Arrivé à Ceuta
Lundi 5 Juillet
Malgré le bagou très
sympathique du policier de la frontière il ne veut pas utiliser nos nouveaux passeports, mais la bonne
nouvelle c'est qu'on n'a pas à payer les visas en tant que résidents
français. Du côté des douaniers, on se fait un peu accrocher pour un tampon
à payer mais comme on n'a
pas de monnaie locale et que des dollars, ils nous laissent passer gratuitement.
La piste longe régulièrement la Zambie et on voit les mêmes maisons et les
même cultures de coton partout.
On rejoint une grande et belle route puis on emprunte de nouveau une piste pour
aller vers le nord.
On a dû se tromper car elle n'est pas fréquentée du tout alors que c'est
sensé être une piste principale. Il fait froid et très nuageux dans ces
paysages montagneux.
A un moment, il commence à y avoir énormément de monde sur la piste. Un
peu plus loin, on comprend vite pourquoi. On a la route barrée par un
très joli marché de campagne Situation incongrue qui me fait éclater de rire quand on doit fendre
la foule pour continuer notre chemin sous les regards étonnés et curieux de
tout le monde.
Peu après, on finit par retrouver le goudron et nous arrivons à la nuit tombante jusqu' à Nkhata Bay. Les
paysages me font penser à la Ring Road du Cameroun : cases aussi coquettes et
proprettes, bananiers autour et cultures en terrasse sur les collines et du monde
partout occupé à travailler la terre ou vendre le fruit de leur labeur.
Mardi 6 Juillet
Ciel gris et vent empêchent d'admirer la superbe vue sur le fameux lac Malawi
qui représente un tiers de la surface du pays. Autant dire que c'est un
élément incontournable. Nous n'avons donc pas l'occasion de vérifier si la
réputation de la station balnéaire qui est comparée régulièrement à des
cités des Caraïbes est justifiée ou pas.
Nous partons tranquillement pour le Nyika plateau . Notre tentative d'approvisionnement à Mzuzu
ne donne pas grand chose. Le supermarché n'est pas très bien achalandé mais
heureusement c'est le retour des petits marchés même si notre manque de kwachas limite
nos achats.
Nous roulons vers le nord puis on reprend une piste qui serpente doucement dans les montagnes.
La région est toujours très cultivée mais il y a encore la place pour la forêt. On
grimpe de plus en plus haut.
A l'entrée du parc, heureuse surprise, la piste a été récemment refaite et
c'est tant mieux car ça grimpe encore plus
fort. On se retrouve à 2000 m d'altitude et on ose à peine mettre le nez dehors
car il fait de plus en plus froid. On arrive en haut des plateaux qui ondulent
de prairies couvertes d'herbes sèches ou brulées, de rochers perdus et
parsemées de rares bosquets d'arbres.
De temps en temps, zèbres, redbucks ou antilopes rouanes se montrent,
intrigués par notre venue. En se
perdant dans de petites pistes sensées déboucher sur des étendues d'eau, on
découvre des hortensias et des tibouchinas sauvages nichés dans le fond de
coteaux.
On arrive juste avant la nuit au camping. On est bien sur seuls, il fait à peine 6 degrés et
ça se trouve cette nuit il gèle : on est à 2400 mètres d'altitude.
Le gardien nous apporte du bois et on fait un énorme feu grâce auquel on
arrive à résister plutôt bien au froid de la soirée.
Mercredi 7 Juillet
Au petit matin, il reste encore des braises de notre grand feu de la veille,
ce qui permet à David de le rallumer facilement pour nous réchauffer et nous
donner du courage. Avec le
froid et surtout le vent, difficile de se motiver pour partir à la découverte
même si on est à l'abri dans la voiture. Nous explorons les plateaux et la
vision à 360 degrés que nous avons grâce à des points culminants est
fantastique même si ça doit être plus beau avec une météo plus clémente.
Mais les paysages tourmentés et désolés sont aussi très intéressants à
voir.
Nous quittons le parc par la piste nord ce qui nous donne l'occasion
d'admirer de superbes perspectives sur les montagnes environnantes. On a un peu
l'impression d'être sur le toit du monde car on surplombe tous les sommets à
la ronde y compris ceux de Zambie qui sont toujours aussi proches car on longe
très souvent la frontière. Cette région montagneuse est vraiment très
isolée et on est bien étonnés lorsqu'on rencontre 2 jeunes occidentaux à
Chisenga. Ce sont des Peace Corps et ils font la classe en tant que volontaires
aux gamins du village. Il faut en avoir du courage et de la motivation !
Après plusieurs détours, nous retrouvons la piste principale pour la côte.
Elle est vraiment pénible car elle tourne et vire sans arrêt et on n'avance
pas vraiment. C'est à la nuit tombée que nous arrivons de nouveau sur les rives
du lac à Chitimba.
