Carnet de voyage Congo 2004

L'album photos CongoL'album photos Congo

Nyanga -> Kibangou -> Mila Mila -> Piste des Malaisiens -> Pointe Noire -> Nzasi -> Cabinda -> Angola

Vendredi 23 Avril

Dés qu'on passe la frontière du Gabon, la piste devient très mauvaise. On tombe sur une barrière où des gosses nous rejoignent tout excités. Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu un tel accueil. Un militaire arrive et nous enregistre nous précisant que les véritables formalités se font plus loin. Pendant ce temps un homme s'approche et nous demande de l'amener à Nyanga le prochain gros village situé à 40 km. Ca fait une longue distance et la piste est mauvaise. Mais les véhicules qui passent ici sont rares et comme il accepte ses conditions de voyages, nous embarquons notre passager. C'est un prêtre. Il a fait des courses de ravitaillement au Gabon car ici on ne trouve pas grand chose. Les produits de première nécessité tel que le carburant ou le pétrole sont difficiles à trouver et chers. Dix kilomètres après on passe à 3 bureaux différents pour faire les formalités mais pas les douanes. On continue sur la piste où il y a beaucoup de trous pleins d'eau mais heureusement pour nous sans boue. Tout le long, on traverse des villages où tout le monde nous salue vivement, surtout les enfants.On arrive enfin à Nyanga. Là encore on doit repasser à la police où on doit gentiment mais fermement refuser de donner quelque chose. La douane est ouverte et on peut en terminer avec le carnet de passage en douane. Cette fois-ci, ils nous réclament 2 000 CFA (environ 3 euros) pour l'opération  et on doit batailler durement pour ne pas les leur donner. La nuit commence à tomber et le prêtre nous mène à la mission catholique en espérant pouvoir y être hébergé. Nous sommes accueillis par un grand gaillard à la voix de stentor. Le père Marian, polonais, est dans le pays depuis presque vingt ans. C'est lui qui a fondé cette mission avec un de ses pairs. Il est très content de notre visite et nous réserve un accueil des plus chaleureux. Comme en plus, son frigo est en panne et qu'on peut lui offrir une bière bien fraîche, il est aux anges.

Lavandières de Nyanga

Lavandières de Nyanga

Il nous prête un coin de sa pelouse et nous laisse douche et toilette à notre disposition. Nous passons une excellente soirée à discuter avec ce personnage jovial et si énergique. Il a monté plusieurs missions de ce style et celle de Nyanga est en plus une pharmacie importante. Il compte repartir en brousse prochainement pour monter une autre mission. Nous discutons aussi avec un jeune congolais, qui lui nous raconte un peu la guerre qu'ils ont subi ici jusqu'à récemment. Il a été en quelque sorte recueilli par le père Marian, après avoir fui à pied la ville de Dolisie (ex Loubomo ex Dolisie). Plus de 170 kilomètres à pied pour échapper aux atrocités de la guerre. Ils nous a aussi expliqué les causes de ce conflit. Même si tout les habitants aspirent à la paix, j'ai peur qu'elle ne soit de trop courte durée si les congolais réclament le retour de leur gouvernant légitime. 

Samedi 24 Avril

6H la cloche sonne pour la messe. On est réveillé par les chants des paroissiens. Le père Marian nous a très gentiment préparé le petit déjeuner mais il apprécie quand même notre "vrai" café. Il nous donne plusieurs tuyaux pour notre bref séjour dans le pays. En premier lieu, la route vers Dolisie est impossible. Par contre, il existe maintenant une piste plus directe pour aller à Pointe Noire. Il s'agit de la piste des Malaisiens nommée ainsi car c'est une société d'exploitation forestière malaisienne qui est à l'origine de sa création. Il nous laisse aussi une adresse pour se loger à Pointe Noire. Nous quittons notre sympathique hôte pour rouler jusqu'à Kibangou où nous devons de nouveau nous enregistrer au poste de contrôle. Les paysages changent et sont magnifiques. On est entouré de petits pics tapissés de hautes herbes vertes surmontées de forêts.

