>> 2 Janvier 2004Un voyage au long cours à travers l'Afrique, l'Australie et l'Océanie << 31 Janvier 2005
 

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Le journal de KapSud en Australie de l'Ouest (1ère partie)
Auteur kapsud
Source KapSud
Publication du 08/05/2005 pour Internet
Modifi� le 28/07/16
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Arrivé à Ceuta

 


Lundi 30 Août - Mardi 7 Septembre

Ca y est, nous commençons notre aventure en Australie. La première étape, pas des plus palpitantes mais qui nous réserve néanmoins son lot quotidien de péripéties est la préparation de la récupération de notre voiture arrivant par bateau d'Afrique du Sud. 

Nous installons nos quartiers dans un motel aux abords du centre de Perth dans un coin à l'image de la ville : urbain mais aéré et agréable. La quête des différents documents nécessaires au débarquement de Totoy auprès des organismes et entreprises concernés disséminés dans la région, nous donne l'occasion de visiter le coin sous un autre angle que la visite touristique habituelle. Nous faisons un nombre important d'allers-retours entre la compagnie maritime, les douanes, le dépôt de container où nous devons organiser l'inspection du véhicule par le service des douanes et de la quarantaine australienne. Nous avons droit aux scènes classiques de l'absence du tampon approprié ou du formulaire X qui va avec le Y sinon c'est le Z. Impressionnant le nombre de formulaires que nous avons à remplir, de choses qu'on a à déclarer, faire signer ou tamponner pour avoir droit à un nouveau formulaire à remplir,etc,  tout ça agrémenté d'une difficulté supplémentaire qu'est la barrière de la langue ce qui ajoute un joli piquant à pas mal de situations ! Parfois, on est au bord de la crise de nerf hystérique, ou du fou rire explosif  incontrôlable ça dépend de la dose de patience qu'on a dû déjà consommer pour en arriver à ce stade. Ce n'est pas du meilleur effet et ça ne fait pas avancer le schmibilick mais on doit de temps en temps faire appel à toute notre concentration et notre sang-froid pour résister à la tentation ! Heureusement pour nous, on est enfin tombé aux douanes sur une dame compétente, d'une patience infinie et d'une serviabilité exemplaire. 

Une fois tous les papiers dûment remplis nous nous attaquons à l'étape suivante : obtenir une assurance pour rouler en Australie. On cumule deux handicaps qu'on a cru un moment insurmontables : un véhicule avec une conduite à gauche et le fait d'être des touristes c'est à dire des non résidents. De nouveau, on  doit batailler ferme avec de nombreuses assurances et organismes qui nous rejettent les uns après les autres, nous laissant désorientés sans savoir à qui s'adresser. Là encore, nous avons la chance de rencontrer une dame qui prend le temps de comprendre notre problème et de nous aider en utilisant tous ses contacts pour arriver à obtenir une piste pour notre cas qui, il est vrai, est très rare ici.   

Nous arrivons finalement au week-end, sans date pour la voiture et sans assurance. Le moral n'est pas au beau fixe d'autant plus que la grisaille hivernale a envahi le ciel. On déménage sur Freemantle pour profiter de l'animation de cette ville balnéaire mais la pluie forcément calme les ardeurs des plus motivés. De la fenêtre de notre appartement on scrute le port en se demandant dans quel container se trouve notre Totoy. Qu'est-ce qu'il nous tarde de le retrouver et partir explorer les pistes du pays !

 

 

Pour l'instant, on n'en est pas encore là et on se contente de rêver à notre future aventure. En attendant le jour fatidique du dépaquetage de Totoy, on profite quand même des attractions locales : le superbe et récent aquarium de Perth où sont très bien mises en valeurs les différentes espèces marines présentes sur les côtes australiennes, une faune particulièrement colorée, riche et diversifiée. On s'adonne volontiers à l'un des plaisirs favoris de tout habitant de "Freo", l'affectueux surnom de Freemantle, en s'installant à l'une des nombreuses terrasses de Capuccino Strip pour observer l'animation de la rue en buvant un verre. Le soir et le week-end, la rue et ses environs grouille de passants, de fêtards, de touristes. Le spectacle est dans la rue mais aussi sur la route avec un défilé incessant de voitures ou motos exubérantes voire complètement extravagantes. Bref on ne s'ennuie pas. Le marché couvert de Freemantle est une autre des attractions pittoresques et populaires des lieux, situé juste au bout de cette fameuse rue. On y trouve de tout, des bijoux fantaisie, des antiquités, des produits miracles à base de plantes, en passant par des objets les plus kitchs imaginables en particulier les plaques d'entrée aux maisons gravées de citations plus ou moins saugrenues jusqu'aux étals débordants de fruits et de légumes des maraichers du coin. C'est la saison des fraises et on ne se fait pas prier pour en marchander.