Jeudi 8 juillet
La route qui borde le lac est appelée Escarpement Road à juste titre. Elle
s'élève brusquement dans les montagnes à pic sur le lac ce qui donne des
perspectives magnifiques et très impressionnantes surtout avec le ciel noir que
nous avons ce matin. Mais comme on a raté la station service de la ville pour
le ravitaillent de gas-oil, on est plus concentré sur la jauge que sur la
beauté des paysages.
Nous arrivons péniblement à Rumphi où nous reprenons la route du parc pour
avoir du carburant. Nous faisons demi-tour pour revenir sur la capitale
de la région. Nous passons un bon moment pour arriver à obtenir des kwachas.
Pas moins de deux banques et un dérangement du directeur sont nécessaires pour
obtenir gain de cause. Les jolis billets en poche, nous faisons le marché et le
ravitaillement avant de repartir sur la côte et de repasser par la superbe
route qui aboutit à Nkhata Bay et qui part ensuite plus au sud. La route traverse des zones très cultivées. On
observe souvent des séchoirs à tabac et à un moment on traverse de très
belles forêts d'hévéas très localisées. Elles sont toujours exploitées
comme en témoignent les pots gisant sur les troncs pour récolter la précieuse
substance. Sur les bords de la route, les gamins tendent des ballons de
caoutchouc à chaque passage de véhicule et finalement on craque pour s'en
acheter un. Nous terminons la journée au bord du lac, regrettant
une fois de plus de ne pas pouvoir profiter de cette immense mer intérieure.
Vendredi 9 juillet
Changement de programme. Notre batterie de service qui donnait des signes de
faiblesse depuis quelques temps est au bord de nous lâcher. Nous décidons de
nous diriger sur la capitale Lilongwé en espérant en trouver une à notre
convenance. Nous avalons les kilomètres de bitumes et nous retrouvons dans une
petite ville moderne dans laquelle nous tournons en rond jusqu'à trouver un
petit garage qui nous dépanne. Nous allons ensuite au golf qui ici fait aussi
office de camping. Quel plaisir de se retrouver dans la quiétude et les espaces
verts en plein coeur d'une capitale. Ce n'est pas David qui me contredira,
trouvant l'emplacement fort à son goût pour assouvir sa passion pour ce sport.
Samedi 10 Juillet
Il fait presque beau et on est tout heureux de retrouver le soleil. David ne
pouvant faire un parcours pour cause de compétition, il se contente d'aller
taper des balles et d'assister au match local de foot. Pendant ce temps, je
travaille à la mise à jour du site. L'atmosphère du golf est bien plus
sympathique et animée que celui de Lusaka et y fait une agréable pause
déjeuner. Comme il n'y a pas grand chose à faire ici le week-end, nous
repartons toujours vers le lac après avoir fait les ravitaillements d'usage. Nous arrivons à Senga
Bay de nuit, de nouveau avec le froid et le vent.
Dimanche 11 Juillet
Le soleil nous a retrouvé et on apprécie de trainer au petit déjeuner pour
capter le moindre de ses rayons bienfaiteurs. Nous partons à la
recherche d'une ferme piscicole tropicale qui se trouve dans les parages.
Malgré les indications que nous avons, nous nous perdons dans les
"faubourgs" le bon côté c'est qu'on assiste aux touchantes
scènes de la vie quotidienne loin du tapage touristique qui sévit en ville.
Après plusieurs pistes, nous trouvons enfin la ferme que nous pouvons visiter.
En tant qu'ex aquariophiles, nous sommes intéressés par découvrir les
nombreuses espèces de cichlidés qui vivent dans le lac Malawi et dont une
grande majorité est endémique. La ferme est composée d'une multitude de
bassins dans lesquelles on peut découvrir plus de 250 espèces différentes de
cichlidés, dont certains sont particulièrement colorés. Malheureusement, ils
n'élèvent aucun de ces poissons, les prélevant dans les différentes régions
du lac où ils se trouvent. Ensuite, ils les acclimatent dans les bassins avant
d'exporter les individus en bonne santé dans les pays du monde entier après plusieurs heures de piste, de route puis d'avions.
Nous partons ensuite pour Cape Mac Clear par la route puis par une piste en
réfection plutôt fatigante. La piste part ensuite s'enfoncer vers le cap en
traversant des petites collines, certaines partant en fumées dans des feux de
brousse
A Cape Mac Clear, il y a pas mal de monde et le camping où nous
souhaitons nous installer est plein. Après avoir parcouru le petit village de
pêcheurs plusieurs fois, nous atterrissons dans un camping très basique mais
familial. Les touristes sont très attendus et il est difficile d'échapper à
la négociation d'un tour en bateau dans la petite île d'en face. Cela ne nous
empêche pas d'apprécier le splendide coucher de soleil sur le lac tandis que
les enfants jouent sur la plage et les pêcheurs rentrent à la maison. Ambiance
villageoise.
