Arrivé à Ceuta
Le 5/01/04
Nous démarrons tôt par le passage de la frontière marocaine.
Rien à voir avec celle de Ceuta, c'est beaucoup plus sommaire. Presque une
heure après, nous passons le dernier poste de contrôle marocain, c'est facile à
savoir car la route goudronnée s'arrête juste après : bienvenue en Mauritanie
!
Un peu plus loin, nous prenons la vieille route goudronnée construite du temps des Espagnols
qui est tout simplement infernale pour atterrir au poste frontière mauritanien
où nous retrouvons un douanier
qu'on avait rencontré ici en 2002 et qui espérait être muté ailleurs. On
discute, c'est sympa. Visas
en poche nous attaquons les autres formalités (assurance, change) toujours sur
place car nous avons fait
appel à un guide que nous connaissions déjà : Mohammed Arturo. Il
s'est chargé de tout. Cela nous évite ainsi de se farcir l'aller retour
jusqu'à Nouadhibou. Il nous conduit jusqu'à la
voie ferrée. C'est maintenant que notre voyage en Mauritanie commence, enfin
....
5/01/04 - 6/01/04
Nous entamons notre premier itinéraire en Mauritanie sous le
soleil mais avec pas mal de vent comme il se doit dans cette région, la
température est agréable, sans plus. Nous allons longer la voie ferrée sur
laquelle passe le train le plus long du monde sur environ 440 km pour obliquer
ensuite sur Atar. Cette voie ferrée a été créée pour acheminer le minerai
de fer des mines à ciel ouvert de Zouerate jusqu'à Nouadhibou pour être
ensuite chargé sur des bateaux. Ce minerai de fer est une très importante
ressource pour le pays.
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la Baie du Lévrier en fond |
premières roues de Totoy dans les dunes |
Petit à petit, l'ambiance du désert se fait sentir. Mais ce qui nous surprend
par la suite c'est toute la végétation bien verte que nous voyons partout. C'est vraiment
inhabituel.
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les prairies du désert |
exemple de reliefs |
La piste que nous suivons est ensablée et de temps en temps
nous roulons sur du sol plus dur tout en gardant des yeux la voie ferrée. Nous
faisons un stop au village du PK222 (point kilométrique de la voie ferrée) où
nous rencontrons un infirmier à qui nous laissons quelques médicaments et nous poursuivons notre route. Nous ne croisons pas grand monde. Quelques troupeaux de
dromadaires ou de chèvres. De temps en temps, on aperçoit les tentes blanches
des nomades. Cette fois-ci on aperçoit le train qui arrive de l'est au milieu
de ce nulle part. C'est le train le plus long du monde et pour cause j'ai compté
112 wagons.
le "petit" train du désert
Le lendemain on progresse
toujours assez facilement dans le sable à notre grande surprise. On ne perd pas
trop la piste sauf quand on doit traverser des villages. C'est beaucoup moins
dur qu'en mai 2002 et c'est tant mieux. Nous approchons des monolithes
de Ben Amira, village au PK393
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les "droms" en
liberté |
paysage minéral et pour une
fois végétal |
Nous avons rendez-vous avec Cheik Habib que nous avions rencontré en 2002 et
qui nous avait donné un raccourci pour rejoindre Atar
sans passer par Choum . Cette fois-ci encore nous bénéficions de sa
gentillesse car il nous fait visiter le site de Ben Amira et des sculptures
modernes réalisées par des artistes du monde entier, sises aux alentours. Ben
Amira est le deuxième plus gros monolithe du monde (après Ayers Rock son grand
frère qu'on ira voir dans quelques mois). Il est entouré d'autres monolithes
très imposants aussi dont Aicha, une originalité de la nature.
Au passage, nous avons la confirmation que le pays a connu des pluies
exceptionnelles cette année, mettant ainsi fin à une sécheresse de plus de
cinq ans. On se ballade au milieu de ces enchevêtrements de pierre et de sable.
C'est vraiment une halte très enrichissante.