 

Mercredi 8 Septembre
Enfin le jour tant attendu arrive. Après avoir déménagé une nouvelle fois d'appartement, on se rend au rendez-vous convenu avec les différents services concernés au dépôt de containers ou est stocké Totoy. En attendant l'heure, on observe les douanier qui travaillent sur d'autres containers. Apparament un qui débarque aussi d'Afrique si on en croit les nombreux souvenirs déballés. Malheureusement nombre d'entre eux ne resteront pas sur ce continent car ils sont consciencieusement détruits, suspectés de pouvoir ramener des maladies ou des bestioles peu recommandables. On voit ainsi, tam-tam, masques, hachettes, etc ... passer à la trappe. Ca ne nous réjouit pas pour la suite. Notre heure arrive enfin. Le représentant des douanes remplit rapidement son office. Celui des services de quarantaine a plus de travail. Il inspecte notre voiture à l'intérieur, à l'extérieur, demande à voir les roues de secours, nos chaussures qu'il nous fait re-nettoyer. Après avoir ouvert nos placards et constater le contenu inoffensif, il examine de plus près la carrosserie et le chassis. Il semble satisfait et à part un re-lavage en règle de l'intérieur des passages de roues, et le radiateur à re-nettoyer il ne trouve rien à redire. Comme ça se fait sur place et qu'il y a d'autres éléments déjà en attente, nous partons déjeuner dans un restaurant sur le front de mer que nous avions repéré et gardé pour la bonne occasion. Après s'être régalé de crustacés locaux on repart tout joyeux à l'idée de récupérer enfin notre Totoy.

Nous attendons encore un bon moment car il n'est pas encore lavé. Puis, le lavage terminé, l'inspecteur des quarantaines vient de nouveau l'examiner. Il n'est pas satisfait du nettoyage du radiateur qui contient toujours des herbes sèches et cela semble poser un problème grave. Nous qui pensions être près du but, voyons en quelques secondes notre espoir évaporé : il est hors de question de nous laisser partir avec tant de matières dangereuses. Ici, ils ne savent pas comment faire et comme nous avons prévu de faire faire la révision dans un garage nous proposons d'y faire démonter et nettoyer le radiateur. Ce n'est pas aussi simple il faut contacter le chef du service. Verdict après un bon moment d'attente : la voiture ne peut pas rouler sur la route, c'et trop risqué ! Il faut la remorquer jusqu'au garage, puis démonter soigneusement les éléments en prenant bien garde de le faire au-dessus d'un plastique pour ramener le tout au dépôt pour que les services de la quarantaine constatent et détruisent tout cela. On est abasourdi ! On ne voit pas comment s'en sortir. David me fait demander si cela pose problème si quelqu'un comme lui, extérieur aux services de quarantaine, effectue les opérations de démontage. Ils acceptent, enfin un point positif. Aussitôt David se met à l'ouvrage et démonte la grille de climatisation puis c'est le lavage au jet haute pression pour tenter de chasser les dangereuses graminées des ailettes du radiateur. Régulièrement, l'inspecteur vient faire son tour et nous sommes suspendus à ses lèvres à attendre son fameux verdict. Après plusieurs heures d'acrobatie autour de l'avant du moteur, des mètres cubes d'eau projetés, nous voyons la fin de la journée arriver et on s'imagine déjà revenir ici le lendemain. Heureusement, l'inspecteur, finalement touché par tant d'ardeur déployée par tant de personnes pour un radiateur si gravement incrusté d'herbes sèches, nous accorde enfin son autorisation de quitter les lieux. Nous ne demandons pas notre reste et nous partons en coup de vent sans nous retourner des fois qu'il changerait d'avis. Le jour décline, on n'en revient pas de la tournure des évènements et on commence à se demander si les autorités australiennes ont vraiment envie de nous voir débarquer dans leur pays. 