Lundi 12 Juillet
Le vent est tombé et il fait déjà un beau soleil. Impeccable pour notre petite sortie avec
Steven dans la réserve aquatique du Lake Malawi National Park. Arrivée sur l'île,
nous découvrons des pêcheurs en train de trier leur butin et tandis que
d'autres se préparent
à manger une sorte de bouillie de farine de maïs et des brochettes de petits
poissons grillés. Steven lui, nous concocte des pancakes à la banane.
Pendant ce temps on peut admirer les petits poissons qui viennent nous picorer
les pieds et observer les tactiques de pêche. Les pêcheurs partent en équipe
: deux embarcations avec deux hommes à bord dans chaque. Puis les deux
embarcations s'éloignent l'une de l'autre pour poser les
filets. Ils tapent sur leur pirogue pour rabattre le poisson puis, en se
rapprochent au fur et à mesure pour qu'ils récupèrent leur butin. L'ouverture de leur pirogue est si étroite qu'ils ne peuvent pas
s'y
asseoir dedans.
Après notre copieux petit déjeuner départ pour les rochers où notre guide
attire
les poissons multicolores en leur jetant du pain. Nous pouvons admirer plusieurs
sortes de cichlidés que nous avions découvert à la ferme piscicole. Ensuite nous
partons de l'autre côté de l'îlot pour observer les aigles pêcheurs, un des
emblèmes du pays. Steven et le piroguier sifflent pour les appeler et leur
montrent les poissons avant de les lancer dans l'eau. Les aigles tournoient au
dessus de nos têtes en lançant de petits cris stridents puis tout à coup
fondent sur leur butin à une vitesse folle, pour repartir dans les airs, le
poison prisonnier de leurs serres acérées. Impressionnant.
L'excursion terminée, nous reprenons la route, traversant d'immenses champs de
canne à sucre dans la région de Mangochi, coincée entre l'immense lac Malawi
et un autre grand lac. On quitte ensuite la côte, jusqu'à traverser une zone
de grandes montagnes recouvertes de belles forêts de conifères. Puis nous
arrivons à Blantyre, la capitale économique du pays. Comme à Lilongwe, nous
allons au club de golf pour camper mais au vu de l'état des installations, ça
doit faire bien longtemps qu'ils n'ont pas vu de campeurs et le tarif est très
élevé, cela n'a pas grand chose à voir avec son homologue de Lilongwe. Au
moins, on est dans la verdure ce qui n'est pas si mal.
Mardi 13 Juillet
A la première heure, nous partons à l'ambassade du Mozambique pour demander
les visas. Mauvaise nouvelle, il faut attendre 4 jours avant de les récupérer
et on ne peut rien y changer. Nous sommes tentés de repartir à Lilongwe pour y
faire les démarche là bas mais rien ne nous assure que cela ira plus vite et
à ce moment là, on ne les récupèrera que la semaine suivante. Donc on se
résout à notre sort, se demandant comment on va bien pouvoir passer le temps
d'ici vendredi. L'après midi, après les courses et internet, nous partons pour
le Zomba plateau espérant y passer quelques jours. La ville de Zomba,
ancienne capitale du Malawi, est très jolie, très verte avec une végétation
luxuriante et il y a même un golf. David peut ainsi y passer un peu de temps
tandis que je travaille sur l'ordinateur.
Nous grimpons sur les flancs abrupts de la montagne couverte de forêt. La
route sinueuse s'élève rapidement nous offrant de superbes perspectives sur
les environs. Pendant tout le trajet, nous croisons des hommes, à pied ou à
vélos, ployant sous leur charge incroyable de bois qu'ils descendent à la
ville . Ces véritables forçats des temps modernes, pour une somme probablement
misérable, se livrent à cet effort immense plusieurs fois par jour, remontant
au sommet à pied une fois leur chargement livré. Nous interceptons l'un
d'entre eux pour lui acheter du bois, ça sera toujours ça de moins à porter
pour une fois.
La nuit est presque noire quand nous arrivons sur une piste qui nous mène à
notre camping forestier. Etant en altitude, nous avons de nouveau une bien
froide soirée à passer, heureusement le feu nous réchauffe d'autant plus
qu'on en connait le prix.
Mercredi 14 - Vendredi 16 Juillet
Nous nous levons, saisis par le froid humide, enveloppés par les nuages
accrochés à la montagne. Ceci nous décourage définitivement d'aller se
ballader dans la forêt. Nous retournons à Blantyre sous un ciel gris et
pluvieux, pas très enchantés par l'idée de passer le reste de notre temps à
attendre dans cette ville. Nous nous occupons tant bien que mal les jours
suivants et autant dire que le vendredi à 14 heures nous sommes fin prêts à
l'ambassade du Mozambique, piaffant d'impatience devant le guichet. Nos visas en
poche, nous quittons immédiatement la ville. Ce n'est pas la faute du Malawi,
mais à cause d'une météo pas particulièrement agréable, nous avons raté
notre rendez-vous avec ce petit pays, mais heureusement, pas avec ses
habitants.
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