>> 2 Janvier 2004Un voyage au long cours à travers l'Afrique, l'Australie et l'Océanie << 31 Janvier 2005
 

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Le journal de la traversée de KapSud en Zambie
Auteur kapsud
Source KapSud
Publication du 30/09/2004 pour Internet
Modifi� le 28/07/16
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Arrivé à Ceuta

 

Samedi 26 Juin

Nous embarquons sur le ferry. Enfin, ferry est un bien grand mot, j'appellerais plutôt cela une barge dans un état incertain ! Le pont est fait de grosses poutres de bois assemblées tant bien que mal et des étais de fortune tentent de soutenir un toit pour les passagers. Tout ça date d'il y a bien longtemps et les trous dans le plancher qui laissent voir l'eau du Zambèze ne sont pas pour mettre en confiance.

 

 

Mais finalement le ferry accoste et tout le monde débarque. Commence ainsi un nouveau ballet de marchandises et de trafic en tout genre, apparemment beaucoup de zambiens essaient de s'approvisionner au Botswana en sucre, farine, huile et divers vivres. On débarque du bac à notre tour et on part faire les formalités et payer le ferry. Tout se passe facilement, on peut acheter notre visa à la frontière et heureusement pour nous, tout payer en dollar américain. 

Une superbe route goudronnée nous emmène jusqu'à Livingstone. Elle traverse de beaux paysages légèrement vallonnés par endroit. A un moment, nous apercevons un troupeau agité d'éléphants qui court tout près du bord. Nous faisons demi-tour et nous nous arrêtons pour mieux les voir quand un cycliste arrive affolé et stoppe à notre hauteur visiblement très effrayé. Il remercie Dieu d'avoir eu beaucoup de chance. On comprend ensuite qu'il est très soulagé d'avoir échappé à la troupe de pachydermes. On trouve ça exagéré jusqu'à ce qu'il nous dise que ces derniers mois, 4 personnes de son village sont mortes d'avoir croisé les éléphants sur leur chemin au trou d'eau. A Livingstone, nous partons camper dans un lodge au bord de la rivière. Il y a beaucoup de vacanciers mais l'ambiance et le lieu sont très agréables. Les hippos coassent derrière nous au soleil couchant faisant la joie des gamins (et des plus grands) tout excités par ce spectacle.

 

 

Dimanche 27 Juin

David n'est pas vraiment en forme, très fatigué, il reste une bonne partie de la journée alité, ce qui ne lui ressemble pas du tout. C'est peut-être le contre-coup du rythme intense que nous avons eu au Botswana, ou le palu, on verra bien. Pendant qu'il se repose, j'en profite pour préparer la suite de notre voyage en Australie chose que je n'ai pas eue le temps de faire avant de partir et qui se rapproche à grand pas. Je suis de temps en temps déconcentrée par les razzias qu'opèrent les velvets monkeys, ces petits singes habiles et rusés qui ont élu domicile dans les grands arbres du camping et qui sont à l'affût de toute nourriture laissée sans surveillance. En une fraction de secondes, ils fondent sur notre table alors que j'avais le dos tourné et volent mon paquet de rusks, les biscuits préférés des sud-africains pour le petit déjeuner ou le tea time auxquels je me suis convertie. 

 

Lundi 28 Juin

David à peu près requinqué nous partons aux célébrissimes Chutes Victoria ou Vic Falls comme on les appelle ici. Nous commençons par admirer le spectacle par l'impressionnant pont de fer qui enjambe le Zambèze à une hauteur démesurée et dont le milieu marque la séparation entre le Zimbabwe et la Zambie.  On devine à peine les immenses chutes voilées par les embruns mais le spectacle est de toute beauté. Certains profitent du lieu pour sauter à l'élastique, pour ma part, étant sujette au vertige, j'ai ma dose de sensations fortes rien qu'en parcourant le pont.

 

 

Nous revenons côté zambien pour découvrir les chutes. Un sentier traverse la végétation tropicale de plus en plus épaisse au fur et à mesure que nous nous approchons des chutes. Le bruit sourd des trombes d'eau se fait lui aussi de plus en plus insistant. Peu à peu, le brouillard provoqué par l'immense cataracte nous envahit. Mieux vaut venir armé de son ciré ou de son poncho sinon on se retrouve trempé jusqu'aux os en quelques minutes ! Nous empruntons ensuite une passerelle vertigineuse qui nous conduit à un éperon rocheux depuis lequel on peut admirer de plus près les chutes au gré des mouvements des nuages de gouttelettes d'eau. La puissance dégagée par ce déluge qui se déverse dans la faille est imposante et n'occulte en rien la majesté du tableau. 