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Ce n'est pas un mirage, tout
simplement de l'eau |
Pause déjeuner, le soleil sort |
Après la dernière grosse difficulté du parcours constituée par
la traversée d'un erg de sable très mou avec herbes à chameau à franchir, nous quittons notre chère voie ferrée pour nous diriger vers les
montagnes de l'Adrar.
Une autre facette du désert de Mauritanie s'offre à nous.
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PK 420, le long de la voie
ferrée |
Premier contact avec l'Adrar |
L'Adrar est une région de Mauritanie dont la capitale est Atar,
très touristique à l'échelle du pays bien sûr. C'est une région où se
marrient la montagne et le sable dans des combinaisons parfois très
étonnantes. Nous bivouaquons dans une superbe vallée et profitons pleinement
du nouveau type de paysage que nous venons de rencontrer : plaine garnie
d'herbes hautes blondes ou petites touffes vertes avec des acacias disséminés
un peu partout, on se croirait dans la savane.
Mercredi 7 Janvier
Le paysage est devenu beaucoup plus rude ainsi que la piste de montagne très rocailleuse.
Heureusement les touffes d'herbe nombreuses agrémentent ce monde très
minéral. Nous retombons ensuite sur la piste principale,
superbe large piste de tôle ondulée qui nous mène jusqu'à Atar après avoir
traversé les passes de la chaine montagneuse : on ne peut pas tout avoir.
A l'entrée d'Atar, on se fait enregistrer au poste de police,
comme à chaque fois dans les grandes villes de Mauritanie. Départ pour la mythique ville de Chinguetti par la nouvelle
piste qui nous permet de franchir assez vite les 70 kilomètres qui nous
séparent. Visite pour Jean-François et Babé qui ne connaissent pas encore les
charmes de cette ville sainte alors que nous en profitons pour travailler !
Par contre, pour le retour, nous passons par la piste superbe de la passe d'Amoggiar
et de Fort Sagane. C'est en effet ici qu'a été construit pour les besoins du
film "Fort Saganne" le fort du même nom. Nous avançons dans des
canyons très hauts dans lesquels parfois le sable ocre vient s'accumuler sur
les flancs.
Nous rejoignons Atar où le bivouac du rallye Paris - Dakar s'est installé
et
le moins que l'on puisse dire c'est que ça attire du monde autant dans les
populations locales que chez les touristes qui ont fait le voyage jusqu'ici pour
l'occasion. La nuit tombe et il y a très peu de concurrents encore arrivés.
Par contre Vattanen lui fait une arrivée
retentissante et sa voiture à laquelle il manque carrément la roue avant
gauche, crache des gerbes d'étincelles que personne ne peut ignorer ! Ca rappelle pas mal de souvenirs
à David et à son père qui ont participé aux éditions 1998 et 2000. Pour
l'instant le virus ne les reprend pas encore où du moins, ils le cachent bien
Jeudi 8 Janvier
Tandis que je tente vainement de mettre le site web à jour
depuis le cybercafé local, le reste de l'équipe fait les ravitaillements
complets d'usage : Objectif Rachid, au dessus de Tidjikja par la piste Atar - Tidjikja, mais ce
n'est pas celle de l'étape du Dakar, uniquement sur la fin.
Malgré un démarrage assez fastidieux, nous nous retrouvons enfin sur
la bonne voie. Le ciel est couvert de nuages et il y a beaucoup de vent ce qui
donne une atmosphère vraiment particulière. La piste traverse tantot des
plateaux rocailleux, tantot des étendues planes et dures avec des arbustes et
des touffes d'herbes comme végétation. Ensuite les choses se compliquent car nous devons franchir un massif dunaire avec des cordons très
prononcés et le vent a forci et c'est limite tempête de sable, bien sûr
il n'y a plus aucune trace de piste. Nous sommes obligés de traverser au cap et
finalement on arrive à se sortir de ce piège petit bout
par petit bout en franchissant la passe de Zarga pour retomber sur une zone de plateaux montagneux qu'on
est vraiment content de trouver.
