>> 2 Janvier 2004Un voyage au long cours à travers l'Afrique, l'Australie et l'Océanie << 31 Janvier 2005
 

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Le journal de Kapsud au Botswana
Auteur kapsud
Source KapSud
Publication du 12/09/2004 pour Internet
Modifi� le 28/07/16
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Arrivé à Ceuta

 

Jeudi 10 Juin

On emprunte le pont sur la rivière Chobe qui sépare la Namibie du Botswana et on arrive direct au poste frontière. Les formalités habituelles sont plutôt rapides, seule une taxe à payer pour l'utilisation des routes du pays nous retient car on n'a pas d'argent local. Après bien des discussions, on finit par trouver un arrangement avec la douanière qui nous laisse partir à condition qu'on aille s'acquitter de notre dette ce jour même à un poste frontière proche. 

Du coup, on passe par Kasane, la ville la plus proche pour changer de l'argent et on enchaine avec Kazangula où on peut enfin payer notre fameuse taxe. Nous retournons ensuite à Kasane qui est vraiment une petite ville moderne avec beaucoup de lodges plus ou moins luxueux pour les clients qui veulent comme nous visiter le parc Chobe. Une bonne partie des emplacements du camping où nous logeons sont envahis par l'eau de la rivière qui est cette année à un niveau très élevé.

 

Vendredi 11 Juin

Je trouve enfin un cybercafé pour faire la mise à jour du site web. Au Botswana, toutes les visites de parc dans lesquels on veut camper sur les emplacements publics doivent être réservés à l'avance. Malheureusement pour nous, les parc Chobe et Moremi sont complets pour les jours prochains et nous devons chambouler nos plans pour pouvoir y aller, nous attaquons notre itinéraire initial à l'envers. 

 

 

Nous prenons alors la route pour Nata, une longue ligne droite monotone qui taille dans le bush de part et d'autre. Le ciel est assez gris, nous roulons ainsi plusieurs heures. Juste avant la ville de Nata, on se fait prendre en excès de vitesse avec des radars derniers cris. L'amende payée, on s'installe ensuite dans un lodge très sympa et on passe la soirée scotchés autour du feu pour se réchauffer.

 

Samedi 12 Juin

Nous tentons d'avoir plus de renseignements sur la piste qu'on veut prendre à travers les pans de Sua et Makgadikgadi mais on n'a rien de plus qu'à Kasane. On nous dit qu'ils sont encore pleins d'eau à cause des pluies exceptionnelles de cette année et que c'est très dangereux d'y partir seuls. En effet ce sont des sortes de lacs salés asséchés qui, quand ils sont encore humides, donnent l'impression d'être secs en surface mais si on y roule dessus, on s'y enfonce très rapidement et profondément et comme personne ne passe par là on peut rester bloquer très longtemps. 

Après de multiples mises en gardes, on renonce à notre projet de traversée des pans et on préfère aller visiter des parcs proches. On rentre dans le parc de Makgadikgadi mais il n'y a aucune barrière et on entre ainsi sans payer. On finit par trouver le camp des gardes mais l'officier n'est pas là. Un des employés nous dit qu'on le trouvera dans l'autre camping et qu'on pourra payer là bas. On prend une piste qui traverse d'immenses savanes avec parfois des palmiers puis ensuite des arbustes. On traverse aussi des paysages typiques de bush une grosse végétation dense allant des arbustes chétifs jusqu'aux acacias. 

 

 

Par moments zèbres, oryx, autruches, bubales, steenbock, impalas et tssessebe daignent se laisser approcher à une distance raisonnable mais bien plus loin qu'à Etosha. 

 

 

La piste devient de plus eu plus étroite et de moins en moins marquée. Les herbes jaunies tapissent le radiateur de leur graines. Parfois la piste est comme de la tôle ondulée à cause des mottes d'herbe et on commence à se demander dans quel coin on va finalement atterrir. Bref on n'avance pas et on a presque l'impression d'être perdu. Tout ce qu'il nous reste à faire c'est retrouver la piste principale qui longe la rivière.
D'après les arbres de plus en plus nombreux et de plus en plus gros, ça ne devrait pas tarder. Nous cheminons parmi toute sorte d'épineux qui n'arrêtent pas de griffer Totoy au passage. La nuit ne va pas tarder et on franchit la rivière complètement à sec sans trouver de piste qui part à droite par contre on tombe sur une barrière double. On essaie de la remonter coté parc mais le terrain est complètement en chantier et ça devient vite impraticable. On revient au portail trouvé au départ et on passe de l'autre côté espérant tomber sur cette fameuse piste. Mais on trouve une route goudronnée. Comme il fait nuit maintenant on fait demi tour pour trouver un endroit pour bivouaquer. On est plutôt énervé par cette histoire et quand on ouvre le frigo tapissé de mayonnaise qui n'a pas supporté les cahots de la piste c'est le bouquet.
Après avoir fait le ménage, on peut enfin s'installer, quand on entend un lion rugir pas très loin, puis de plus en plus près. Ca confirme les traces vues de part et d'autre de la barrière. Ce soir le feu sera plus grand que d'habitude

 

Dimanche 13 Juin

 

Au lever du jour, on fait le tour de la voiture mais on ne voit aucune trace suspecte même pas de lion. On opte pour la route goudronnée et un peu plus loin on trouve l'entrée officielle du parc à Xumaga. En posant quelques questions on apprend que notre piste n'est pas praticable ni celle qui longe la rivière. En fait il n'y en a plus qu'une mais aucune indication sur le terrain ne le précise.
On rentre quand même dans le parc. Hippo pool est notre seul point d'observation mais nous donne l'occasion de remonter le lit de la rivière et d'admirer les paysages avec les rives bordées souvent de palmiers. On peut aussi contempler quelques crocodiles qui se prélassent au soleil, et des hippos qui au contraire cherchent la fraicheur. Quand on repasse à Hippo Pool on a le chance d'admirer quatre éléphants qui viennent s'abreuver, s'asperger d'eau de boue et de poussière pour s'ébrouer comme des chiens.