 

Jeudi 9 - Samedi 11 Septembre.

Nous retrouvons enfin notre Totoy mais nos démélés de la veille ont plutôt gâchés les retrouvailles tant attendues. D'autant plus que les ailettes du radiateur n'ont pas apprécié le remède de cheval qu'on leur a fait subir, elles sont complètement recourbées et notre radiateur est foutu : on doit le remplacer avant d'aller dans le bush. Nous nous consacrons pleinement à la voiture pour la préparer de nouveau à l'aventure : révision complète et un tour dans chez un accessoiriste 4x4 tout surpris de voir un véhicule européen ici, et en plus équipé avec des éléments fabriqués par eux importés en Europe : la boucle est bouclée. Nous sympathisons avec un des vendeurs qui passent sa matinée à tenter de nous trouver un assureur. Les gens sont vraiment sympas ici, en quelques jours nous avons rencontrés à plusieurs reprises des gens qui ont dépensé beaucoup d'énergie et de temps à nous aider juste pour nous dépatouiller. Ca nous remet du baume au coeur et on en oublierait (presque) nos antécédents avec les autorités australiennes.

 

Dimanche 12 Septembre

 

Nous avons décidé de rester un peu pour enfin profiter de notre séjour en Australie. Le soleil est radieux et nous avons loué des vélos pour remonter la rivière Swan jusqu'à Perth. C'est une superbe journée de printemps et tout le monde s'installe pique-niquer. Partout, dans le moindre espace vert, dans le plus petit parc, les gens s'installent pour déjeuner dehors, modestement sur une simple couverte déployée sur l'herbe, ou de façon plus organisée avec chaises et tables dressées pour le festin, et le barbecue où grésillent les saucisses pour une vingtaine d'invités qui surveillent, une bonne bière ou un verre de vin à la main. L'ambiance est champêtre et aussi extrêmement conviviale et chaleureuse. 

 

 

Le parcours sinueux, nous laisse admirer des centaines de bateaux, voiliers, coques de noix et avirons voguant sur la rivière et pour certains rejoignant la mer toute proche. Une myriade de voiles à la blancheur éclatante découpe leur silhouette triangulaire sur les flot bleus et le ciel azuréen. Nous alternons parcs, terrains sportifs ou de jeux et quartiers chics aux maisons d'architecte. L'arrivée sur Perth est magnifique et on ne ressent pas du tout l'oppression d'une ville de presque un million et demi d'habitants. Au contraire, ici on respire et les gens prennent le temps de vivre et ne sont pas stressés. Il se dégage une atmosphère tranquille tout en étant animée et vivante. C'est la première fois qu'on découvre une ville qui nous donnerait presque envie de nous y installer, nous qui avons si peu l'âme urbaine. 

 

 

Le retour que nous effectuons par l'autre rive s'avère plus difficile car nous avons déjà de nombreux kilomètres dans les jambes et bien sûr, toutes les côtes sont ici ! Mais nous ne lassons pas d'admirer les nombreuses petites criques, nichées au coeur des méandres de la rivière, et qui sont très souvent aménagées en petit port coquet de plaisance. Vraiment un nombre incroyable de bateaux : tout le monde ou presque doit en avoir un. Nous arrivons enfin à Freemantle au soleil couchant. Fourbus mais heureux d'avoir découvert les environs sous un aspect aussi enchanteur.

Lundi 13 Septembre
Nous avons prévu de partir aujourd'hui, même s'il nous reste pas mal d'affaires à régler en ville. Bien que la région de Fremantle et Perth soit très agréable, on ne supporte plus d'y être "cantonné". Il nous faut partir sur les routes. Comme à l'accoutumée, nous passons à notre cyber-café devenu notre QG pour en finir, du moins c'est ce que l'on croit, avec nos histoires d'assurance et la préparation de la suite de notre périple. Nous avons bien sûr les courses de ravitaillement à faire. Les courses dans un supermarché sont une autre façon de découvrir les habitudes des habitants d'un pays de par les produits qu'on y propose et bien sûr le comportement des employés et des clients. Outre les différences flagrantes d'habitudes de consommation alimentaire, un truc rigolo c'est la façon de faire la queue à la caisse. Comme à l'aéroport, tout le monde attend sagement derrière la ligne jusqu'à ce que retentisse le "Next please" déclencheur de l'avancée. Ce n'est pas la seule différence. Ici, les gens sont vraiment plus cools, plus souriants et il nous arrive souvent de discuter avec la caissière ou des clients qui reconnaissent notre accent français. 