Vendredi 9 Janvier
Les paysages sont relativement monotones, mais un superbe massif dunaire à franchir,
vient rompre cette monotonie. A force de
reconnaissance à pied et de réflexion, nous venons de nouveau à bout du sable et nous
offrons une halte au village perdu de Ain Ec Cefra. Le vent toujours très
présent nous dissuade d'aller visiter son oasis. Nous poursuivons sans
difficultés particulières et c'est en fin d'après midi que nous arrivons à
l'oasis superbe de Taoujafet et sa guelta. L'ocre du sable contraste avec les
roches noires de la montagne enclavée et le vert intense des palmiers. Après
un passage un peu trialisant parmi les roches en questions, nous faisons face à
la dernière grosse difficulté du parcours, la dune de 400 mètres de Taoujafet.
En plus, le Dakar est passé par ici hier, et la montée de la dune est tout
simplement labourée par tous les passages des véhicules ce qui complique notre
tâche. Mis à part quelques "stoppages" et non plantages, on s'en
sort comme des chefs et c'est avec délectation qu'on roule maintenant dans
l'oued Rachid avec ses abords magnifiques et surtout les nombreuses populations de nomades accompagnés de leurs
troupeaux de chèvres ou de dromadaires. Bref, idyllique.
L'arrivée à Rachid est un peu trop "chaleureuse"
après tant de solitude, et comme par manque de temps de nos amis Jean-François
et Babé nous avons décidé de poursuivre jusqu'à Tidjikja, c'est un petit peu
plus loin que nous bivouaquons.
Samedi 10 Janvier
Nous avons entendu des véhicules passés cette nuit avec un
bruit de moteurs qui ne laisse aucun équivoque : des retardataires du Dakar
mais Tidjikja n'est pas très loin. (une quinzaine de kilomètres). Nous aussi
nous prenons du retard, en effet, en suivant les
traces du Dakar, nous nous laissons embarqués dans une zone de jardinage
monumental. La piste est ensablée mais surtout de plus en plus de pierres plus
ou moins grosses viennent en barrer le passage. Nous
tombons sur un couple de français qui a renoncé la nuit tombée à aller plus
loin par contre ils ont vu pas mal de concurrents passer et repasser devant leur
voiture. On continue à avancer péniblement, on fait du 10 km/heure maximum.
Quand on voit le chantier dans lequel on s'est fourré on comprend mieux
pourquoi.
De nombreuses pierres sont cassées ou portent les traces d'un passage forcé
d'un véhicule. Au bout d'une bonne heure, n'ayant pas progressé vers Tidjikja,
on fait
demi-tour jusqu'au dernier endroit ou tout allait bien : l'oued. et finalement on y retrouve la
bonne piste et on arrive enfin à Tidjikja accompagnés du couple de français,
Thierry et Virginie, eux aussi victimes du "tournage en rond".
La ville a bien changé, le goudron a fait son apparition. Nous
allons à la station pour faire les pleins comme d'habitude. On y rencontre
beaucoup de monde lié au Dakar et on y entend des commentaires pas très
encourageants : Etape Tidjikja - Néma infernale, problème de sécurité avec
les 2 étapes suivantes annulées. Thierry et
Virginie se joignent à nous, car eux aussi sont intéressés par faire Tidjikja
- Néma sachant qu'ils veulent être à Dakar
pour l'arrivée bien sûr. Nous on va à Matmata qui sera notre dernier
itinéraire avec Jean-François et Babé ( et oui il y en a qui travaillent
).
C'est en milieu d'après midi que nous atteignons le virage de
N'Beika où nous prenons la piste pour Matmata. C'est une
guelta au fond d'un oued encaissé entre 2 flancs de montagne. dans laqulle subsiste les derniers représentants des crocodiles du Nil de l'époque où le
Sahara était une savane et non pas un désert.
La magie des lieux opère une nouvelle fois. C'est à pied qu'on
doit finir d'explorer l'endroit. C'est une débauche de roches, pierres de
toutes les formes avec le sentiment d'être dans une oasis grâce aux nombreuses
gueltas bordées de verdure. Nous crapahutons un peu partout dans les blocs de
cailloux avec pour les plus chanceux (dont je ne fais pas partie), le grand
plaisir de voir les fameux crocos.