 

 

 

Nous quittons les bords de la rivière pour rejoindre la piste qui remonte vers le Nord et qui rejoint la grande route. Nous traversons de nouveau la savane plus ou moins boisée. A plusieurs reprises nous voyons différents animaux, dont une petite troupe d'éléphants amassés autour d'un bosquet d'acacias et un énorme troupeau de zèbres broutant sous les arbres de la forêt qui détale en plusieurs vagues à notre approche.


Sur la route principale que nous traversons, un groupe de girafes nous attend juste à l'entrée de la piste pour le Nxai Park. Nous suivons cette piste principale puis bifurquons pour la piste des Baine's Baobab. Après la savane, les pans font leur apparition. Ces lacs salés asséchés dévoilent leur blancheur éclatante sous le soleil en plein zénith. Les silhouettes d'herbivores trainant des sabots dans la traversée aride des pans se dessinent au loin. Puis surgissant de nulle part, d'immenses baobabs nous offrent leur ombre bienfaitrice pour pique-niquer. Mais avant de profiter de cette halte reposante, nous avons de nouveau maille à partir avec nos denrées stockées dans le frigo. Cette fois-ci, ce sont les oeufs qui n'ont pas supporté les cahots de la piste. L'omelette s'est faite plus tôt que prévu et nous oblige à une bonne séance de nettoyage. Mais le cadre est superbe et il en vaut bien la peine.

 

 


Nous repartons sur la piste infernale qui mène à la porte sud du parc. Incroyable de voir une piste menant à un parc national en si mauvais état, surtout quand on connait les tarifs de visite. Malgré notre absence de réservation, les gardes nous laissent rentrer pour la nuit, après avoir montré quelque réticence.

Dans la lumière colorée du jour déclinant, au trou d'eau juste à quelques kilomètres de l'entrée, des lionnes attendent tranquillement les proies potentielles. Elles sont bientôt  rejointes par une mère et ses petits. Quel fabuleux spectacle de contempler ces lionceaux s'en donner à coeur joie et se jeter sur leurs tantes qui se laissent malmener sans broncher par ces petits garnements.  

 


On explore un peu les alentours mais on se fait surprendre par l'heure et en plus on trouve le moyen de se perdre dans le dédale de pistes. La nuit est bien noire et froide quand on arrive au camping. 

 

Lundi 14 Juin

On profite jusqu'à la dernière goutte de notre droit d'entrée qui se termine en fin de matinée. Le parc n'est pas très grand mais il offre de bonnes possibilités d'exploration. Nous parcourons les nombreuses petites pistes que nous rencontrons. On traverse ainsi des zones de bush épais et de vastes étendues de savanes parsemées de bosquets d'arbres. On scrute avec attention les prairies mais les herbes sont vraiment très hautes. On guette les guépards et léopards à la lisière des acacias mais en vain. Seuls les springboks, impalas et autres gazelles veulent bien se laisser voir, sans compter les gnous girafes et compagnie. On retourne au point d'eau et nous avons de nouveau la chance d'observer deux lionnes de la meute de la veille. On sort du parc et on se recoltine la mauvaise piste ensablée sur une quarantaine de kilomètres soit une heure et demie à se faire secouer dans tous les sens. Mais cette piste nous réserve aussi de bonnes surprises comme cet éléphant qui décide de traverser juste devant nous.

 

 

 

Nous retrouvons le goudron parfait de la route qui mène jusqu'à Maun. Tout le long, nous croisons régulièrement de gros troupeaux de vaches avec leurs gardiens juchés fièrement sur leur monture  : un simple âne sellé ou un superbe cheval harnaché. De véritables cowboys dans l'âme, certains ont même le chapeau et le long manteau caractéristique.

Arrivés à Maun, plaque tournante du tourisme au Botswana, nous partons réorganiser nos visites de parc déjà plannifiées car nous souhaitons prendre un peu de temps pour explorer la région au nord du delta de l'Okavango. Finalement comme c'est souvent complet, nous arrivons juste à décaler Chobe de plusieurs jours. En sortant du bureau de jeunes collégiennes intriguées par notre voiture nous interpellent et nous posent un tas de questions sur le pourquoi et le comment de notre venue au Botswana.
Nous passons le reste de l'après midi à faire les ravitaillements dans les différents magasins de la ville et à chercher un avion pour survoler le delta. Mais il faut être plusieurs pour partager les coûts et on n'a pas de succès. On se rapatrie au nord de la ville où se trouve notre camp un endroit très sympa avec du personnel qui l'est encore plus.

