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Le journal de la traversée du Mozambique par KapSud
Auteur kapsud
Source KapSud
Publication du 12/11/2004 pour Internet
Modifi� le 28/07/16
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Arrivé à Ceuta

 

Vendredi 16 Juillet

A notre surprise, le passage de la frontière à Zobué est bien organisé et de toute façon plusieurs personnes viennent spontanément nous aider. Et puis comme ça, on s'entraine à la pratique du portugais. Quelle joie de retrouver les sonorités d'une langue latine après plusieurs semaines d'immersion en royaume anglo-saxon ! 

Nous prenons la route pour Tete, à une bonne centaine de kilomètres. Nous traversons une région de très belles collines peuplées de villages de paysans. Le ciel est bas et menaçant et cela donne des couleurs fantastiques lors du coucher du soleil. 

 

 

La nuit tombe mais nous sommes obligés de continuer jusqu'à Tete, la capitale de la région dans laquelle nous espérons trouver un logement car pour le Mozambique nous préférons éviter de bivouaquer à cause des mines. Nous y arrivons alors que l'obscurité est déjà bien avancée. Juste avant le pont, nous voyons un panneau de camping : "Jesus e bom" tout un programme. Nous suivons la direction indiquée. Nous nous enfonçons dans les faubourgs, au milieu des baraques de tôle ondulée. Et puis nous arrivons à destination : un petit camping rudimentaire mais bien tenu, la famille du propriétaire vit dans la case au fond de la cour : ambiance simple et bon enfant.

 

Samedi 17 Juillet

Nous nous levons très tôt car nous avons quasiment 800 kilomètres de route dans un état inconnu à parcourir avant d'atteindre la côte. Mais pour l'heure, nous n'en sommes pas encore là et nous admirons la vue sur le Zambèze au bord duquel se trouve notre camping. Un pont magistral l'enjambe et atterrit au centre ville de Tete. Avant de partir nous essayons de glaner quelques renseignements en discutant avec d'autres voyageurs. Comme pas mal de sud-africains que nous avons croisés sur notre parcours, ils prennent leurs vacances pour aller en mission évangélique dans les pays de la région, assez surprenant à nos yeux.

La ville de Tete nous laisse une impression assez bizarre avec quelques batiments modernes et pas mal de ruines. Nous arrivons quand même à trouver un distributeur automatique et on a l'impression de gagner le jackpot en demandant plusieurs millions de méticaïs ! On tourne en rond pour trouver une pompe ouverte pour faire le plein complet de carburant car on ne sait pas trop comment on en retrouvera sur notre chemin. 

Nous voilà partis pour rouler toute la journée. La route est évidemment très longue avec une partie qui traverse une région de plantations familiales d'ananas. Et nous ne nous faisons pas priés pour nous arrêter quand un vendeur au bord de la route nous hèle devant son étalage d'ananas. Finalement la route n'est pas aussi mauvaise qu'on ne le craignait. Bien sûr, régulièrement, nous avons droit à des passages horribles avec beaucoup de trous remplis d'eau mais dans l'ensemble ce n'est pas trop mal. Nous arrivons bien tardivement à Inhassoro, la soirée est déjà bien entamée mais nous sommes très heureux d'être là et d'avoir rejoint l'océan qui commençait à beaucoup nous manquer.

 

Dimanche 18 Juillet

Nous nous réveillons tranquillement et le soleil qu'on attendait tant est au rendez-vous. Il n'y a pas grand monde dans notre camping, les principaux clients sont les sud-africains et les vacances scolaires sont terminées, heureusement pour nous. Certaines installations du camping ont visiblement souffert des graves inondations qui ont atteint la région en 2000 mais petit à petit ils reconstruisent. 

Nous allons nous promener sur la plage, immense. La marrée basse découvre des kilomètres de plage de sable blanc bordée de cocotiers ou de tamaris. Les eaux peu profondes et cristallines scintillent de reflets argentés. A l'horizon, les dunes de sable des îlots de l'archipel de Bazaruto offrent leur silhouette aux courbes généreuses. 