Bref, c'est finalement en milieu d'après-midi, sous un ciel gris, que commence officiellement notre odyssée australienne. Nous entamons notre brève descente vers le sud. On traverse quelques vastes sites industriels aux alentours de Rockingham, seconde ville de l'état pour la population, partagée entre cité dortoir et cité balnéaire. Puis nous arrivons très tardivement à Mandurah, vaste complexe touristique bien aménagé avec une superbe marina vraiment incroyable. C'est une succession d'anses artificielles reliées par des ponts, entourées de belles villas au style contemporain surplombant chacune un ponton où le bateau attend sagement le jour de sa sortie. Paradis touristique artificiel mais qui fait son effet. Nous avons du mal à trouver un camping et c'est une fois la nuit tombée qu'on s'installe enfin.

 

Mardi 14 Septembre

A notre réveil, nous avons la surprise d'être accueillis par la gérante du camping, une carte d'Australie à la main. Elle a remarqué notre plaque et comme ils ont beaucoup voyagé au sein du pays, elle vient tout simplement nous conseiller sur les itinéraires. Depuis pas mal de temps déjà, ils prennent un an pour visiter une région, s'y installer et travailler jusqu'à ce que le virus les reprenne et que tout recommence. 

Nous descendons au sud vers Bunbury. La route de campagne zigzague doucement entre les forêts d'eucalyptus et les champs couverts de fleurs jaunes. Les paysages se transforment progressivement et c'est une succession de scènes magnifiques qui se déroulent sous nos yeux : de beaux arbres chevelus surplombent des tapis d'herbe parsemées de touffes d'arhums à la blancheur lumineuse. Des perruches tentent de se confondre avec le vert tendre de l'herbe touffue, mais le vert éclatant de leur livrée et le jaune qui entoure leur cou accroche le regard.

 

 

Notre circuit touristique nous mène jusqu'à Bunburry, petite ville cotière réputée pour la visite quotidienne de dauphins souffleurs. Mais le vent est cinglant et il fait plutôt froid, on n'est pas du tout motivés pour se mettre à l'eau, par contre, ça nous fait une très bonne halte déjeuner. On pousse ensuite jusqu'à Busselton au bord de Geographe Bay. 

 

 

Sa jetée en bois de deux kilomètres de long est l'attraction principale. C'est normal, elle a survécu à plusieurs passages de cyclone. C'est une promenade bien agréable de la parcourir. Les pêcheurs se postent aux endroits stratégiques. Apparemment certains piliers sont plus prisés que d'autres. Ils y passent des jours et des jours et certains ont même souhaités que leurs cendres soient dispersées sur le bois qu'ils ont arpenté par tous les temps. C'est plutôt émouvant et assez surprenant.

 

 

Les nuages orageux défilent, laissant le soleil créer une percée à l'occasion. Aussitôt les couleurs irisées refont surface et on peut apercevoir les silhouettes des poissons narguant les pêcheurs. 

Nous continuons à longer la côte jusqu'au Cap Naturaliste. La route laisse apercevoir de beaux points de vue sur le littoral et ses plages nature. Au bout du cap se dresse un phare au goût de bout du monde. Ce coin est à la fois sauvage et zone de villégiature. La preuve Yallingup, mecque des surfeurs, se niche au coeur d'un côte spectaculaire et c'est au détour d'un virage qu'on découvre toutes les habitations perdues au milieu de la forêt et du bush. La campagne a parfois des airs de campagne anglaise avec ces fermes bucoliques et toujours ces superbes champs tapis d'arrhums blancs. 

La route qui mène à Margaret River est toute aussi enchanteresse. Dans un cadre toujours aussi vert, elle est bordée de vignobles, certains les plus réputés de l'Australie. Qu'il est agréable de musarder surtout à l'heure du crépuscule, lorsque les kangourous envahissent les alentours : golfs, vignobles, champs, lisières de forêt. Partout les étranges bestioles, emblème du pays, sortent des fourrés pour aller brouter l'herbe tendre nullement intimidés par l'activité humaine. Arrivés à la nuit à Margaret River, nous trouvons un camping où on nous "range" entre vans de location et caravanes.