Mardi 15 Juin

On se lève alors qu'il fait encore nuit noire mais nous voulons arriver tôt à la réserve de Moremi. En fait l'entrée Sud est à 100 km de Maun dont la dernière partie est de la mauvaise piste mais on voit déjà des animaux. Les formalités d'entrée accomplies, on repère notre emplacement de camping pour éviter notre mésaventure du Nxai Park et on part à la découverte en longeant la frontière sud de la réserve.
Les paysages sont changeants : du bush dense aux savanes boisées avec aussi des passages sinueux dans la forêt. Plus ou avance vers la pointe ouest plus on se rapproche du delta de l'Okavango. On traverse de plus en plus de prairies marécageuses Il y a aussi les pans qui sont parfois asséchés parfois encore remplis d'eau avec des marais humides autour. Dès qu'on se rapproche de ces zones un véritable dédale de pistes démarre et devient vite un vaste labyrinthe très piégeux car les pistes finissent souvent dans un plan d'eau. On a du mal à se repérer malgré notre GPS et notre carte soi disant détaillée. 

 

 

Du fait de ce milieu très diversifié la faune est d'une richesse très variée. On ne voit pas de grandes masses d'animaux mais on en voit souvent en petite quantité et d'espèces très différentes. A  chaque type de terrain, correspond sa faune de prédilection et c'est un régal d'essayer d'identifier les espèces d'animaux que nous n'avions encore jamais vues ainsi que la multitude d'oiseaux que nous rencontrons. On croise quasiment personne et on a vraiment l'impression d'être immergé dans l'Afrique sauvage telle qu'on la rêve. 

 

                

 

 Nous arrivons à l'extrémité ouest du parc et nous avons de plus en plus souvent affaire à des pans plus ou moins asséchés et des zones marécageuses. De nombreuses étendues d'eau respirent la paix et la tranquillité en apparence mais ce n'est sûrement pas le cas et c'est émouvant de se rendre compte que beaucoup de vies se jouent ici. C'est un plaisir sans cesse renouvelé de se promener dans ces paysages magnifiques avec en prime la surprise d'apercevoir des animaux sauvages. Mais il est temps de rebrousser chemin pour rentrer au camp qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres et il faut bien deux heures pour parcourir une telle distance. On risque d'être assez en retard, mais le principal c'est d'arriver avant la nuit qui tombe aux environs de 18 heures.

Bien sûr, comme on est relativement pressés, c'est sur notre chemin de retour que nous commençons à nous perdre entre les dizaines de pistes qui partent dans tous les sens. Plus on avance et plus on passe près des plans d'eau et on doit franchir des trous d'eau de plus en plus grands. Le soleil s'est couché et l'obscurité peu à peu nous envahit. C'est le moment que les éléphants ont choisi pour tous sortir se restaurer. Il y en a un à quelques mètres du virage à angle droit que nous devons prendre. On ralentit. Il ne bronche pas. On continue tout doucement et là il commence à battre des oreilles et à se balancer en nous regardant. On s'arrête mais visiblement, il attend qu'on fasse demi-tour et c'est impossible. On espère qu'il va continuer à avancer mais non, il a décidé de rester là. On tente de forcer le passage, David accélère au maximum et juste dans le virage, l'éléphant nous charge, toutes oreilles dehors et en barrissant furieusement. Heureusement on est plus rapide que lui et on continue, encore sous le coup de l'émotion. A peine le temps de se remettre qu'on voit la piste qui s'enfonce dans un trou d'eau bien plus grand que les autres. Que faire ? Le demi-tour n'est pas trop envisageable car on à un éléphant énervé qui nous attend. Traverser sans tester le passage à pied est risqué. David descend de la voiture pour tester le passage de la mare tandis que je surveille les alentours. Le sol a l'air dur, on passe le gué, on a de l'eau jusqu'à mi-portière. Impressionnant dans le contexte. Mais ce n'est pas fini, encore quelques kilomètres et on se retrouve de nouveau nez à nez avec des éléphants. Cette fois-ci c'est encore plus délicat car il y a un petit que la troupe va vouloir protéger. David recommence les manoeuvres d'approche mais là encore ils ne veulent pas nous laisser passer d'après les premiers signaux d'intimidation qu'ils dirigent contre nous. Décidément, ils ne nous aiment pas. Je commence à crispé. On attend encore un peu mais ils ne veulent pas en démordre. Finalement on s'élance de nouveau sur la piste dès que la mère et son petit ont fini de traverser. On déclenche une véritable furie à notre passage et une fois de plus on est plus rapide qu'eux, mais c'était limite ! Pour le coup je suis complètement stressé car je me demande combien de fois encore on va rencontrer des éléphants aussi récalcitrants. David conduit aussi vite qu'il peut sur la piste difficile et maintenant il fait nuit noire. Bien que nous roulons à maximum 50 km/h dans les meilleures conditions, dans le noir, avec l'appréhension qu'un pachyderme peut débouler d'un taillis à tout moment, j'ai l'impression que nous allons beaucoup trop vite. Dur de voir les trous, les bosses, les virages pour contourner les arbres. Heureusement que David est un excellent conducteur mais j'ai mal pour la voiture, on lui en demande beaucoup. Quel soulagement quand nous apercevons les lumières du camping et qu'on trouve notre emplacement ! Ici, comme dans tous les parcs du Botswana, ces campings publics sont libres. Pas de barrière, pas de clôture, pas de gardien, juste un morceau de terrain pour se faire un barbecue et un petit bloc sanitaire réduit à son strict minimum et c'est tout. Si on veut de l'eau chaude, il faut apporter son bois et le mettre dans le "donkey", sorte de chaudière à eau. Pour l'instant, nous prenons un bon apéro pour nous remettre de nos émotions et de notre folle cavalcade.