 

 

Les pêcheurs sont déjà  au travail avec les moyens du bord. Impeccablement alignés, enfoncés dans l'eau jusqu'à la taille, ils font tournoyer leur ligne au dessus de la tête pour l'envoyer le plus loin possible. D'autres préparent la boutre, embarcation à voile triangulaire traditionnelle de la région, et la charge avec les provisions en attendant la marée haute pour partir en famille. Les femmes et les enfants, inspectent minutieusement la plage à la recherche de coquillages et peut-être d'appats pour les pêcheurs. C'est un plaisir immense de se promener ici et de se laisser doucement imprégner par cette atmosphère simple et naturelle.

 

 

En début d'après midi nous partons vers le sud et nous dévions de nouveau sur la côte pour nous arrêter à Vilankulos. Le tour de la petite ville de pêcheurs est vite fait et nous allons faire nos courses de produits frais au marché. Nous retrouvons avec délice de merveilleux petits pains, des tomates, oignons et concombres et du poisson que nous marchandons comme d'habitude. Bien sûr, notre présence fait le spectacle et nous attirons très vite une petite foule bien que la ville soit habituée à recevoir des touristes.

Nous prenons une piste à la sortie de la ville et les nuages s'amoncellent gravement au dessus de notre tête. Au bout de plusieurs kilomètres de piste parfois défoncée, nous arrivons dans un joli camping sur une plage paradisiaque. Mais maintenant, il fait froid et il tombe même quelques gouttes, nous nous rabattons sur le bar au décor exotique. 

 

Lundi 19 Juillet

La plage est effectivement superbe et les paysages sont fantastiques mais nous devons déjà partir. Un dernier petit tour à Vilankulos pour son sympathique marché où nous négocions des gambas fraichement pêchées. C'est aussi une ville moderne et nous trouvons un accès internet pour consulter nos messages et préparer l'envoi de la voiture par bateau en Australie, la technologie, ça a du bon !

Nous rejoignons la route principale pour filer sur Inhambane. Beaucoup de plantations de mandarines mineolas bordent sur la route. Les étalages des fruits orange vifs, devant les maisons, attendent le client. Quand ce n'est pas les agrumes, ce sont d'immenses cocoteraies qui bordent la route et la récolte du coprah occupent pas mal de monde et génèrent beaucoup d'activités et de traffic.

 

 

Autre réalité, beaucoup plus triste et néanmoins bien présente, sont les nombreux champs de mines délimités par de simples piquets blancs et rouges. Il y en a beaucoup et malheureusement, on rencontre aussi beaucoup de personnes à qui il manque une jambe. Le spectre de la guerre est toujours là. A plusieurs reprises, nous croisons des opérateurs qui déminent le bord de la route. Travail de longue haleine qui est rendu encore plus compliqué à cause de la dispersion des mines par les importantes inondations passées. Quelle tristesse et quelle honte, qu'une population déjà meurtrie par tant d'années de guerre, subisse encore ses méfaits, la paix revenue.

 

 

 

A Inhambane, nous admirons quelques reliques de la colonisation portugaise, et nous admirons surtout la superbe baie avec toutes les boutres qui naviguent. La ville est touristique comme en témoigne le marché avec produits plus ou moins artisanaux qu'on essaie de vendre au visiteur. Nous nous enfonçons un peu plus dans la péninsule par une piste qui nous amène au pied de dunes en contrebas d'une cocoteraie ventée. C'est là que nous choisissons de passer la nuit.

 

Mardi 20 juillet

 

 

Le soleil brillant et la température agréable nous incitent à la flânerie le long de la plage qui une fois encore s'étend sur des kilomètres. Comme à l'accoutumée, les pêcheurs sont au travail et c'est un plaisir sans fin d'assister à ces scènes quotidiennes et d'admirer leur habileté. Quant à nous, tout ce que nous avons à faire, c'est se livrer à l'activité harassante du ramassage de coquillages et la contemplation des paysages magnifiques.

 

 

Nous quittons cette plage paisible et repassons par Inhambane pour cette-fois ci prendre la direction du bout de la péninsule jusqu'à Barra. Ici c'est le royaume des complexes touristiques pour sud-africains, toutes proportions gardées bien sûr. La paix revenue, le pays connait un essor touristique grandissant et le gouvernement, bien sensible à cette manne financière, a vite compris les enjeux. Du coup, depuis mars de cette année, ils ont interdit le camping dans cette région, préférant le touriste argenté au voyageur à petit budget : la logique économique est en marche. Nous tournons un peu en rond et à force de batailler, nous apprenons qu'il y a un camping municipal à côté d'un vieux phare, de l'autre côté. La piste qui y conduit est bien ensablée et on ne sait pas trop sur quoi on va tomber. 