Nous retrouvons nos voitures entourées par leurs gardiens et
s'ensuit une discussion qui débouche sur la proposition de bivouaquer dans la
palmeraie, on ne va surtout pas refuser ! Le cadre est magnifique et dans la
nuit encore plus grâce à la voûte céleste qu'on peut enfin contempler. Ce bivouac restera dans les mémoires à plus d'un
titre car demain nos routes se sépareront, Jean-François et Babé qui ont découvert la
Mauritanie remontent en France, Thierry et Virginie poursuivent finalement le
goudron jusqu'au Sénégal tandis que Serge et Jacqueline restent avec nous pour
rejoindre Nema par la piste, via Tichit.
Dimanche 11 Janvier
Le lever du jour sur la palmeraie donne le signal de la levée du camp. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à l'école du hameau
de nos hôtes pour leur donner la collecte effectuée par les enfants de
l'école de Tony, le neveu de David. Nous remettons le précieux présent à
l'instituteur qui les redistribuera ensuite. Les enfants retiennent leur joie
sous l'autorité du maitre mais c'est pas l'envie qui leur manque !
Le goudron retrouvé, ce sont les adieux. Thierry et Virginie optent
finalement pour le Sénégal par le goudron tandis que Jean-François et Babé
tracent sur Nouakchott pour entamer leur retour sur la France. Difficiles
aurevoirs, nous ne sommes plus que
2 voitures pour affronter la piste Tidjikja-Tichit-Oualata-Nema
Ravitaillement complet pour 4 à 5 jours à Tidjikja où comme
d'habitude on galère pour trouver le début de la piste Un vieux monsieur nous
indique le chemin. Il s'agit d'une autre piste récemment
construite, balisée par des piquets rouges qui va jusqu'à Tichit. Elles est
très ensablée et en plus, il y a des traces nombreuses et profondes de
véhicules : probablement le Dakar. Nous traçons plein Est sur une piste
relativement défoncée. Nous traversons de vastes étendues planes soit
sableuses avec touffes d'herbes, soit recouvertes d'un pellicule de petits
cailloux avec encore des touffes d'herbes. De temps en temps les tentes blanches
des nomades apparaissent.
Les paysages ne varient pas beaucoup et les gorges de Boudreiss en fin
d'après midi arrivent à point nommé pour rompre la monotonie de cette
immensité. En voulant les voir de plus près en hors piste on se paye un
plantage assez épique. Après pas mal de bataille, on arrive enfin à quitter
les lieux. On se met aussitôt en quête d'un bivouac plus reposant, on l'a bien
mérité.
Lundi 12 Janvier
Nous repartons dans les paysages de sable et d'herbe à chameaux. La piste,
labourée par les concurrents du Dakar, n'est qu'une succession de creux et de
bosses ensablées. On tape, on rebondit, si on ralentit trop on se plante, si on
va trop vite on tape très dur, si on va à côté des traces on doit faire un
slalom monumental entre les herbes à chameaux. Nous trouvons quelques haltes
bienvenues à effectuer, puits de Zig, camp d'El Gaouya.
Nous arrivons sur les flancs du Dhar de Tichit, le sable est extrêmement
mou, tellement mou qu'on a failli se planter en descente ! Il fait très chaud
aussi. L'arrivée sur la ville mérite à elle seule le déplacement. D'un
côté on a la montagne, haute, noire, abrupte. Elle est recouverte en partie de
sable ocre. Puis le sable est recouvert d'un dépôt blanc, on dirait de la
neige. De l'autre côté les célèbres dunes de Tichit, superbement blondes. En
face la palmeraie de Tichit, c'est magnifique.
Visite guidée de la ville où nous sommes suivis par des dizaines d'enfants.
Toutes les maisons sont reconstruites en pierre avec architecture et méthodes
traditionnelles : le résultat est très réussi. Tichit tire sa richesse de l'amersal
mèlange de sel et de terre qui recouvre le sol et qu'on donne
au bétail. C'est dans cette étendue immense sur la piste pour Néma que nous
avons une vision d'un autre
temps, deux caravanes de sel une qui s'élance et l'autre qui s'apprête à
partir. C'est une sensation extraordinaire de voir ces hommes d'un autre temps
qui heureusement n'est pas encore révolu. Ils vont probablement à Oualata ou à Nema, comme
nous.