 

Mercredi 16 juin 

Nous nous levons encore avant le lever du jour et cette fois-ci, empruntons la piste qui mène directement au nord du parc. Pas de chance, on ne voit aucun animal même si les traces de passage sont nombreuses, particulièrement celles de nos amis les éléphants. Nous atterrissons au bord de la rivière et nous la remontons gentiment. Ceci nous donne l'occasion de contempler des scènes bucoliques particulièrement de lechwes et waterbucks, antilopes de milieu humide, paissant dans les prairies d'herbe grasse au bord de l'eau, ou carrément dans les marécages. 

 

 

Après avoir pris une petite piste, on se retrouve coincé par un pan d'eau. Le seul moyen de le contourner est de passer sous un arbre dont les branches sont très basses. David descend pour examiner la situation de plus près pour voir si ça vaut la peine de continuer dans cette voie. Tout à coup, je le vois faire volte-face et revenir vers la voiture en sautillant vivement et je l'entends dire "Hop hop, un lion !". En même temps, je vois un grand mâle marcher, heureusement dans une autre direction ! David l'a échappé belle, le lion est sorti d'on ne sait où et se trouvait vraiment très près. Du coup on part à sa recherche dans le bush épais. Ce n'est pas un lion qu'on trouve mais deux, maintenant installés à moins de dix mètres de là où on s'est arrêté et il est vraiment impossible de les apercevoir de là. Chacun s'est couché dans son taillis. Nous nous approchons tellement près de l'un d'eux qu'on pourrait presque le toucher mais je n'essaierai pas même si j'en rêve ! Il se lèche ses pattes qui sont vraiment énormes et baille. Il a exactement les mêmes attitudes que tous les chats c'est incroyable tant de ressemblance dans les gestes et les mimiques. Mais il dégage une impression de puissance et de force phénoménale et on se sent tout petit à côté. 

 

 

Après avoir contemplé nos deux félins impassibles tout notre soûl, nous faisons finalement demi-tour car on ne peut plus suivre les berges de la rivière. Nous nous enfonçons de nouveau dans le bush et dans la forêt. Bien que nous admirons à plusieurs reprises de superbes scènes de la vie animale, aucune n'atteint l'intensité de notre rencontre inopinée de ce matin. 

Dans l'après midi, nous explorons les alentours de Xakanaka ou Third Bridge où nous dormons ce soir. Nous ne voulons pas renouveler nos exploits de la veille et nous restons dans les parages de notre camping. Mais là aussi c'est facile de se perdre dans ce dédale absolu de pistes qui tentent de contourner les pans ou qui s'y enfoncent carrément vu le niveau d'eau exceptionnellement élevé cette année. On se retrouve souvent pris au piège et obligés de faire demi-tour et de tenter d'autres alternatives. De temps en temps on trouve de petits ponts à l'africaine mais ils sont vraiment très rares. Le fait de pouvoir rester plantés au milieu de l'eau, surtout après notre aventure de ce matin, ne m'enchante pas et dans ces moments je n'apprécie pas trop la gestion sauvage du parc.  

 

 

Bien que rayonnant à quelques kilomètres de notre campement, nous trouvons quand même le moyen de le rejoindre à la nuit tombée. Il est vrai que dès que le soleil se couche, la vie s'éveille de plus belle et on rencontre plus facilement des animaux dont certains ne s'activent qu'au crépuscule, comme cette hyène qui commence l'inspection de son territoire où encore les hippopotames qui vont rejoindre les berges pour brouter.

 

 

Il y a aussi les lions qui chassent de préférence la nuit. On ne cesse d'entendre leurs rugissements si impressionnants toute la soirée et à en juger le volume sonore, ils ne sont pas loin. Après hier, la journée Eléphant, aujourd'hui, c'est donc la journée Lion. 

 

Jeudi 17 Juin

Comme à l'accoutumée dans les parcs, nous nous levons alors qu'il fait encore nuit, bien décidés à voir des prédateurs qui opèrent principalement à l'aube et au crépuscule. Les pistes ensablées que nous empruntons sont bourrées d'empreintes de chats plus ou moins gros. Il y a vraisemblablement un trafic considérable dans la nuit. Malheureusement, nous avons beau scruté les fourrés et le bush avec toute l'attention qu'il nous est possible d'accorder à ce genre d'exercice, nous n'apercevons aucun félins. Nous tentons de remonter vers les étangs de Paradise Pool, mais cela s'avère délicat car la piste se divise souvent en plusieurs petites pistes qui débouchent dans des pans plus ou moins gorgés d'eau. Ces divagations nous donne l'occasion de tomber sur un immense troupeau de buffles qui part de la rivière vers l'intérieur de la forêt tout en broutant herbe et feuillage. Impressionnant cette sombre masse noire qui se déplace dans la forêt en nous coupant la route. Nous attendons patiemment la fin du défilé, nous n'avons pas envie de tester des buffles énervés.

 

 

La piste principale débouche finalement dans un énorme trou d'eau qu'il parait difficile de franchir, nous obligeant à faire demi-tour. Cela n'arrange pas nos affaires car l'aiguille de la jauge du carburant est déjà assez basse pour qu'on commence à réfléchir sérieusement au plus court chemin pour nous rendre à Maun. Le retour sur la ville est long mais nous laisse tout le temps de se rappeler tous les merveilleux moments que nous avons passé dans ce parc.

Les nombreux commerces de Maun nous donnent l'occasion de nous ravitailler notamment en produits frais et toujours la viande de boeuf omniprésente. Pour varier nos menus, nous trouvons du porc qui coûte ici bien plus cher qu'un gigantesque T-bone mais pour le braii de ce soir ça sera parfait. Les nuits étant toujours aussi fraîches, nous n'envisageons pas de repas du soir sans feu autour duquel nous pouvons nous blottir.