 

 

Après être partis à la découverte des chutes à leur origine sur les berges du fleuve, nous décidons d'explorer les chutes sous tous leurs angles en empruntant un sentier assez abrupt sur la fin, qui mène en bas des VicFalls. La ballade est très agréable dans la végétation luxuriante encouragée par l'humidité ambiante. En bas, on bénéficie d'un point de vue splendide sur le Zambèze et ses tourbillons créés par les chutes même si elles restent masquées par les roches. Mais le tumulte des flots et la présence d'embruns nous laissent deviner leur présence proche. On peut aussi observer les courageux qui sautent à l'élastique depuis le pont. A chaque saut, ils nous confortent dans notre refus de ce genre d'expérience ! 

Nous mettons ensuite le cap vers le nord est pour aller vers la capitale. Nous suivons une belle route de plateaux puis attaquons la montagne et une route plus sinueuse. Le trafic est intense avec beaucoup de camions ce qui n'est pas l'idéal pour la conduite en montagne. Nous voudrions nous arrêter pour bivouaquer mais c'est très habité et cultivé. Nous décidons pour une fois de rouler de nuit jusqu'à Lusaka. C'est très stressant car il y a de plus en plus de véhicules au fur et à mesure qu'on s'approche de la capitale mais c'est surtout la présence d'innombrables piétons, cyclistes, charrettes non éclairées et animaux vagabonds sur les bords de route qui rendent la situation périlleuse. C'est donc avec soulagement que nous nous arrêtons dans un camping à l'entrée de Lusaka.

 

Mardi 29 Juin

Dans la capitale, nous retrouvons les scènes classiques de l'Afrique noire que nous avions perdues en Namibie et au Botswana : vendeurs ambulants de toute sorte d'articles, petits et grands marchés de fruit et légumes ... Nous nous rendons à l'ambassade de France pour récupérer nos nouveaux passeports mais il y a eu un contre-temps et nous devons réitérer notre demande.

Ayant appris la présence de plusieurs golfs dans la ville, David tente sa chance à l'un d'entre eux. On a l'impression d'être transporté dans un autre monde, d'un autre temps. L'étiquette est particulièrement rigide, il y a même des règles pour définir la hauteur des shorts de ces dames au dessus du genou ! Autant dire que David a du mal à trouver une tenue qui soit autorisée. Du coup il se contente de taper des balles. Ici, c'est le caddie qui va récupérer chaque balle, à chaque coup et les greens sont entretenus par des femmes qui s'assoient sur des morceaux de tissus et trient chaque brin d'herbe à la main ! Invraisemblable ! En plus le spectacle continue à la terrasse du club-house avec les golfeurs et golfeuses de la "bonne société". Vraiment un autre monde qui n'est toujours pas révolu et que nous n'avons pas envie de connaitre plus.   

Nous faisons ensuite route pour le lac Kariba où nous passerons les quelques jours nécessaires pour obtenir nos papiers. Nous traversons de très beaux paysages montagneux et beaucoup de jolis petits villages coquets. La route serait idyllique s'il n'y avaient pas tous ces camions qui doivent faire la navette avec le Zimbabwe. Nous arrivons avec un magnifique coucher de soleil sur le lac et après avoir un peu tourné en rond dans le village, nous nous installons dans un camping à la pointe d'une presqu'île. Nous sommes les seuls clients, tranquillité assurée.

 

Mercredi 30 Juin

Le cadre est magnifique et paisible, nous en profitons pour prendre notre temps et travailler un peu. Comme d'habitude, je travaille sur l'ordinateur et David range la voiture. Le soir, pendant qu'on mange je pense être victime d'une hallucination. Mais non, c'est bien un hippopotame énorme qui passe sur la terrasse des sanitaires, à quelques mètres derrière nous et qui continue tranquillement sa ronde vers les tentes mises à disposition d'éventuels clients. Trouvant l'endroit à son goût il s'y affale de toute sa masse et pique un somme, tout simplement ! Juste un peu plus loin, un de ses collègues broute la jolie herbe de la pelouse. Décidément, l'Afrique est toujours pleine de surprises.