La piste est roulante pour une courte durée et redevient de nouveau sableuse
avec la présence d'herbes à chameaux constituant des bosses
plus ou moins fortes sur des dunettes plus ou moins prononcées. Il y a
régulièrement des passages plus mous où il est difficile de ne pas se
planter. De temps en temps on tombe sur de belles scènes : des nomades qui
reviennent d'un hameau à dos d'âne, de grands troupeaux de dromadaires, de chèvres et d'ânes
rassemblés autour d'un puits pour être abreuvés par les bergers. Ou encore
des nomades qui veulent nous vendre des objets pour touristes au milieu de ce
nulle part ! On tombe aussi sur des "os" comme la zone immense de sable à herbe
à chameaux encore plus horrible que d'habitude, que nous devons traverser par la piste devenue tout
simplement infernale.
Mardi 13 Janvier
On part pas très motivés car on en a vraiment marre de cette herbe
à chameau et on sait en plus qu'aujourd'hui nous attendent les plus grosses
difficultés du parcours : la zone d'aklès et la passe d'Enji.
On continue, donc sur cette satanée piste, jusqu'à arriver au rocher de Makhrouga
le rocher des
éléphants. Mais la visite est gâchée par la tâche sombre qui s'est faite sous notre
voiture : fuite de
la boite de transfert, il y a encore de l'huile mais il faut surveiller de
près. De bon matin, ça calme.
Après les puits cimentés d'Aratane où nous rencontrons un homme et son fils
qui tire de l'eau nous bataillons pas mal pour traverser le plateau rocheux qui
suit car il n'y a plus aucune trace et le relief ne se prête pas vraiment au hors piste.
Nous retrouvons de nouveau le sable et des décors de rochers étranges avant
d'attaquer le gros morceau : la zone d'aklès. C'est la partie la plus
difficile car dangereuse. Ce sont de dunes hautes, qui peuvent avoir des crêtes
abruptes mais surtout qui peuvent se terminer en véritable entonnoir d'une
trentaine de mètres d'où il est quasi impossible de se sortir. Ajoutez à ce
cocktail les herbes à chameaux nombreuses et compactes, le passage du Dakar là au milieu
qui met des traces partout et qui laboure le terrain et vous obtenez une vingtaine de kilomètres de cordons dunaires à franchir sous haute
tension. Le
ciel est bas et le vent est toujours présent. Le moins qu'on puisse dire, c'est
que l'atmosphère est chargée. Ce n'est pas la découverte d'une vipère des sables,
à quelques pas de nous qui arrange les choses !
Au bout d'un temps infini, nous sortons enfin de cet "enfer". Une
zone de plat tombe à point pour faire notre pause déjeuner. Mais nous ne
sommes pas au bout de nos émotions :
5 véhicules surgissent sur le sommet des dunes en face et font mine de nous
encercler. David prend les
jumelles mais tout ce qu'il voit c'est des Pick-up couleur sable uniforme sans
emblème avec
plusieurs hommes a l'arrière qui semblent armés. Un véhicule se dirige
lentement vers nous et s'arrête à une centaine de mètres nous faisant signe
de ne pas bouger. On n'est pas
rassurés du tout. Un homme saute du pick-up armé d'un fusil mitrailleur pointé dans notre
direction tandis qu'un autre descend de l'avant nous faisant signe d'approcher.
David et son père descendent de la voiture et se rapprochent à pied. Je n'en mène
pas large : on a tout bon ou tout faux.
Finalement celui qui à l'air d'être le
chef salue David et son père et commence à discuter. L'homme à la
mitraillette met son arme au repos et fait signe aux autres véhicules que la
situation est OK. Grand soulagement. Il s'agit de l'armée régulière de Mauritanie
dépéchée pour la sécurité du Dakar et qui rentre à Tichit. On est pressé
de les laisser partir. On mange sur le pouce et on continue sur la
piste toujours infernale, ça commence à être vraiment pesant.