Superbes paysages entre Kibangou et Mila Mila

Superbes paysages entre Kibangou et Mila Mila

 Arrivés au carrefour de Mila Mila on s'arrête au poste de police toujours pour les formalités. En avant pour Pointe Noire en passant par la piste des grumiers malaisiens, à travers les montagnes recouvertes de la grand forêt. Cette piste a mauvaise réputation car elle est dangereuse surtout par temps de pluie. Les grumiers occupent la majeure partie de la piste quand ils roulent, donc attention quand ils déboulent. Et si la piste est boueuse, c'est une vraie patinoire et on a tôt fait de se retrouver en bas des ravins. Mais aujourd'hui, les nuages se contentent d'être menaçants, ils ne passent pas à l'acte ! La piste n'est qu'une succession de montées, de descentes et de virages. Il y a régulièrement des habitations entourées de quelques bananiers. A un moment donné un villageois nous fait signe de nous arrêter. Il nous propose de nous vendre la superbe et énorme vipère du Gabon qu'il vient de tuer dans les fourrés. Elle bouge encore. C'est vraiment impressionnant comme serpent. On préfère quelque chose de plus classique pour notre casse croûte du midi. On s'arrête sur le bord de la piste, vu qu'il n'y a aucun endroit dégagé ailleurs. Les grumiers que nous avons eu tant de mal à doubler nous frôlent en passant.

Superbes paysages entre Kibangou et Mila Mila

Superbes paysages entre Kibangou et Mila Mila

On arrive à Pointe Noire à 16 heures. On se dirige vers le front de mer pour trouver un camping mais il n'y en a pas. Que des hôtels 3 étoiles ou des compounds pour expatriés. On se met donc à la recherche du domicile personnel du prêtre français que le père Marian nous a indiqué. Nous n'avons aucun plan de la ville et pas d'adresses, juste un nom de maison. Autant dire qu'on passe un paquet de temps à tourner en rond, à demander à droite à gauche. Et les gens toujours très gentils essayent de nous dépanner. Mais on ne trouve pas pour autant notre maison. Et la nuit commence à tomber. Finalement, on trouve quelqu'un qui connait quelqu'un dont le frère est prêtre et qui pourrait nous renseigner plus facilement. Il nous mène à sa maison. De là le propriétaire nous indique une grande rue où il faudra de nouveau demander sur place. Nous arrivons là bas, il fait nuit noire. C'est un quartier très animé. Un jeune se propose de nous montrer le chemin car il est enfant de choeur au service du père que nous cherchons et il sait où il habite. Nous nous enfonçons dans les ruelles et arrivons devant un grand portail fermé vu l'heure tardive. On sonne plusieurs fois et on tape à la grande porte métallique mais personne n'ouvre. Du coup, notre guide nous emmène à sa paroisse pour trouver le curé qui y officie. Celui-ci appelle le père français au téléphone et le prévient de notre arrivée. Une fois de plus, nous avons pu apprécier l'extraordinaire gentillesse et sens de l'accueil des congolais et des africains en général. C'est incroyable de voir cette sorte de chaîne humaine qui s'est mise en place pour aider de simples inconnus comme nous.Cinq minutes plus tard, le père nous ouvre ses portes. En fait étant passionné de foot, il était si absorbé par le match à la télé qu'il n'a rien entendu. Nous lui expliquons l'origine de notre visite et on squatte avec sa permission un morceau de sa superbe pelouse. Il est tard et nous nous installons pour manger quand un gros orage éclate avec des trombes d'eau. Nous nous réfugions dans la voiture pour diner dans notre chambre provisoirement transformée en salle à manger. Mais ça n'atteint pas notre bonne humeur comme l'attestent les photos que nous tentons de prendre de notre nouvel intérieur.