Dans la pénombre de la nuit naissante, nous parvenons au sommet de la colline. Il n'y a personne, juste deux pêcheurs et un jeune garçon. Nous n'arrivons pas à obtenir le prix du camping mais de toute façon, on n'a pas trop le choix. Il n'y a pas d'emplacements particuliers et les installations sanitaires presque neuves montrent bien que l'activité est récente. Nos trois voisins se préparent à manger le résultat de leur pêche et deux chiens et un tout petit chaton jettent leur dévolu sur nous, bien contents de trouver quelqu'un sensible à leur manque de caresses. 

Nous nous installons sous un gros arbre, en surplomb de la magnifique baie de Barra et la soirée s'écoule tranquillement. Finalement, le patron finit par arriver, surement que le jeune garçon est parti le prévenir de notre arrivée tardive. Le prix n'est pas donné mais la situation unique le compense largement.

 

Mercredi 21 juillet

 

La vue qui nous est offerte à notre réveil est tout simplement fabuleuse. Du phare, nous dominons toute la baie et la plage de l'autre côté, découverte à marée basse. D'innombrables bancs de sable dessinent un dédale dans la mer. Une fois de plus, nous longeons la côte et ses paysages magnifiques sous le soleil du matin. Quelques pêcheurs sont à l'ouvrage mais c'est surtout les femmes et les enfants qu'on observe. Ils ramassent quelque chose qu'on n'est pas arrivé à identifier, dans les trous d'eau prisonniers des rochers, laissés par la mer qui se retire à marée basse. Ils sont éclatés de rire devant notre mine intriguée et perplexe. Malgré nos tentatives d'explication, le mystère reste entier. Au loin, le ballet majestueux des boutres égaye la baie de Barra.

 

 

A notre retour à la voiture, les pêcheurs d'hier soir nous proposent leur cueillette : une pleine marmite de clams, tout frais de ce matin. Nous ne résistons pas et achetons la moitié de leur butin. Nous plions bagages et quittons ce petit paradis à contre coeur. Juste avant de retrouver le village, sur la piste, nous doublons un jeune pêcheur, plusieurs poissons et surtout une langouste pendent à sa ceinture. Nous le soulageons du précieux crustacé et repartons sur la piste, salivant à l'avance, du délicieux repas en perspective. 

Nous roulons toute la journée et arrivons à Bilene, tard dans la soirée. Cette fois-ci, nous sommes entourés par beaucoup de vacanciers. Apparemment, cela semble être un lieu de villégiature très apprécié ici, mais il faudra attendre demain matin pour savoir pourquoi.

 

Jeudi 22 Juillet

Le soleil n'est pas très haut et déjà beaucoup de vacanciers sont sur le pied de guerre. Il est vrai que l'endroit doit se prêter à bien des activités. Une belle lagune est séparée de l'océan par une grande langue de sable. Les clients ont le choix : ballade, quad, motos, pour la partie terrestre et nage, plongée, pêche, bateau pour les activités nautiques etc. Apparemment, certains viennent ici très motivés quand on voit tout le matériel qu'ils amènent avec eux en plus de la remorque ordinaire avec la batterie de cuisine et tutti quanti. Depuis la France, je n'aurais jamais imaginé que le Mozambique était une destination de villégiature prisée pour touristes sud-africains.

Mais pour nous, ça sera une autre fois car, comme nous voulons être à Prétoria vendredi matin, nous devons quitter le pays aujourd'hui. Nous avons de nouveau une longue route à faire. Nous nous imprégnons des dernières scènes de vie africaines traditionnelles car nous savons qu'après, la modernité à l'occidentale aura tôt fait de prendre le dessus. Déjà, Maputo et ses environs, avec ses autoroutes à péages toutes neuves nous donne un avant-goût de ce qu'on appelle progrès et civilisation. Et au fur et à mesure que la frontière s'approche, doucement une certaine nostalgie nous envahit.


 


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