 

Mercredi 15 septembre

 

Notre incursion dans le parc naturel de Leuwin commence par une piste au plus profond d'une immense forêt de grands eucalyptus. Le cap Frecinet nous accueille, battu par les vents, perdus entre le bush, les pistes de sable et des roches de granite aux formes superbes. Cela a des airs de Bretagne, du moins telle qu'on l'imagine car on ne la connait pas encore.

 

               

 

C'est un endroit vraiment sauvage, avec la nature à l'état brut. Ca doit être un vrai plaisir l'été mais pour l'heure on n'en est qu'au début du printemps plutôt frais d'ailleurs. La piste que nous souhaitons emprunter pour aller au Cap Hamelin est fermée. Nous demandons des renseignements aux rangers qui nous conseillent une déviation qui, malheureusement, ne longera pas la côte superbement déchiquetée. Cap Hamelin est encore un bout du monde où les australiens, grands amateurs de vie au grand air viennent passer quelques jours. Le cadre est magnifique surtout quand un rayon de soleil vient embraser les eaux turquoises de l'océan indien. Idéal pour un pique-nique. 

 

 

L'étape suivante est de nouveau un cap : celui de Leeuwin qui offre une fois de plus une vue superbe sur les alentours avec un phare qui se dresse fièrement sur son promontoire. En saison, on peut apercevoir les baleines à bosse et les baleines australes qui passent au large. 

Une entracte dans la civilisation, dans la petite station balnéaire de Angusta et ses 2000 habitants et on repart s'enfoncer dans la nature encore vierge de l'Australie de l'Ouest. On traverse tout d'abord une région quadrillée de champs. La fin de la journée approche et les kangourous sont au rendez-vous. Il ne doit pas y avoir souvent du monde qui passe, c'est pourquoi ils se redressent comme un seul homme à notre passage : qui à l'audace de les importuner en plein repas !

 

 

Nous replongeons ensuite dans la nature et ses pistes de sable désertes. Ce soir nous bivouaquons à Black Point dans un camp aménagé par les rangers. Il faut être autonome pour venir ici mais le bois et fournis et des toilettes écologiques sont installées. Bien représentatifs de la mentalité de la région le système de paiement : un distributeur d'enveloppes est à votre disposition avec un formulaire. Vous déclarez le nombre de personnes et de nuits que vous compter passer, puis vous mettez le montant correspondant dans l'enveloppe, le tout dans un tronc dédié à cet effet. Je n'ose même pas imaginer un système semblable en France. Après être parti à la poursuite d'un voisin kangourou qui finalement n'a pas voulu faire connaissance avec nous, nous nous installons pour passer la soirée sous la voûte céleste australienne, notre première nuit en pleine nature.

 

Jeudi 16 septembre

Nous sommes au coeur du parc national d'Entrecastaux, encore un nom à consonnance française. C'est peut être aussi pour ça qu'on se sent comme chez nous ici. La piste longe la côte et part de temps en temps rejoindre le rivage. C'est un parc pour les amateurs de nature et les amateurs de pêche qui sont légion dans le pays. Cette partie est uniquement accessible aux 4*4 et on comprend facilement pourquoi avec tout ce sable. Les paysages sont peints à partir de trois couleurs : le vert foncé de la végétation mélange de bush et d'arbustes, le blanc doré du sable des pistes et le bleu du ciel et de la mer. 

 

     

 

A certains endroits, la végétation change radicalement, avec une explosion de ce qu'on a baptisé des "chevelus" accompagnés de fleurs printanières principalement jaunes ou violettes.