Nous, dans notre salle à manger, notre petit intérieur bien utile par grosse pluie

Nous, dans notre salle à manger,
notre petit intérieur bien utile par grosse pluie

Dimanche 25 et Lundi 26 Avril

Le dimanche nous nous reposons un peu alors que le père a une grosse journée de travail à l'extérieur si bien qu'on ne le voit que très tard dans l'après midi. Il nous a laissé sa maison à disposition. Je passe la journée à travailler sur l'ordinateur en tentant de capter la brise du ventilateur qui permet de supporter la chaleur très moite qui règne, quand il y a de l'électricité bien sûr. David lui, fait le ménage de fond en comble dans la voiture plus la lessive complète. Le soir nous permet de découvrir un peu mieux notre hôte. Une fois de plus, nous avons affaire à un personnage peu ordinaire. Un monsieur de 75 ans avec une énergie et un dynamisme rares. Cela fait 53 ans qu'il officie au Congo, un pays auquel il est entièrement dévoué même en temps de guerre Il nous permet de mieux approcher la réalité du pays et de ses habitants qu'il connait si bien. Bref, un homme passionnant et très occupé avec ses nombreuses activités. Le lendemain, nous allons en ville pour nos activités diverses après avoir vainement attendu le rétablissement de l'eau et de l'électricité chez le père. Les principaux commerces et établissements sont répartis de part et d'autre de l'avenue du Général de Gaule, l'axe vital de la cité qui se révèle très moderne, avec tous les biens et équipements occidentaux qu'on peut imaginer. En fait, la région a été épargnée par la guerre car le pétrole et l'économie qu'il engendre sont très importants ici. Tout autour, se développent des quartiers dans des styles plus africains. On passe pas mal de temps à chercher une station de lavage pour Totoy car il est couvert de boue et il est préférable qu'il soit présentable à Cabinda. Mais les coupures fréquentes d'eau et d'électricité rendent la chose impossible. Du coup, on décide de repérer la route que nous devons prendre demain matin pour Cabinda. Finalement, on tombe par hasard sur une station de lavage pas trop loin de l'aéroport très bien équipée. On peut faire nettoyer Totoy dans tous les sens, y compris le châssis et le moteur, la totale quoi. Forcément, vu la quantité de boue accrochée à la voiture, l'opération prend beaucoup de temps et c'est de nouveau de nuit qu'on rejoint notre hébergement mais cette fois-ci, on se repère nettement plus facilement dans la ville 

Mardi 27 avril

Nous nous levons très tôt pour partir à 6 heures. Nous faisons nos adieux au père qui s'en va lui aussi à sa paroisse. Nous lui proposons de le déposer mais il préfère y aller à pied ! Aujourd'hui c'est une grosse journée pour nous car nous quittons le Congo pour Cabinda, l'enclave angolaise coincée entre les 2 Congos. La route est bonne jusqu'à la frontière de Nzasi qui n'est pas encore ouverte car c'est trop tôt ! On attend une heure que ça ouvre et on fait toutes les formalités en peu de temps et sans demande de cadeaux.En face, c'est l'Angola et apparemment c'est pas la même chose. Il y a une barrière et beaucoup de militaires armés. Il y a un va et vient incessant de piétons entre les deux postes frontières. Beaucoup poussent des sortes de charrettes à bras avec un assemblage insensé de bidons en plastiques en équilibre instable. En fait ils font du trafic de carburant, très peu cher côté angolais. D'autres marchandises franchissent allègrement les deux frontières à condition que les douaniers ou gendarmes puissent se servir au passage. C'est maintenant notre tour de franchir la barrière côté angolais. On ne parle plus français mais portugais. On va innover le passage de frontière en langue étrangère. 

Nos derniers CFA Centre Afrique

Nos derniers CFA Centre Afrique


Congo Brazza 2004

Ca peut toujours servir :

  • Cyber café dans l'avenue du Général de Gaulle, avec bon débit,  c'est la rue qui monte depuis la gare située près du front de mer - 500 CFA de l'heure
  • Hébergement :
    - Nyanga : Mission catholique avec le père Marian
    - Pointe Noire : Camping chez le père français
  • Prix
    Gas-oil : 279 CFA le litre
    Internet : 500 CFA de l'heureRepas pour 2 avec boissons : de 2 000 CFA à 20 000 CFA
    1 timbre pour la France : 300 CFA
    Lavage complet Totoy : 5 000 CFA

 

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