 

Vendredi 18 Juin

Démarrage en douceur pour se remettre de tous ces réveils si matinaux. Aujourd'hui nous partons dans la région du Panhandle, au nord ouest du Botswana. Beaucoup de kilomètres à avaler sur une route en parfait état mais terriblement ennuyeuse. Pendant que David conduit, je travaille sur l'ordinateur, mettant à profit ce temps mort.

A Sepupa, le long de l'Okavango, nous nous arrêtons pour organiser notre excursion en mokoro qui partira du petit village de Seronga, en face de celui-ci. La meilleure option est de prendre un bateau taxi qui nous amène directement à Seronga, Totoy pourra se reposer à Sepupa. Renseignements pris, nous nous organisons pour un départ dimanche. 

On se renseigne aussi pour l'une des pistes menant à Tsodillo Hills, mais on nous dissuade fortement d'emprunter les pistes classiques qui ont l'une des pires réputations en Afrique. Du sable extrêmement mou et beaucoup d'épines pour se ruiner les pneus et surtout pas du tout fréquentée. On espère compléter ces informations à Shakawe où nous dormons ce soir. Notre camping se situe au bord de la rivière dans un cadre on ne peut plus bucolique et calme.  

 

Samedi 19 Juin

Nous nous rabattons vers la nouvelle piste pour aller à Tsodillo après avoir de nouveau entendu des conseils nous précisant qu'à moins d'être super masochiste, ce n'est pas la peine de s'embarquer dans cette galère alors qu'une belle piste de gravier y conduit. 

 

 

Les collines ne tardent pas à surgir des immenses étendues de bush. C'est tellement étrange que ce n'est pas étonnant que ces montagnes aient tant inspiré les Sans, habitants des lieux, depuis des millénaires.  Ils y ont gravé et peint de multiples scènes de leur vie quotidienne et spirituelle donnant ainsi un caractère sacré au site. Ces montagnes sont tellement imprégnées dans la culture San qu'on en oublierait presque la beauté des paysages. Après avoir visité le très instructif petit musée, nous partons en exploration des collines rocailleuses, d'abord en voiture ce qui nous permet d'appréhender ce vaste territoire. C'est un vrai jeu de piste que d'essayer de trouver les gravures.

Puis nous nous enfonçons à pied dans les entrailles des Tsodillo qui nous dévoilent, en plus de superbes paysages, de belles gravures rupestres au détour d'une roche ou d'une cavité. Oryx, antilopes, éléphants, rhinocéros, girafes composent la majeure partie du bestiaire, et comme à Twyfelfontein en Namibie, on a la surprise de découvrir des pingouins et autres animaux marins. Mais il y a aussi beaucoup de pétroglyphes symboliques et en les contemplant on ne peut s'empêcher d'imaginer le message qu'a voulu passer son créateur. Les gravures ne sont pas l'unique intérêt de cette ballade. La roche arbore par endroit des couleurs incroyables avec des variations d'ocres, de roses, de beiges et de jaunes qu'on a du mal à croire naturelles. 

Nous quittons ces lieux bien particuliers an milieu d'après midi, pour rejoindre tranquillement notre camping à Sepupa. Comme d'habitude depuis plusieurs semaines, la soirée se déroule autour du feu qui fait à la fois office de barbecue et de chauffage.

 

Dimanche 20 Juin

Après une heure et demie d'attente au bord de la rivière, nous arrivons à alpaguer un bateau qui accepte de nous amener au village ainsi que le jeune couple qui attendait avec nous. Le pilote de l'embarcation à fond plat à décider de nous impressionner ou de s'éclater. Toujours est-il qu'on vole plus que navigue à une vitesse folle sur la rivière. Les joncs et papyrus défilent. Quant aux virages, c'est un véritable exercice de glisse et d'équilibre. De rivière en chenaux, nous parvenons à destination au bout d'une grosse heure de sensations fortes. 

A Seronga, nous organisons notre excursion en mokoro avec location du matériel de camping et on repart dans le pick-up avec nos 2 jeunes de ce matin et on se fait secouer un bon moment avant d'arriver à l'embarcadère des mokoros, on est bien mieux installés avec Totoy ! Il y a un pilote par mokoro et quand on voit ces espèces de barques étroites à fond plat, on a du mal à imaginer qu'elles ne vont pas se renverser une fois remplies de toutes les affaires et de nous en tant que passagers. 

Mais le piroguier monte et pousse sur sa longue canne et nous voilà partis, parmi les prairies flottantes. Nous sommes de suite conquis par la magie de l'instant. En silence, nous glissons au milieu des herbes aquatiques, nénuphars, ou frêles fleurs blanches et jaunes. Nous circulons parfois en plein milieu des joncs, parfois dans d'étroits chenaux que seul le pilote qui reste debout peut distinguer. Nous nous laissons bercer par le son des voix des deux pilotes des mokoros qui discutent tranquillement entre eux. 

 

 

De temps en temps, des oiseaux s'élancent, déranger par notre présence qu'on pourrait croire discrète. Et puis on débouche sur de grandes étendues d'eau couvertes de nénuphars blancs, violets ou roses. C'est aussi l'occasion de s'approcher à distance raisonnable des hippopotames qui sont très présents. On peut admirer leur adaptation extrême à la vie aquatique. Ils nagent, plongent et restent plusieurs minutes sous l'eau pour réapparaitre plus loin, créant ainsi souvent la surprise. D'ailleurs ils faut faire très attention car ce sont des animaux très territoriaux et parfois agressifs malgré leur aspect débonnaire. Chaque année, une centaine de personnes serait victime de ces gros balourds très agiles dans l'eau.