 

 

On s'ensable de plus en plus et certains passages sont limite plantage. On enchaine les montées raides et ensablées et les descentes de ce qu'on pense être des dunes boisées. Totoy peine dans les énormes marches de sable à franchir et on l'encourage de toutes nos forces. Comme d'habitude, il vient à bout de toutes les difficultés et on est plutôt content d'arriver au croisement vers le lac Jasper où les conditions sont censées s'améliorer. Nous sommes bien étonnés par la suite lorsque du haut d'une colline, on découvre une voiture classique complètement plantée dans la descente, dans notre direction. Autant vous dire que les deux gars, accompagnés de leurs bambins et d'un chiot tout fou, sont heureux de tomber sur nous. On les tire de leur mauvais pas avec une sangle, toujours en train de se demander comment ils ont pu arriver jusque là. Quand ils apprennent qu'on arrive de Black Point, ils nous demandent comment est la piste, si on pense qu'ils peuvent arriver jusque là bas et si on a croisé d'autres voitures. On ne les dissuade pas mais on les mets bien en garde, bien que dans l'autre sens, les pentes sont moins raides. Apparemment, en tant que pêcheurs amateurs de langoustes, ils n'en sont pas à leur coup d'essai.

Le lac, entouré de plages au sable blanc plus étincelant que jamais, bordés de joncs est le cadre idéal pour une jolie pause pique-nique. 

 

 

Nous retrouvons la route un peu plus loin et en s'éloignant de la côte, pénétrons dans un épais manteau forestier. La highway traverse une immense forêt d'arbres géants : les karris. C'est impressionnant comme leur tronc, droit comme un i, s'élève vers le ciel à une hauteur démentielle. On est perdu dans cet océan de troncs à perte de vue qui obscurcit l'horizon. C'est la région de Walpole-Nornalup partagée entre forêts géantes et littoral sauvage à la côte déchiquetée. La bourgade de Walpole où nous passons la nuit en est la parfaite illustration, coincée entre criques et presqu'iles escarpées. 

  

 

L'eau et la terre ne cessent de se mélanger et c'est l'endroit idéal pour tous les amoureux des activités nautiques qui souhaitent retrouver une nature préservée. 

 

Vendredi 17 Septembre

Un footing autour de la presqu'ile est l'occasion parfaite pour admirer les paysages à l'état brut. Seule une bande de kangourous qui détalent sous nos yeux troublent la quiétude des lieux. Nous continuons l'exploration des environs en empruntant des pistes qui s'enfoncent encore plus dans la forêt. Nous atteignons le point final de l'expédition en rejoignant la vallée des Géants un lieu très particulier. Quatre espèces rares d'eucalyptus se retrouvent ici et nulle part ailleurs dans le monde. Les arbres sont tous plus grands les uns que les autres, certains peuvant atteindre plus de soixante-dix mètres de haut. Pour gagner une telle hauteur, ils s'ancrent à la terre ferme grâce à la base de leur tronc qui est toute aussi immense et qui se creuse petit à petit à force de subir les assauts de champignons, virus et bestioles en tout genre. Du coup, ils se transforment en abri, cabane et même garage. 

 

 

Le moment le plus impressionnant est sans aucun doute celui où on peut approcher de près ces géants. Grâce à des passerelles accrochées à la canopée on peut se mettre à la hauteur de ces fabuleux karris et avoir des vues plongeantes sur le plancher des vaches. Avec mon vertige, c'est une vraie partie de plaisir que d'arpenter ces plates-formes suspendues dans le vide ! Je ne lâche pas les rambardes d'un pouce mais évoluer au coeur même de la forêt est une sensation rare et extraordinaire surtout quand on peut en plus voir son extension jusqu'à l'horizon.

On poursuit plus à l'Est jusqu'à Albany et sa côte particulièrement déchiquetée qui offre un spectacle époustouflant, particulièrement au niveau de Frenchman Bay et de Salmon Beach. Les falaises découpées surplombent une mer aux vagues déchainées par moment. Le ciel tourmenté nous laisse quand même profiter de beaux jeux d'ombre et de lumière.

 

 

 

Pour mieux se rendre compte de la puissance des éléments, rien de tel que de descendre jusqu'au trou du souffleur. On descend le long d'un sentier agréable qui nous laisse embrasser une vue imprenable sur la mer puis on marche sur des plaques rocheuses au dessus de l'eau. Tout à coup, dans un vacarme assourdissant, une vague claque par en dessous tandis que sous la pression, un rideau de vapeur jaillit par une anfractuosité du sol. On a l'impression que tout va exploser sous ses pieds et qu'on va se perdre au milieu des vagues en un claquement de doigts. Et encore, aujourd'hui, la mer est calme !