 

Jeudi 1er Juillet

 

Réveil tranquille, tout comme la visite du petit village de Siavonga. La route alentours nous offre de belles perspectives sur le lac, véritable mer intérieure créée par la retenue d'eau du barrage. Nous faisons chemin inverse pour Lusaka. Sur le bord de la route, nous voyons des artisans à l'oeuvre : sculpteurs sur bois ou fabricants de djembés. A la capitale, nos nouveaux passeports en poche, nous nous mettons en quête d'une carte du Malawi. En fait, nous avons décidé de changer d'itinéraire et au lieu de nous rendre en Tanzanie, nous poursuivons par le Malawi. 

Au bout de plusieurs librairies nous déclarons forfait pour la carte du Malawi et nous nous consacrons aux courses de ravitaillement profitant pleinement d'un centre commercial flambant neuf. Nous quittons la ville par l'est et nous arrêtons à sa sortie à la nuit tombée .

 

Vendredi 2 Juillet

Nous poursuivons la route vers Chipata. Au début, elle est montagneuse et nous croisons quasiment personne. Puis à Nyimba, nous accédons à des plateaux et là c'est la foule. Les terres sont toutes cultivées et donc la région est très peuplée. Plus loin, la route se rétrécit et se détériore. Régulièrement, nous avons affaire à des feux de brousses et le nombre de fumées qui s'élèvent à l'horizon est impressionnant.

 

 

Après avoir fait quelques courses à Chipata, nous quittons la route qui mène au Malawi pour prendre une piste qui monte au nord, vers le parc de South Luangwa. Nous nous arrêtons peu après dans un camping où nous retrouvons pas mal de véhicules rencontrés à d'autres arrêts habituels des voyageurs, dont plusieurs camions d'aventure. 

 

Samedi 3 Juillet

La piste de latérite qui conduit au parc national est plutôt mauvaise. Tout le long, les plantations de bananiers et de coton se succèdent et il y a beaucoup de monde sur la route. Souvent les cases sont accompagnées de ce qui ressemblerait à des séchoirs à tabac. Nous mettons près de trois heures pour parcourir les 130 kilomètres qui nous séparent de Mfuwe. Nous retrouvons le goudron dans cette paisible bourgade qui vit essentiellement de la réserve animalière adjacente. 

Après avoir choisi le camping pour notre bref séjour, nous traversons le pont de la large rivière Luangwa, et nous entrons dans le parc du même nom. Nous retrouvons de nouveau de multiples pistes qui longent la rivière par le sud et les nombreux bras morts qui l'entourent. Ils sont plus ou moins asséchés, donnant ainsi la vie à des zones de marécages, des lagunes ou des savanes sèches. A chaque fois, nous y rencontrons des espèces d'animaux différentes en fonction du type d'habitat. La faune est vraiment très diversifiée avec même des espèces endémiques comme le zèbre de et la girafe de Thornicroft. Les paysages sont eux aussi très variés avec en plus, des forêts et du bush parfois très rocailleux.

 

 

 La visite est très agréable d'autant plus qu'il n'y a pas trop de monde. Nous y croisons beaucoup d'oiseaux et herbivores différents : impalas, zèbres, girafes, gnous, lechwes, éléphants et hippopotames. Mais ce qui fait la renommée du parc, outre sa beauté et sa forte population d'hippos, c'est la grande chance d'y apercevoir un léopard. Etant une grande amatrice de félins, nous redoublons d'attention pour voir cet animal très répandu et pourtant si discret. 

 

 

Alors que nous sommes dans un sous-bois à regarder des antilopes en train de brouter dans une immense clairière, notre voeu est exaucé quand un léopard traverse fugitivement la piste devant nous. Il se tapit très rapidement dans un fourré d'où il nous observe. On n'a pu admirer sa splendide robe tâchetée que quelques secondes et ce magnifique camouflage fonctionne à merveille. On ne distingue que ses superbes yeux dorés qui nous fixent avec insistance et méfiance. Soudain, il décide de s'éloigner un peu plus et il disparait rapidement dans les hautes herbes. Je suis aux anges même si ce moment a été trop furtif à mon goût. Quand nous continuons notre route, nous sommes bloqués par une petite famille d'éléphants qui refuse de nous laisser passer sur la piste. Les éléphants zambiens ont l'air d'être d'une humeur aussi susceptible que leurs congénères du Botswana. 

Nous nous éloignons de la rivière et nous enfonçons dans le bush plus aride. Les seuls animaux que nous voyons sont des espèces de taons très agressifs et qui nous assaillent de piqûres très douloureuses sur l'instant. On est plus accaparé à les chasser qu'à observer la nature ! Rapatriés de nouveau sur les environs de la rivière, la vie sauvage refait son apparition dès que l'eau est présente. Pour rentrer au camp, nous prenons une petite piste qui traverse de nombreux bras morts et lagunes nous permettant d'admirer de nouveaux paysages et toujours autant d'animaux. 