 

 

Nous traversons ainsi de multiples chenaux et lacs au milieu de l'eau avant d'arriver sur la petite île où nous allons passer la nuit. Nos guides nous recommandent de ne pas nous écarter du bivouac car nous sommes en plein milieu de la vie sauvage et de ses dangers potentiels. Ils préparent un grand feu et pour leur repas vont puiser l'eau directement dans le delta. Même si celle-ci est d'une limpidité incroyable, nous nous abstenons de la boire. Après les multiples préparatifs, nous nous faisons une joie d'admirer ce splendide coucher du soleil sur le delta de l'Okavango à la saveur si sauvage.

 

 

Lundi 21 Juin

La nuit a été terriblement froide malgré les couvertures, duvet et le fait qu'on dorme tout habillé. Je me demande vraiment comment font les animaux font pour supporter ça. On imagine toujours les animaux d'Afrique accablés par une chaleur écrasante mais qui les imagine aussi en train de grelotter avec des températures qui doivent être pas loin de flirter avec le zéro ? En tous cas, moi maintenant je penserai à eux en été et en hiver !

Il est très tôt et avant de partir en randonnée dans le bush, nos guides nous distillent quelques conseils en cas de rencontres impromptues avec éléphants, buffles ou lions ! Nous partons à la recherche des animaux soigneusement rangés en file indienne et en tentant de faire le moins de bruit possible. Nous marchons dans les hautes herbes et sur les sentiers tracés par les allés venues des animaux nous pouvons constater les traces de leur passage. Nous dénombrons de nombreuses crottes et empreintes de plusieurs espèces notamment lions et hyènes. A l'approche d'un bosquet, nous nous apercevons une troupe d'éléphants en train de prendre son petit déjeuner. Même si nous restons assez loin, c'est très impressionnant surtout quand on se remémore nos rencontres tardives avec les pachydermes.  

 

 

Sur le chemin du retour, nous avons encore la chance de voir des impalas, des zèbres et des kudus qui nous regardent tranquillement arrivés jusqu'à ce qu'ils considèrent qu'on représente une menace pour eux et là, ils détalent en série dans toutes les directions. Nous rentrons à notre bivouac pour nous reposer et déjeuner, avant de repartir en mokoro en début d'après midi. Le spectacle des eaux cristallines du delta est toujours aussi saisissant. On peut admirer les tiges des nénuphars et autres plantes qui s'enchevêtrent, à peine dérangés pas notre passage. Parfois, le niveau de l'eau est si peu élevé que le pilote doit descendre et nous pousser dans les herbes denses. 

 

 

Juste quand nous revenons au débarcadère, nous apercevons un éléphant qui s'apprête à traverser la piste juste au moment où le pick-up qui vient nous récupérer arrive. Le chauffeur qui le voit au dernier moment lui coupe la route et forcément déclenche chez l'éléphant une furie qui peut s'entendre très loin. Il manifeste longtemps sa colère et tout le monde attend sagement qu'il s'éloigne avant de bouger.

Une fois débarqués et les affaires installées dans le pick-up, nous repartons dans la benne brinqueballée par la mauvaise piste. De retour au campement, la mauvaise nouvelle se confirme, nous sommes bloqués jusqu'à demain matin car le bateau taxi est en panne, alors que le vent et la poussière se lèvent.

 

Mardi 22 Juin

A 7H30, nous sommes fins prêts pour être conduits au bateau, nous n'avons pas du tout envie de le rater car nous devons être en début d'après midi à Maun, et le prochain bateau ne serait peut-être que dans plusieurs jours. Nous montons à bord du petit esquif avec le jeune couple germano-américain qui nous accompagne depuis le début. Nous parcourons quelques centaines de mètres jusqu'à croiser un bateau qui se dirige vers nous, apparemment nous changeons d'embarcation. Une fois le transfert effectué, nous repartons avec notre nouveau pilote mais très vite le moteur s'arrête pour ne plus vouloir démarrer. Nous voilà bien ! Plusieurs tentatives infructueuses et même pas de pagaies. Quand nous voyons qu'il n'y a plus rien à faire, le jeune voyageur monte sur le toit du bateau et avec son téléphone portable arrive à joindre le campement pour expliquer la situation. Comme quoi la technologie ça a aussi du bon. Finalement, au bout de quelques instants, un nouveau bateau arrive. Nouvel abordage nouveau transfert. Nous redémarrons pour nous arrêter de nouveau le long d'un grand bateau-hôtel au bord duquel se trouve un bateau à moteur dans lequel il faut qu'on monte. Cette quatrième embarcation s'avère la bonne et nous arrivons une heure plus tard à Sepupa que nous quittons vite fait.

La route vers Maun semble interminable, elle est tellement monotone. Arrivés en ville, n'ayant pas trouvé d'avion à compléter, on en affrète un de 3 places rien que pour nous. Le pilote est le stéréotype parfait du pilote américain, grand gaillard, sourire viril, lunette de soleil. Il est tellement grand et l'avion tellement petit qu'on se demande comment il arrive à s'installer aux commandes. Je m'installe à ses côtés avec une légère appréhension, je n'aime pas trop voler, et David derrière avec l'appareil photo. Avec un bruit de tondeuse, on s'élance sur la piste et on décolle en crabe avec des vents de travers. On survole la ville puis les maisons disparaissent et le bush prend le relais. On suit une rivière et là c'est fabuleux et difficile à décrire. Nous volons à une centaine de mètres du sol ce qui nous permet d'admirer les paysages sublimes avec des scènes rares d'animaux mais fantastiques. Les couleurs sont extraordinaires, le vert profond des prairies et marécages, le vert bouteille des rivières et marigots, le marron jauni de la savane sèche, le bleu azur du ciel ne cessent de s'entremêler de différentes manières et forment des mosaïques invraisemblables. Quand en plus, on a la chance de voir des lechwes, zèbres, buffles, hippopotames ou éléphants évoluent dans ce tableau parfait c'est magique.