 

 

 

Samedi 18 Septembre

Le soleil a décidé de nous accompagner dans notre visite de la côte. En contournant la majestueuse baie de King George Sound on espère apercevoir des baleines australes mais elle ne sont pas au rendez-vous. Quelques décennies auparavant, la chasse à la baleine représentait une activité très importante à Albany, promouvant cette ville au rang de principal centre économique de la région. Fort heureusement, c'est pour l'observation de ces merveilleux cétacés que l'on vient ici maintenant. Et aussi bien sûr pour la pêche, véritable institution nationale ici. Les poissons sont à l'image du pays, énormes. Sur les ports ou les jetées, ils se passent toujours quelque chose. Comme ici à Emu Point où tout le monde assiste à la découpe d'un superbe spécimen des fonds marins..

 

 

Nous retournons à la côte des baleiniers pour déjeuner. On ne se lasse pas d'admirer le spectacle surtout quand le soleil est au zénith et bien sûr, on espère toujours apercevoir une baleine avant de quitter le rivage. Peine perdue, nous repartons bredouilles par l'intérieur des terres pour rejoindre Perth. 

Nous roulons d'interminables kilomètres à travers la campagne monotone parfois interrompue par des champs explosés de fleurs qui viennent interrompre la lassitude d'un tel trajet.

 

 

A la fin de la journée, nous atterrissons dans un bled perdu sans charme particulier. Ici, c'est la patrie de la laine de moutons. Mais la municipalité a quand même prévu un camp de repos qui est le bienvenu dans ce désert touristique.

 

Dimanche 19 Septembre

Il pleut de nouveau, l'accalmie a été de courte durée. Nous traversons encore de vastes étendues agricoles. L'omniprésence de silos à grains ne trompe pas. Cultures et élevages de moutons se partagent les ressources. De minuscules villages ou plutôt lieux-dits se succèdent souvent réduits à leur plus simple expression : la station-service qui fait aussi office de bar, take-away, épicerie et dépôt de journaux.

La région de York contraste agréablement avec les alentours précédents. C'est une région historique de peuplement :  la toute première bourgade de l'arrière pays d'Australie Occidentale. La rue principale bordée de nombreux édifices du 19ième siècle est un témoignage vivant de cette époque. La charmante cité nichée au coeur de l'Avon Valley attire beaucoup de monde et l'animation ne manque pas. 

 

 

Après avoir flâné dans les rues de la ville et la visite du musée automobile, il est temps pour nous de retourner à Freemantle puis Perth avant de remonter vers le nord. 
Au moment de repartir de Freemantle où nous avons fait quelques courses, on découvre sur le parking un fourgon avec une plaque d'immatriculation allemande et une autre australienne. Intrigués par ce spécimen, nous nous attardons sur les lieux quand le propriétaire arrive. C'est un allemand en voyage qui s'est finalement installé ici. Il est pressé car il travaille mais nous avons quand même le temps de discuter. Il nous délivre quelques précieux conseils et nous fait comprendre le système d'assurance local. Nous ne sommes pas en règle et pour éviter tout problème, nous décidons de rester le temps de régler une fois pour toute ce problème.

 

Lundi 20 septembre

Au camping de Perth, un couple de belges qui finit ses vacances fait le ménage de son 4x4 de location et nous donne ses provisions restantes. Ils ont fait une partie de notre itinéraire mais en sens inverse : Darwin - Perth et sont enchantés de leur périple. La journée commence bien et en plus le soleil est de sortie. Avant de pouvoir en profiter, nous devons en terminer avec notre histoire d'assurance. En fait, dans l'état de l'Australie de l'Ouest, l'assurance des personnes pour un véhicule se fait par l'organisme d'état, en faisant le contrôle technique de la voiture. Ce que nous avions contracté jusqu'à présent ne couvre que les dégâts matériels ! On est un peu anxieux à l'idée de se faire de nouveau inspecter la voiture. Finalement, à part une histoire de phares pour la conduite à gauche, tout leur convient et on repart assez rapidement avec notre assurance des personnes au tiers.

On a droit à une superbe journée et pour en profiter au maximum, David décide de faire un parcours de golf. Je l'accompagne la première partie profitant du soleil et du cadre verdoyant pour s'aèrer la tête puis je retourne à la voiture pour travailler. 

Demain, nous quitterons définitivement Perth. On a du mal à se faire à cette idée tellement on se plait ici. Mais l'Australie est vaste et on a hâte de continuer à la découvrir.

 

 


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