 

 

De retour au camping, nous avons l'agréable surprise d'utiliser le bushmail : c'est un ordinateur connecté à internet par UHF, ça marche impeccable, bien mieux qu'à beaucoup d'autres endroits. Nous sommes superbement installés au bord de la rivière pour passer la soirée. A la nuit tombée, les bruits sauvages envahissent peu à peu le silence : le craquement des herbes sèches des petites antilopes qui vont boire, le rugissement des lions, le grognement des hippopotames, le hurlement sarcastique des hyènes et les centaines d'insectes qui concertent à l'unisson. On éteint la lumière et on reste là, sous la voûte céleste illuminée d'étoiles, à s'imprégner de cette nature sauvage.

 

Dimanche 4 Juillet

A notre lever, une surprise nous attend : notre table s'est fait attaquée et un trou béant en son milieu en témoigne. Qu'est ce qui a pu faire ça ? un lion ? une hyène ? et non, on découvre l'objet du délit qui gît sous notre table : tout simplement le fruit énorme du grand arbre à saucisse sous lequel on s'est innocemment installé !

 

 

Nous repartons dans le parc, pour explorer cette fois-ci la partie nord. Une belle piste longe la rivière Luangwa et nous offre de superbes paysages de berges fréquentées par les nombreux animaux et surtout les hippos particulièrement abondants. Il y a en a un nombre incroyable et plus le soleil s'èlève dans le ciel, plus ils s'agglutinent au coeur de la rivière, là où les eaux sont les plus profondes et probablement les plus fraîches. 

 

 

Nous quittons le parc en fin de matinée, agréablement surpris par sa beauté, sa richesse et sa diversité. Nous avions un peu peur d'être déçus après ce que nous avions vécu au Botswana mais il n'en est rien et le South Luangwa NP mérite amplement tous les kilomètres qu'il nous a fallu parcourir. De retour au camp, nous prenons une bonne pause déjeuner et nous nous attaquons à la réparation de la table avec les moyens du bord, le fond d'une boîte en plastique qu'on sacrifie et du gros scotch font l'affaire.

Nous retournons à Chipata par la mauvaise piste que tout le monde nous a assuré être la meilleure. On décide dons ce revenir à Chipata et de passer au Malawi un peu plus haut. La route de goudron pour Lundazi passe dans les montagnes puis dans des plateaux. Il y a beaucoup de monde sur la route peut-être parce que c'est dimanche. Piétons, charrettes et beaucoup de vélos où le papa pédale et porte maman sur le porte-bagages avec le bébé dans le dos.

 

 

On a beaucoup de mal à trouver un endroit pour bivouaquer car tout est exploité ou habité. Finalement on trouve un champ en jachère un peu à l'écart de la route et on s'installe dans la nuit tombante. Beaucoup de monde passe en marchant sur le sentier qui longe la route et deux jeunes intrigués par notre présence viennent nous voir. Ils sont inquiets car ils pensent qu'on a des problèmes. Une fois rassurés sur notre sort, ils s'en vont tranquillement et continuent à marcher comme si de rien n'était.  

 

Lundi 5 Juillet

De bon matin, David est accueilli par une demi douzaine de paysans partant aux champs et qui viennent s'assurer eux aussi qu'on n'a pas de problèmes. Une fois de plus, nous pouvons apprécier la gentillesse et le naturel des Zambiens qui se montrent en plus très chaleureux. Nous reprenons la route qui devient plus étroite. Puis des trous font leur apparition, enfin d'énormes crevasses béantes constellent le goudron nous obligeant à faire du gymkana entre piétons, nids de poule, cyclistes et bien sur les autres véhicules particulièrement les nombreux camions surchargés de ballots de coton ou de tabac Heureusement il y a des pistes sur les bas cotés mais souvent en piteux état. De temps en temps une portion de route correcte permet de se remettre un peu de tous ces cahots.

 

 


Arrivés à Lundazi, on tourne pas mal en rond pour trouver la route de la frontière.. Finalement on demande au poste de police qui nous indique la piste à suivre. Le ciel est nuageux et il ne fait pas bien chaud. Les formalités de sortie sont faites rapidement avec le sourire jovial caractéristique des zambiens, nous voilà partis pour le Malawi.

 


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