 

                  

 

Quand nous atterrissons, nous sommes encore sous le coup de l'émotion. Sans hésiter, un des plus beaux spectacles que nous ayons jamais vus de notre vie ! Nous passons la soirée subjugués par le souvenir de ce vol et nous nous demandons quelles merveilles le Botswana va encore nous dévoiler les jours prochains au parc Chobe.

 

Mercredi 23 Juin

6H15 : nous sommes les premiers à partir du camping, il fait encore nuit. Nous parcourons aussi rapidement que la piste le permet, la centaine de kilomètres qui nous séparent de la rivière Kwaï qui se trouve au nord est de la réserve de Moremi. Nous longeons la rivière et nous contemplons beaucoup d'animaux à plusieurs reprises. Plusieurs familles de waterbucks qui s'éveillent, des hippopotames qui se prélassent et des crocodiles qui plongent dans l'eau se rendant de nouveau invisibles. Plus loin c'est un troupeau de buffles qui nous fait barrage sur la piste et on doit le traverser prudemment pour pouvoir poursuivre notre boucle. 

 

Nous sortons de la réserve de Moremi à la dernière minute, juste avant 11 heures et nous retombons sur le sympathique garde que nous avons vu le tout premier jour à l'entrée de la réserve. A l'image de beaucoup d'autres botswanais il demande si la visite s'est bien passée et se montre satisfait par notre réponse enthousiaste. Nous longeons l'autre côté de la rivière en espérant pouvoir retraverser plus loin et retrouver la chaussure que David a perdue en prenant les buffles en photo. Mais pas de gué ni de pont (sur la rivière kwai c'est un comble !) Nous sommes comme d'habitude stoppé par les éléphants qui viennent s'abreuver mais cette fois ci ils nous laissent passer gentiment.

La piste part vers le nord et s'enfonce dans le bush sablonneux. Nous passons l'entrée du parc de Chobe et les paysages restent inchangés. De temps en temps les arbustes du bush sont plus clairsemés, on a plus l'impression de voir de la savane sèche On voit peu d'animaux. Juste avant Savuti quelques collines rocheuses rompent la monotonie du relief. C'est sûrement un coin à léopard en plus ça s'appelle le rocher aux léopards, on va bien finir par en voir un. D'autant plus que c'est le moment propice, le soleil vient de se coucher.
On monte une petite rampe bien ensablée et juste après on aperçoit une silhouette fugitive. Sous le coup de l'émotion je saisis le bras de David, c'est un lycaon le prédateur le plus menacé d'Afrique avec le guépard. On essaie de le suivre mais on perd vite sa trace. On reprend la piste et on en voit un autre qui trottine sans se soucier de nous en aucune façon. 

 

 

On remonte cette piste en espérant voir la meute mais au détour du virage c'est sur une meute de voitures de safaris que nous tombons. On ne peut pas approcher l'objet de leur contemplation mais il semble que ce soit deux autres lycaons. Comme on ne veut pas se battre on part rejoindre notre camp. La nuit est tombée et on se perd dans le dédale de pistes. Quand on finit par trouver l'entrée du camping un énorme éléphant se promène à quelques mètres de nous à l'intérieur de l'enceinte. Nous prenons un emplacement et les traces toutes fraîches de notre fameux éléphants traversent notre nouveau territoire. On s'installe dans l'obscurité et quand on commence à manger, on entend du bruit dans mon dos. Je me retourne tandis que David éclaire dans la direction. C'est une hyène juste dans le fourré de derrière, à deux trois mètres à peine. Elle s'enfuit. Vraiment des parcs très sauvages !

 

Jeudi 24 juin

De nouveau, lever avant le jour pour exploration des alentours en espérant voir des félins qui sont réputés nombreux dans le coin, mais, pas de chats à l'horizon malgré la multitude d'empreintes qui marquent le sol. Quelques pans asséchés sont disséminés et nous les prospectons au maximum. Au hasard de nos errances, nous assistons à une course poursuite entre des coyotes et des renards à grandes oreilles. Nous déjeunons en faisant le gué à un trou d'eau mais à part 2 canards personne ne vient y boire.

L'après midi, nous empruntons une piste ensablée pour Linyanti réputée pour être particulièrement mauvaise. Mais à part quelques passages très sableux qui sont en plus très étroits, on passe limite dans le bush très épais, ce n'est pas trop difficile. Par contre on ne voit aucun animaux, beaucoup de traces de pattes mais rien d'autre. Nous arrivons en fin de journée sur les berges de la rivière au bord de laquelle nous campons avec les hippopotames en fond. 

 

 

On entend un 4x4 passer sur la piste d'à côté puis un coup de frein et un barrissement d'éléphant et une grande accélération. On imagine de suite la scène. Pendant cinq bonnes minutes après, on entend encore l'éléphant qui a l'air d'être vraiment mécontent.