Arrive enfin la passe d'Enji. L'endroit est superbe mais a son
lot de difficulté. La montée est d'abord empierrée puis
complètement ensablée on cumule les désavantages. Et bien sûr le terrain est carrément labouré par les concurrents du Dakar.
Après plantage de Totoy et quelques batailles, tout le monde atterrit au
sommet. Les nomades spectateurs applaudissent : on
s'en est sorti comme des chefs. Nous nous empressons de redescendre dans la
vallée pour bivouaquer et se remettre de cette
journée très riche en évènements et émotions.
Mercredi 14 Janvier
Direction Oualata via le puits d'Oujaf où nous rencontrons encore de
l'animation avec les troupeaux de dromadaires et leurs bergers qui les
abreuvent. On assiste aux
allées et venues des hommes du désert, dressés fièrement sur leur chameau.
Ce spectacle est toujours aussi fascinant.
Plus loin le puits de Tagouraret nous offre le même spectacle. D'un côté, des centaines de
bêtes vagabondent, de l'autre côté des caravanes sont au repos. Les hommes en
bleus, juchés sur leur monture, viennent compléter le tableau. On traverse les dunes et au détour d'un virage on tombe cette fois-ci sur
une caravane d'une trentaine de chameaux en mouvement. Quand on roule des kilomètres et qu'on ne
voit pas un signe de vie, une vision comme celle là c'est juste fantastique.
Nous arrivons en fin de journée sur Oualata et ses célèbres portes. Nous
prenons un guide pour visiter cette autre ville historique de la Mauritanie. Je
suis très déçue. Les ruelles que
nous empruntons sont jonchées de détritus et de plastiques et beaucoup de
maisons tombent en ruine ou possèdent portes et fenêtres murées. Même
si on voit de belles portes avec leur décoration si caractéristique je
préfère Tichit.
Jeudi 15 Janvier
Nous partons pour Néma, la piste est roulante, le ciel est très bas et il y
a beaucoup de vent et donc de poussière, on dirait presque qu'il va pleuvoir.
Nous sommes enfin débarrassé des pistes ensablées avec l'herbe à chameau on
a frôlé l'indigestion !
Le seul intérêt de Néma c'est son goudron jusqu'à Nouackchott. Avec
le vent de sable les
plastiques volent dans tous les sens et la ville est simplement couleur poussière.
Nous roulons vers Ayoun El Atrous. On est passé de zone
désertique à zone semi aride : c'est le Sahel avec les troupeaux de zébus qui
font leur apparition et qui côtoient les nombreux troupeaux
de chèvres, moutons, ânes et dromadaires : c'est impressionnant le nombre de
bestiaux qu'il y a.
Vendredi 16 Janvier
Euréka, j'ai trouvé un cybercafé à Ayoun avec Windows 2000 pour prendre ma clé USB,
je peux enfin réaliser ma première mise à jour du site. Nous faisons nos ravitaillements comme à l'accoutumée
et dépensons nos derniers ouguiyas.
Après bataille habituelle on finit par trouver l'axe Ayoun El Atrous - Nioro du
Sahel qui visiblement est appelé à se développer. Il commence à faire chaud. Nous traversons
de nombreux villages où les gens et surtout les enfants nous saluent avec de
grands signes de la main. Il semble que cela soit jour de lessive. Il y a de
nombreux trous d'eau avec des femmes et des enfants qui lavent leur linge qu'ils
mettent ensuite à sécher par terre ou sur les arbustes. C'est un festival de
sourires et de couleurs. Nous notons aussi l'apparition des chevaux et les
cavaliers sur leur monture ont aussi fière allure que les hommes du désert sur
leur chameau.
Nous arrivons à Nioro du Sahel qui est au Mali sans avoir vu l'ombre d'une frontière
et surtout d'un poste frontière mauritanien (ni malien d'ailleurs), on ne va
quand même pas faire demi-tour. Nous tournons en rond dans la ville et
apprenons que c'est ici qu'il faut faire les formalités d'entrée. Nous voilà
partis pour le tour des bureaux.
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