisons les formalités facilement. Juste qu'il faut aller chercher le chef en zem pour avoir le tampon mais on commence à avoir l'habitude. Le Gabon nous ouvre ses portes.  

Cameroun 2004

Ca peut toujours servir

  • Visa Gabon :
    35000 CFA pour 1 entrée et 3 semaines, 1 photo, fait en 2 heures
    Ambassade Gabon : N 03º 53.674' E 011º 31.169'
    Rue 1816, Off Rue 1810, Bastos - Yaoundé
  • Visa Congo :
    50000 CFA pour une entrée et 3 semaines, 2 photos, fait en 24 heures
    Ambassade Congo-Brazza : N 03º 53.723' E 011º 31.202'
    Rue 1815, Bastos - Yaoundé
  • Garage Toyota :
    N 03º 50.745' E 011º 31.092'
    Route de Douala
    Ebolowa - BP 1740 - Yaoundé
    Tél : 230 22 85

    Groupe CFAO Cami : www.cfaogroup.com          cami@cfaogroup.com
  • Hébergement
    - Parc de Waza : Centre d'acceuil de Waza juste à l'entrée du parc. Très propre et très sympa : 3 000 CFA par nuit.
    - Rhumsiki : Camping à l'auberge Petit Paris : condition limite pour camper : 3 000 CFA par nuit.
    - Limbé : Camping au Seme New Beach Hotel (11 Mile Beach): 4 000 CFA par nuit.
    - Kribi : Camping à l'Auberge Tara Plage, tenue par un couple de français, très sympa, 2 000 CFA par nuit.
    - Yaoundé : Hôtel Laginaque, ancienne résidence reconvertie en hôtel, patron très sympa : 35 000 CFA par nuit pour la meilleure chambre avec balcon.
  • Adresses pour manger :
    - Limbé : Gargotte où on choisit son poisson et ses cuisinières- - Kribi : Auberge Tara Plage, très bons repas, un peu cher.
    - Grand Batanga : de nombreuses gargottes tout le long des plages de sable blanc. Nous vous recommandons "La Turbale" tenue par Augustin NDJONDLE à Grand Batanga II (Tel : 746 74 84) il peut même vous arranger des vacances sur place et vous chercher à l'aéroport de Douala
    - Yaoundé : Le Buffet, Rond Point Nlongkak, Entrée Bastos, à côté de la pharmacie Lumière, Super petit resto sympa de spécialités camérounaises à prix très raisonnable et patron particulièrement sympa et attentionné
  • Parc Waza :
    - Entrée Waza (2 pers)    10 000 CFA
    - Voiture  Waza    2 000 CFA
    - Photo Waza    2 000 CFA
    - Guide Waza    5 000 CFA
  • Prix
    - Révision Totoy : 150 000 CFA
    - Gas-oil : entre 380 et 414 CFA le litre
    - Internet : 500 CFA de l'heure
    - Repas pour 2 avec boissons : de 6 000 CFA à 12 000 CFA

L'album photos CamerounL'album photos Cameroun

Figuil -> Maroua -> Parc de Waza -> Garoua -> N'Gaoundere -> Yaounde -> Foumban -> Bafoussam -> Bamenda (King Road) -> Mont Cameroun -> Limbe -> Douala -> Kribi -> Ebolowa -> Ambam -> Gabon

 


Des commentaires ? des questions ? C'est par ici :

* la publication de vos commentaires se fera après validation par le webmaster