 

Vendredi 25 Juin

Nous partons encore plus tôt que les jours précédents, fermement décidés à voir des lions ou léopards dont on a vu beaucoup d'empreintes sur la piste Savuti - Linyanti. Mais les seuls yeux qui se reflètent dans la lumière du projecteur sont ceux multiples d'un immense troupeau de buffles. Nous remontons la piste de la veille sans apercevoir d'autres animaux. A Savuti, on refait la tournée des trous d'eaux mais toujours pas de lions à l'horizon malgré la réputation des lieux. Peut-être que ce n'est pas la bonne saison.

Nous repartons par la piste transversale très occasionnellement empruntée. Très vite les seules traces de pneus sur la piste sont les nôtres et celles d'un camion. On tombe sur un pan plein d'eau et on a du mal à le contourner mais on arrive quand même à retomber sur la piste. On stresse un peu car il y a une rivière à traverser à mi-parcours et on ne sait pas si ça va être possible. Si on doit faire demi-tour il va falloir repartir sur Linyanti et traverser le parc par le nord : une longue route. Contrairement aux pans, la rivière est asséchée et on la franchit sans problème. Nous la longeons et nous y voyons de l'eau de plus en plus souvent. Nous parcourons de jolis paysages vallonnés avec le sol recouvert de sable rouge et parfois de sable blanc. Les animaux que nous apercevons sont assez farouches et se mettent à courir dès qu'ils nous entendent.
Vers la fin de la piste nous entamons un tronçon qui borde des pans et qui s'avère infernal à cause des trous laissés par les éléphants en marchant dessus à la saison des pluies. Un vrai champ de batailles, on n'avance pas à plus de 10 km/h. De temps en temps on voit de profondes ornières créées par un malheureux véhicule qui s'est embourbé. 

Arrivés enfin à Nogatsaa, on a la surprise de découvrir un camp militaire. De suite on comprend à qui appartenaient les traces qu'on a suivies dans la matinée. Nous trouvons la piste principale qui monte vers le nord à travers le bush puis la forêt. Nous tombons sur une horde d'éléphants  en train de s'ébattre et de s'abreuver dans une marre. On ne se lasse pas de ce spectacle et on passe un bon moment à les observer, surtout les petits qui n'arrêtent pas de s'agiter et de jouer avec l'eau et la boue. Nous traversons ensuite la route et arrivons au bord de la rivière Chobe. Superbes vues, les animaux sont au rendez-vous.
On voit de nouveau un groupe d'éléphants en train de se désaltérer à la rivière et quand on s'approche, en fait on voit un immense troupeau disséminé sur la berge et les plaines marécageuses à perte de vue. Il y en a un nombre incroyable, peut être deux cents. C'est un  spectacle extraordinaire dans les lumières colorées du soleil couchant. On n'en croit pas nos yeux.

 

 

On s'approche encore plus pour jouir de ce panorama magnifique quand soudain surgit sur la rivière un hydroglisseur dans un vacarme épouvantable passant tout près des éléphants à une vitesse démente. Colère et grosse panique chez les pachydermes qui s'enfuient vers nous, à la fois furieux et effrayés ils déboulent de partout. Nous sommes de suite encerclés et c'est un enfer pour se sortir de là. Comme il y a des arbustes et buissons partout on ne peut pas partir en hors-piste et on a aucune visibilité. Dans la voiture, moi aussi je panique et je hurle à David de ne pas passer au ras de ce groupe d'éléphants qui vient de surgir de derrière les taillis mais on n'a pas le choix, c'est notre seule issue. David met les gaz en slalommant entre les arbres et les charges des mastodontes furibonds et on arrive enfin à la piste principale, tirés d'affaire.
Quelle frayeur !
On n'en continue pas moins à longer la rivière dans la pénombre. Les animaux sont absolument partout sans parler des oiseaux qui s'envolent en escadrille sur l'horizon. 
Le camping d'Ihaha où nous bivouaquons est idéalement placé en surplomb de la rivière mais il fait nuit noire quand nous y arrivons. 

Samedi 26 Juin

Encore un lever bien avant le jour pour admirer le lever du soleil à défaut de prédateurs. Seuls les nombreux canards et autres oiseaux répondent à l'appel  mais quel spectacle splendide quand ils s'envolent. Nous tentons notre chance plus à l'intérieur dans les collines mais en vain. De retour sur les rives une fois le soleil bien haut et on a plus de succès. Tous les animaux vont boire sauf les gros chats.
On voit même une nouvelle espèce d'antilopes de la taille d'un cheval, avec une superbe robe chocolat et des cornes incurvées vers l'arrière, ce sont des sables.

 

 


Jusqu'au dernier moment nous pouvons voir encore un gros serpent qu'on a failli écraser ou une troupe d'hippos qui prend son bain de soleil. Quand nous retrouvons la petite ville de Kasane, ça nous fait tout drôle de ne plus voir de vie sauvage au détour d'un buisson.
David fait quelques courses pendant que je fais la mise à jour du site web. A Kazangula on n'est pas les seuls à faire les formalités de sortie et il faut un peu jouer des coudes avec les vacanciers sud-africains qui débarquent en nombre avec leurs 4x4 et leurs remorques tout-terrain. Pour passer en Zambie, il faut franchir le Zambèze. Il n'y a pas de pont mais un ferry qui fait la navette entre les deux rives. Camions, piétons, voitures tout le monde attend son tour dans l'ambiance animée que l'on trouve habituellement dans ce genre d'endroit. Au bout de deux heures de patience, c'est enfin notre tour et nous quittons avec un pincement au coeur le Botswana qui nous a tellement enchanté.

 


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